Des digues contre les inondations dans l'Hérault
Infos
Résumé
Les épisodes de fortes pluies provoquant de graves inondations sont fréquents dans les départements du Midi. Depuis quelques années, ils sont aggravés par le réchauffement climatique. L’État et les collectivités territoriales mettent en place des programmes de prévention et réalisent d’importants travaux de protection.
Date de publication du document :
21 déc. 2022
Date de diffusion :
07 oct. 2014
Éclairage
Informations et crédits
- Type de média :
- Type du document :
- Collection :
- Source :
- Référence :
- 00063
Catégories
Thèmes
Lieux
Personnalités
Éclairage
Contexte historique
ParChargée de mission Inondations et Climatologie, Département de l’Hérault
Le bassin versant du Lez est particulièrement sensible aux phénomènes d’inondation, inventoriés de manière précise dans les archives dès le XIIIe siècle. Sa partie aval conjugue à la fois une géographie de plaine, où les eaux débordent largement, et une très forte urbanisation. Au cours des siècles, le lit du Lez a emprunté plusieurs tracés dans le secteur de Lattes, avant de devenir rectiligne en 1687 pour les besoins de la navigation. Dans les années 1980, le fleuve a été recalibré et endigué, de façon à évacuer les crues les plus importantes et limiter les dommages en cas d’inondation, alors que l’urbanisation de Montpellier et de son agglomération ne cessait de se développer.
Lors d’événements particulièrement intenses, la capacité hydraulique du Lez pouvait cependant être dépassée et conduire à la submersion, puis à la rupture intempestive des digues en terre, représentant une réelle menace pour les Lattois riverains du cours d’eau. Afin d’améliorer la protection des personnes et des biens sur ce secteur, la Métropole de Montpellier a réalisé de 2007 à 2014 des travaux de confortement des digues sur plus de 13 kilomètres de long et créé un chenal de dérivation des crues vers l’étang du Méjean, par la dépression de la Lironde. Cet aménagement, d’un montant de 48 M€, a bénéficié des financements de l’État, de la Région Occitanie et du Département de l’Hérault.
Le 29 septembre 2014, puis les 6 et 7 octobre 2014, soit quelques mois seulement après l’achèvement des travaux, le territoire a été touché par des pluies diluviennes (de l’ordre de 300 mm d’eau en 3 heures), occasionnant deux fortes crues. Si la crue n’était pas assez importante pour mettre en fonctionnement le déversoir, les digues renforcées ont évacué le débit sans incident. Lors de ces inondations, la partie amont du bassin versant du Lez a également été impactée. Au vu des caractéristiques de l’épisode pluvieux, de très forte intensité sur une courte durée, le bassin de rétention construit sur la commune de Grabels n’a pu assurer une protection complète et efficace de la population et des habitations.
A la suite de crues très violentes et meurtrières survenues notamment dans le Sud de la France (Nîmes en 1988, Vaison-la-Romaine en 1992, ….), la politique de prévention des inondations à l’échelle nationale a largement évolué. Autrefois essentiellement axée autour de la réalisation d’aménagements hydrauliques de lutte contre les inondations, laissant penser que la nature pouvait être maîtrisée, l’action publique promeut aujourd’hui une gestion intégrée des risques afin d’en réduire les conséquences dommageables sur les territoires, les biens et les activités. Les crues catastrophiques de septembre 2002 dans le Gard et l’est héraultais ont ainsi incité l’Etat à proposer de nouvelles démarches : les « Plans Bachelot » devenus « PAPI » (Programmes d’actions de prévention des inondations). Ces outils de contractualisation entre l'État et les collectivités territoriales (syndicats de gestion de l’eau par bassin versant, groupement de communes, Région, Département), permettent d’agir sur les différents leviers de la prévention des inondations : amélioration des connaissances, sensibilisation du grand public et des élus, urbanisme, travaux de protection collective (type digue et bassin de rétention d’eau) ou encore amélioration des systèmes d’alerte des populations.
Le climat méditerranéen de l’Hérault et sa configuration géographique (plaines surmontées de zones de relief) rendent ce territoire très vulnérable aux inondations. Grâce à la mobilisation de tous les acteurs publics (Europe, État, Région, Département, communes et leurs groupements…) des Programmes d’Actions de Prévention des Inondations sont déployés sur l’ensemble du département. Depuis 2007, le bassin versant du Lez a ainsi pu bénéficier de trois « PAPI » successifs, permettant non seulement la réalisation et le financement de nombreux travaux de protection collective mais également le développement de dispositifs de protection individuelle sur les territoires où les aménagements collectifs ne sont pas possibles ou trop coûteux au regard des bénéfices attendus. La démarche « Lez’Alabri », portée par le Syndicat du Bassin du Lez, propose ainsi à chaque propriétaire concerné de réaliser un diagnostic de son habitation, puis de bénéficier de financements pour des aménagements concourant à mettre en sécurité les personnes du foyer, réduire les dommages et faciliter le retour à la normale. Il s’agit par exemple de mettre en place des batardeaux pour limiter l’intrusion d’eau, créer des « espaces refuges » ou encore rehausser les équipements électriques.
Aujourd’hui, la prévention des inondations se conjugue donc avec un triple objectif : renforcer la culture du risque et la résilience des territoires, et protéger les populations de manière collective ou individuelle, tout en limitant l’impact des aménagements sur les milieux aquatiques. Cette approche globale du risque est d’autant plus importante que le changement climatique en cours a pour effet d’augmenter l’intensité des phénomènes pluvieux.
Transcription
Sur les mêmes thèmes
Sur les mêmes lieux
Date de la vidéo: 03 juil. 1968
Durée de la vidéo: 03M 33S
Une nécropole vieille de deux mille ans découverte à Lattes
Date de la vidéo: 25 sept. 1986
Durée de la vidéo: 04M 32S