Les Fourberies de Scapin de Molière, mis en scène par Jean-Pierre Vincent au Festival d'Avignon
Notice
Extrait d'une répétition de la scène du sac (acte III, scène 2), où Jean-Pierre Vincent dirige Daniel Auteuil. Interview de Jean-Pierre Vincent expliquant que Scapin est plutôt un mauvais garçon, un escroc, qu'un valet. Extrait de représentation de la scène de la galère (acte II, scène 7).
Éclairage
Avec Scapin, Molière renoue avec ses premiers modèles, les Italiens : il avait déjà rencontré Scappino, le zanni milanais, dans une comédie de Beltrame, L'Inavvertito, dont il avait tiré L'Etourdi au début de sa carrière, transformant Scappino en Mascarille. Son hommage aux Italiens, dont on dit qu'il prit quelques leçons lorsqu'il partageait le théâtre du Petit-Bourbon dans les premières années de sa troupe à Paris, se fait désormais plus direct, d'autant plus qu'il y conserve l'usage des masques pour deux de ses personnages. Comme souvent les valets de comédie, Scapin est avant tout une créature de théâtre, très éloignée des valets de la société française ou italienne du XVIIe siècle : malin et indépendant, il agit plutôt par goût du jeu que par servilité ou par dévouement. Ses motivations dans l'intrigue sont d'ordre essentiellement spectaculaire : Scapin vient en aide aux amoureux car c'est pour lui le meilleur moyen d'être la vedette de la comédie.
Dans sa mise en scène, présentée dans la Cour d'honneur du Palais des Papes d'Avignon au cours de l'été 1990, Jean-Pierre Vincent met en valeur ce caractère métathéâtral du personnage, faisant de son spectacle un hommage au théâtre, souligné par une scénographie évoquant à la fois un quartier pauvre de Naples et une scène de théâtre. Les deux vieillards, interprétés par Mario Gonzales et Jean-Paul Farré, sont tous deux masqués, face à un Scapin à la fois innocent et cruel, malheureux et ironique, assumé par un Daniel Auteuil très physique.
Voir Les Fourberies de Scapin mises en scène par Jean-Louis Benoît à la Comédie-Française (1997)