L'entreprise de luxe Dupont à Faverges
Notice
L'entreprise Dupont est spécialisée dans la fabrication de petits objets de luxe. L'unité de production principale est celle de Faverges. Le reportage présente les différentes phases de la fabrication des briquets et des stylos.
Éclairage
Un atelier parisien de maroquinerie est créé par Simon Tissot Dupont en 1872, entrepreneur d'origine savoyarde. L'entreprise S.T. Dupont est reprise par ses deux fils après la Première Guerre mondiale et emploie alors 250 personnes. En 1923, ils décident d'installer une usine de production en Haute-Savoie à Faverges qui possède déjà des industries de luxe liées à la soierie lyonnaise. Après la crise de 1929, ils s'orientent vers le haut luxe en maroquinerie et en produits laqués ou recouverts d'or. Fabriquants de briquets à essence pendant la Seconde Guerre, ils orientent ensuite la production vers des briquets de luxe. En 1973, l'entreprise produit également des stylos haut de gamme. Dans les années 1980, pour vendre les productions sous la marque Dupont, des magasins sont ouverts dans les beaux quartiers parisiens, puis dans le monde entier, de Hong Kong à Moscou en passant par Milan.
C'est dans ce contexte qu'est réalisé le reportage de FR3 qui apparaît comme un véritable reportage publicitaire exaltant le luxe et le savoir-faire des ouvriers et ouvrières. Mais en 1987, l'entreprise sera rachetée par un groupe de Hong Kong. La société élargit alors sa gamme de produits en développant les montres, le parfum, le prêt-à-porter pour hommes, les bijoux. Vingt ans après le reportage, l'usine ST Dupont de Faverges, en Haute-Savoie est occupée en septembre 2006 à l'appel des syndicats CGT et CFDT. Le personnel de cette fabrique de produits de luxe proteste ainsi contre un plan social qui prévoit des licenciements. En mars, la direction du groupe avait annoncé la suppression de 130 postes à Faverges. Malgré des mises à la retraite anticipée, un plan du Fonds national de l'emploi, des incitations au départ ou au travail à mi-temps, il reste encore 18 salariés menacés de licenciements secs. Les syndicats refusent ce plan.
Après ce nouveau plan salarial à la fin 2006, 150 postes seront supprimés en France et une cinquantaine dans le monde ; la société subira un grave préjudice : dans la nuit du 5 au 6 janvier 2008, le centre industriel de Faverges est ravagé par un incendie et les salariés sont au chômage technique. À la réouverture onze mois plus tard, 350 personnes y travaillent (le personnel était le double en 1989). Avec une orientation vers des produits moins luxueux dont un briquet à 200 euros (selon les dires de la déléguée CFDT dans un reportage télévisé) dont le corps serait fabriqué en Asie, la finition et l'expédition à Faverges. Le sinistre qui a détruit une partie du site de Faverges a entraîné un recul du chiffre d'affaires, mais l'étalement, sur plusieurs années, des pertes et des compensations par les assurances en a atténué les effets. Le luxe n'aura pas souffert excessivement de la crise mondiale de 2008.