L’inauguration du MuCEM par le président de la République, prévue en début d’année 2013, a été retardée en raison de l’intervention française au Mali. Le 4 juin 2013, le président Hollande découvre ce musée qui s’ouvre vers la mer. L’architecte Rudy Ricciotti a conçu un bâtiment de béton enveloppé d’une résille de béton noir inspirée du moucharabieh.
C’est la première fois qu’un musée national est intégralement transféré en région : les collections de l’ancien Musée national des traditions et arts populaires de Paris, fondé par Georges-Henri Rivière, sont transférées au MuCEM. L’implantation de ce musée délocalisé s’inscrit dans le grand projet d’aménagement urbain piloté par l’établissement public EuroMéditerranée. Le discours de François Hollande valorise le projet original du MuCEM qui croise les disciplines comme les périodes chronologiques, de l’Antiquité à nos jours.
Le MuCEM représente un ensemble de trois espaces. Une passerelle relie le bâtiment de Rudy Ricciotti au Fort St-Jean, rénové par l’architecte Roland Carta, devenu un jardin-promenade, et une autre passerelle permet un accès par l’église Saint-Laurent, ouvrant ce musée sur le quartier du Panier. Le Fort Saint-Jean est dédié à la présentation d’une partie des collections dans des bâtiments dispersés et accueille l'I2MP, centre de formation professionnelle aux métiers du patrimoine. Le troisième espace, le Centre de conservation et de ressources (CCR), situé dans le quartier de la Belle-de-Mai, abrite les réserves du MuCEM, dans un bâtiment réalisé par l’architecte Corinne Vezzoni.
Cette inauguration marque la deuxième grande période de l’année 2013 pour Marseille, capitale européenne de la culture. Le financement de ce musée national qui a coûté 190 millions d’euros a bénéficié d’une participation de l’État, à hauteur de 150 millions. Le maire de Marseille se félicite du succès de l’« union sacrée » réalisée par les partenaires institutionnels, et évoque les importants financements réalisés pour cette année 2013 : selon lui, ces réalisations qui ont coûté 660 millions - dont 40 % proviennent de la ville de Marseille - étaient nécessaires pour faire entrer Marseille parmi les plus grandes métropoles.
Le MuCEM propose une approche des cultures méditerranéennes à travers l'ethnologie, les religions, l'histoire récente, à partir d’une exposition permanente et d’expositions temporaires. Pour l’inauguration du musée, deux expositions temporaires sont présentées pendant six mois : Le Bazar du genre. Féminin, masculin en Méditerranée évoque la place difficile des femmes et des hommes en Méditerranée. Une autre exposition intitulée Le Noir et le Bleu, un rêve méditerranéen révèle le bleu comme la mer, la peinture de Miro ; le noir comme les guerres qui déchirent la Méditerranée, comme la peinture de Goya.
Ces expositions précèdent un autre grand événement culturel, l’exposition « Le Grand Atelier du Midi» organisé en deux lieux, sous deux volets différents : à Aix, le Musée Granet présente cet atelier De Cézanne à Matisse, en insistant sur la modernité de la forme, et à Marseille le Musée des Beaux-Arts, au Palais Longchamp, suggère un regard De Van Gogh à Bonnard, en insistant sur la couleur.
Bibliographie
- Le Noir et le Bleu, un rêve méditerranéen, catalogue de l’exposition du MuCEM (7 juin 2013 – 6 janvier 2014), Collectif sous la direction de Thierry Fabre et Anissa Bouayed, Coproduction : MuCEM, Marseille-Provence 2013, Rmn-Grand Palais, 2013.
- Le Bazar du genre. Féminin, masculin en Méditerranée, catalogue de l’exposition du MuCEM (7 juin 2013 – 6 janvier 2014), Collectif sous la direction de Denis Chevallier, Michel Bozon, Michelle Perrot et Florence Rochefort, Coédition MuCEM / Les éditions Textuel, 2013.
- « Marseille accueille le monde », Marseille, revue culturelle, n° 240, avril 2013, 127 p.
- Boris Grésillon, Un enjeu "capitale" : Marseille-Provence 2013, éd. de l’Aube, coll. Monde en cours, 2011, 171 p.