Industrialisation de la région de Fos-sur-Mer
Notice
Résumé
Des habitants réagissent à l’installation d’usines sidérurgiques et d'un port pétrolier aux abords de Fos-sur-Mer. Un intervenant explique la nécessité d'intégrer ces industries au tissu économique local. Un éleveur estime que l'industrialisation et le développement du tourisme sont une catastrophe pour la Provence. Un pêcheur de Martigues dénonce l’impact des exploitations pétrolières de Lavera et de Fos sur la pêche et l’environnement.
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Date de diffusion :
15 mars 1973
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Contexte historique
Par
Depuis l’avant-guerre 1939-1945, l’Étang de Berre et ses installations portuaires - en rapport étroit avec le port de Marseille, et pouvant accueillir des pétroliers plus gros que celui-ci - est le lieu d’implantation d’un certain nombre d’industries liées au pétrole ; dans les années 1960 naît dans les milieux voués à la politique d’aménagement du territoire l’idée de compléter le dispositif par la création d’une industrie sidérurgique. On est en effet au temps où se développe un peu partout dans le monde la sidérurgie « sur l’eau » : on construit les hauts-fourneaux dans des ports d’arrivée des minerais du tiers-monde. De ce point de vue, le site de Fos intéresse la sidérurgie lorraine, qui pâtit de son enclavement et a entamé le déclin que les décennies suivantes accentueront. Il intéresse aussi, par ailleurs, la politique d’aménagement du territoire menée par l’État, confronté au déséquilibre économique entre nord et sud. L’État va donc intervenir aux côtés de la Société lorraine et méridionale de laminage continu (SOLMER). C’est à la fin de 1969 que la décision est annoncée, et en 1973, au moment donc du reportage, que l’activité démarre vraiment.
L’État en attend beaucoup. Force est de constater que la réussite n’est pas aussi brillante qu’espérée. L’aciérie proprement dite est prévue pour employer au départ entre 2000 et 3000 ouvriers, auxquels on pense pouvoir ajouter 40 000 emplois induits. Trente ans plus tard, si les effectifs de l’aciérie correspondent aux prévisions, sans progression notable, le nombre des emplois induits est très inférieur aux attentes.
Ce qui est certain par contre, c’est que l’opération a modifié profondément aussi bien les paysages que la société locale, largement tenue en dehors d’une décision vécue comme un parachutage impliquant très peu d’acteurs régionaux : en effet les cadres comme une partie des ouvriers viennent directement de Lorraine. Les propos tenus par les paysans et le pêcheur dans le reportage traduisent bien l’impression de perte ressentie par la population installée antérieurement à cette arrivée.
Le reportage met aussi en lumière, et c’est assez précoce par rapport aux débats ordinaires du temps, l’impact écologique de l’opération, sur une région déjà touchée depuis des décennies par le développement de la pétrochimie : ce n’est au demeurant que bien plus tard qu’on en mesurera les conséquences sanitaires.
Dans l’immédiat, l’arrivée sur décision parisienne de la sidérurgie sur l’eau, menée par des opérateurs extérieurs à la région, sans réelle place laissée au capital local ou à ce qui en reste, apporte de l’eau au moulin de ceux qui, comme Robert Lafont, (il évoque Fos dans son livre Décoloniser en France dès 1971) dénoncent depuis quelques années le « colonialisme intérieur », pour reprendre leur expression, qui sévit dans les régions périphériques de l’Hexagone, et nourrit l’ébauche d’une prise de conscience chez les populations concernées.
Transcription
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Date de la vidéo: 29 nov. 1980
Durée de la vidéo: 01M 08S