Les dix ans de Vistedit
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Notice
Résumé
Seule entreprise de presse occitane, Vistedit édite l'hebdomadaire La Setmana, ainsi que deux revues jeunesse. Elle collabore également à des projets radiophoniques. Le journaliste Estève Cròs explique la nature de l'information développée dans l'hebdomadaire. Selon lui, l'usage de l'occitan offre une plus grande liberté de parole. Vistedit fonctionne en société coopérative et participative. Elle fait face à des problèmes financiers, dus notamment au contexte économique général de la presse écrite, et à l'absence de subventions. Un appel à contribution des abonnés est envisagé pour le maintien du journal. David Grosclaude, rédacteur en chef et fondateur de Vistedit, évoque la pérennité du journal La Setmana.
Langue :
Date de diffusion :
23 oct. 2004
Éclairage
Informations et crédits
- Type de média :
- Collection :
- Source :
- Référence :
- 00037
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Éclairage
Contexte historique
Par
La parution du premier numéro de La Setmana (La Semaine en occitan) en 1995, édité par Vistedit, représente un véritable événement, salué comme tel par une lettre d’encouragement du grand écrivain Max Rouquette publiée à la Une, invitant tous les acteurs et militants occitans à soutenir l’initiative, « se nos volem tirar de l’ombra ont poirissem » (« si nous voulons sortir de l’ombre où nous pourrissons »). C’est que depuis le milieu du XIXe siècle il y a bien eu des dizaines de revues occitanes, mais il faut effectivement attendre La Setmana pour avoir un premier média d’information généraliste, entièrement rédigé en occitan, professionnel, s’intéressant à toute l’actualité occitane et mondiale. Dans sa ligne éditoriale, La Setmana a toujours proposé un regard occitan sur l’actualité générale, laissant une grande place aux grands thèmes de la décentralisation, de la défense de la diversité culturelle dans le monde, de la question des minorités.
Ce titre de presse, qui a donc fait date, a été créé par le journaliste David Grosclaude et produit par Vistedit, une Société coopérative et participative (SCOP). Cette dernière fait l’objet de ce reportage à l’occasion de ses dix ans d’existence. Vistedit fera également paraître deux magazines jeunesse afin de proposer des supports de lecture et de loisirs en occitan aux milliers d'enfants désormais scolarisés en Calandreta et dans l’enseignement public bilingue : ça sera Papagai pour les tout-petits et Plumalhon pour les plus grands.
David Grosclaude, interviewé dans la vidéo, est rédacteur en chef de La Setmana jusqu’en 2010, date à laquelle il est élu conseiller régional d’Aquitaine. Il laisse alors la rédaction du journal à Clément Pech, qui sera ensuite remplacé par Fanny Lartigot en 2017.
L’équipe de rédaction et de production de Vistedit a toujours été restreinte, et de nombreux collaborateurs externes contribuaient chaque semaine au journal, à travers des chroniques ou des tribunes. De plus Vistedit a multiplié les partenariats avec d’autres médias occitans, comme le fait dans le reportage Estève Cros alors au micro de la radio associative Radio País. Durant ses derniers mois d’existence, la société avait mutualisé la production du contenu rédactionnel de La Setmana avec le site d’information occitane en ligne, le Jornalet.
Dans le reportage de 2004, la situation économique de Vistedit - et donc des journaux qu’elle produit - était déjà fragile. Après plusieurs années de difficultés, confrontée à une érosion constante du lectorat et à une baisse des subventions, elle cesse ses activités en 2018.
Transcription
(Cliquez sur le texte pour positionner la vidéo)
Estève Cròs
Comment s'est prise la décision, finalement, à l'IUFM, d'ouvrir une formation à l'occitan ?
Journaliste
Una entrevista en francés, mas una informacion en occitan. Vistedit es duèi la sola entrepresa de premsa occitana. Dètz ans d'existéncia aqueste mes, tres publicacions : "La Setmana", e doas revistas pels mainatges mas atanben de collaboracions radiofonicas. Vistedit s'es espelit e a trobat son ton.
Estève Cròs
Donam pas l'informacion cauda, etc, mas privilegiam lo recul e la reflexion sus l'actualitat. Dins lo trabalh de jornalista, çò que pòdi veire, es qu'ai una libertat de paraula. Me sembla que quand escrivi o parli a l'antèna o a la ràdio, ai una libertat de paraula que, benlèu, auriái pas dins d'autres mèdias en francés.
Journaliste
Una libertat duèi embarrada dins de dificultats mai que mai economicas. L'entrepresa fonciona en SCOP, es a dire que los quatre emplegats an cadun una part de la societat. Çaquelà dins l'encastre puslèu marrit de la premsa escricha en França, las publicacions occitanas son tanben pertocadas.
David Grosclaude
Pensi qu'i aurà pas de disparicion per'mor lo monde son estacats a l'existéncia de publicacions en occitan, mas i a totstemps la miaça, efectivament, de disparicion per dificultat d'equilibrar los comptes. N'escampam pas a aqueras realitats economicas, que son realitats que nos tòcan nosauts tanben. Mas çò qui manca, qu'ei finalament, ua vertadèra possibilitat economica de desvolopament, e puish, perqué pas tanben, ua volontat politica. Aquò que comença drin de cambiar dins las collectivitats.
Journaliste
Se d'unas collectivitats càmbian de consideracion al cap de dètz ans d'activitat, es pas lo cas de l'Estat que refusa totjorn de balhar d'unas ajudas per çò que Vistedit escriu pas en francés.
(Bruit)
Journaliste
Quitament amb una progression del nombre d'abonats, duèi a l'entorn de 2000, la societat perdèt ongan duscas a 19000 èuros. Seriá ara oblijada de far de soscripcions de títols participatiusper tener lo còp.
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