Inondations à Agde et ses environs
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Résumé
Les villes et les villages de la basse plaine de l’Orb et de l’Hérault sont souvent victimes de graves inondations. Celles évoquées dans ce reportage sont particulièrement catastrophiques dans les secteurs d’Agde et de Sérignan. Riverains sinistrés et sapeurs-pompiers de l’Hérault témoignent.
Date de publication du document :
21 déc. 2022
Date de diffusion :
29 janv. 1996
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Contexte historique
ParChargée de mission Inondations et Climatologie, Département de l’Hérault
Les inondations survenues les 28 et 29 janvier 1996 dans le département de l’Hérault ont principalement concerné un secteur situé entre Béziers et Agde. Plus de 100 000 personnes ont été impactées et la ligne ferroviaire a été coupée entre Narbonne et Béziers. Les 15 et 16 décembre 1995, de fortes précipitations avaient déjà occasionné des débordements : il s’agit donc de la deuxième crue d’ampleur sur ce territoire en deux mois. Au total, plus de 200 mm de pluie, avec localement des chutes de grêle, se sont déversés sur les bassins versants des fleuves Orb et Hérault. Les ruissellements importants ont engendré une brusque montée des eaux. Ce phénomène a été aggravé en raison de la saturation des sols liée aux précipitations antérieures. À 19 heures, le 28 janvier, une vague d’eau boueuse de plus de deux mètres de hauteur a traversé le village de Puisserguier emportant tout sur son passage. Au moins cinq cents personnes ont été évacuées et quatre victimes sont à déplorer. Lors de la crue de l’Orb, les habitants de Sérignan, village fortement touché par le débordement du fleuve, ont été prévenus dès la veille par la sirène, pouvant ainsi se préparer à la montée des eaux, contrairement à l’épisode de décembre.
Bien que les problématiques d’inondation soient récurrentes et bien connues sur le territoire du bassin versant de l’Orb et de l’Hérault (crues de 1953, 1987, 1995, 1996, et pour les plus récentes : 2014, 2018, 2019 et 2022), l’urbanisation et l’imperméabilisation des sols conjuguées aux effets du changement climatique augmentent leurs effets. Conscients de ces enjeux, l'État et les collectivités territoriales notamment, ont développé des outils pour promouvoir une gestion intégrée des risques d’inondation, afin de réduire les conséquences préjudiciables à la santé humaine, aux biens des personnes, aux activités économiques et à l’environnement. La connaissance des risques et des enjeux s’est nettement améliorée. Sur le littoral, les inondations peuvent être liées à différents phénomènes : débordements des cours d’eau, crues « éclair » de petits affluents, ruissellement pluvial, submersions marines. De nombreuses études sont menées pour caractériser les secteurs concernés par ces risques. Par endroit, ces expertises ont conduit à des aménagements afin de protéger les habitations. À Sérignan, une digue ceinture à présent le bourg afin d’éviter la pénétration des eaux en cas d’inondation.
Les outils de surveillance des crues, d’alerte de la population et de gestion de la crise se sont largement développés. Si l’alerte et l’évacuation des populations relèvent de la compétence des maires, c’est l'État qui a mis en place, à partir de 1854, un service d’annonce des crues. Établi initialement sur la Seine, puis déployé progressivement sur les principaux fleuves français et leurs affluents, ce système permettait de collecter puis de transmettre aux Préfets des informations en temps réel sur le niveau des cours d’eau, données relayées ensuite dans les communes. Dans l’Hérault, le service d’annonce des crues a été instauré par la circulaire du 29 juillet 1892. Grâce à l’évolution des technologies, les échelles à lecture directe sur les cours d’eau, dites limnimétriques, ont été remplacées par des stations automatiques mesurant les hauteurs d’eau en continu. De même, le télégraphe a cédé la place au téléphone dès 1914, puis à la radio en 1967 et enfin à Internet en 1995 pour la communication des données aux autorités compétentes.
En 2003, l’annonce des crues s’est modernisée et une vingtaine de Services de Prévision des Crues ont été créés en France, renforcés par un service central d’hydrométéorologie et d’appui à la prévision des inondations, le SCHAPI. Ces données sont accessibles sur un site Internet dédié : Vigicrues, qui complète la vigilance météorologique mise en place par l'État, via son opérateur Météo-France, en 2001, à la suite des violentes tempêtes de l’hiver 1999. L’amélioration des systèmes de prévision météorologique et d’observation en temps réel des précipitations, a également permis d’améliorer l’alerte des maires sur des territoires à crues rapides qui ne peuvent bénéficier de la surveillance classique des cours d’eau. Une fois l’alerte donnée, les maires doivent organiser la gestion de la crise, en s’appuyant sur un plan communal de sauvegarde, rendu obligatoire dans les zones à risques. La mise en œuvre d’exercices de simulation et la diffusion d’information à la population en amont des événements, permettent une meilleure anticipation des situations et contribuent à limiter les effets négatifs des crues. Depuis une quinzaine d’années, ces outils ont largement été développés sur les territoires de l’Orb et de l’Hérault.
Le témoignage des événements de 1995 et 1996 illustre bien l’impact matériel mais également psychosociologique des crues. Il souligne l’importance à la fois du travail accompli ces dernières années et des efforts restant à déployer pour diminuer l’effet des inondations sur les personnes et les biens, alors qu’elles constituent le premier risque naturel en France et sont régulièrement à l’origine de décès sur le territoire. À ce jour, on compte 18,5 millions d’habitants et près de 10 millions d’emplois exposés aux risques de débordements de cours d’eau ou de submersion marine dans notre pays.
Transcription
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Date de la vidéo: 07 oct. 2014
Durée de la vidéo: 02M 33S