Manifestation du Parti communiste à Montpellier
Notice
Résumé
À l'appel des fédérations communistes de la région Languedoc-Roussillon s’est tenue une manifestation à Montpellier, Place de la Comédie. Les manifestants étaient venus de départements voisins et d'horizons politiques variés. Les revendications étaient diverses : maintien et ouverture d'établissements publics et privés, dont le gisement minier de Ladrecht dans le Gard, ou lutte contre l'arrachage des pieds de vignes. La manifestation s'est poursuivie avec des activités culturelles et la participation de groupes de musique occitane.
Langue :
Date de diffusion :
10 mai 1980
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- 00051
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Contexte historique
Par
Illustrée par des affiches portant en gros « Viure ! », la manifestation du 10 mai 1980 rassemble des dizaines de milliers de manifestants venus de toute la Région, avec une place particulière faite aux mineurs des Cévennes défendant les derniers puits de mine. Drapeaux occitans, banderole « Occitan, parla ta lenga », pancartes illustrant les diverses luttes catégorielles mettent en lumière la globalité de la revendication politique et culturelle. Claude Alranq a écrit le texte final dont il fait une lecture vibrante au moment de clore la manifestation, sur la place de la Comédie, lecture accompagnée notamment par le groupe Musique de la rue, qui donnera lieu à l’enregistrement d’un disque.
L’appel du 10 mai est lancé à cette occasion. Les deux textes sont bilingues. Cette manifestation constitue sans aucun doute le point d'orgue des relations entre communistes et occitanistes. La présentation télévisée en est étonnamment laconique, ce qui provoqua, en son temps, l’indignation des organisateurs.
Après-guerre, notamment à la faveur de liens noués pendant la Résistance (à travers des personnalités comme Max Allier ou Félix Castan), les échanges furent nombreux entre les occitanistes et la nébuleuse communiste, alors très influente.
Les années 1970, lors de la construction du « programme commun », occasion d’un brassage politique et intellectuel, sont le théâtre de nouveaux contacts entre ces deux mondes : nombreux militants du PCF engagés dans l’occitanisme, aide de mairies communistes au Teatre de la Carrièra, après des années de précarité : Alès pour Tabo, Port-de-Bouc et Martigues pour La Pastorale de Fos, Arles pour La Liberté ou la Mort, échanges de haut niveau entre Robert Lafont et l’historien Michel Vovelle sur les spécificités occitanes de la Révolution française, inauguration en occitan de l’Université occitane d’été de Nîmes par le maire Émile Jourdan, doublement par la mairie communiste de Béziers de l’aide au CIDO (ancêtre du CIRDOC) ... De son côté, le chanteur occitan Claude Marti chante « Occitania saluda Cuba / la dignitat la libertat ».
Deux périodes sont à noter dans la décennie 70 :
- 1976 : les fédérations du Languedoc-Roussillon produisent le texte Les Communistes soutiennent le développement de la culture occitane. La question occitane n’y est abordée que sur le plan culturel, le politique étant, selon le PCF, du ressort des … politiques. Maurice Verdier, secrétaire fédéral PCF Hérault écrit ainsi, à propos des thèses de Robert Lafont : « nous ne leur prêtons pas beaucoup d’intérêt ». L’historien René Merle publie aux Éditions sociales l’ouvrage Culture occitane. Per avançar. Cependant, de grandes manifestations ont lieu, où drapeaux occitans côtoient bannières syndicales et politiques : journée « Région morte » le 5 février, grande manifestation interprofessionnelle du 29 avril.
- À partir de 1978 : un rapprochement s’opère entre Verdier et Lafont et ce rapprochement est relayé au comité central par l’universitaire gardois Claude Mazauric. Le manifeste Mon païs escorjat, signé par Emmanuel Maffre-Baugé, Jean-Pierre Chabrol et Robert Lafont est diffusé par le PCF et la CGT aux côtés de bon nombre de militants occitanistes. De nombreux événements se créent un peu partout, où se côtoient culture et politique. Signé par 5000 personnalités - alors que 55000 cartes sont expédiées à l’Élysée, un rassemblement « Mon païs escorjat » rassemble à Béziers 2000 personnes le 10 février 1979. Les fêtes du PCF, sont ornées de banderoles en occitan, portant le slogan Viure. Chanteurs occitans et catalans y sont chez eux, écoutés par un immense public. Une proposition de loi « portant création d’un pouvoir régional dans la perspective d’un socialisme démocratique, autogestionnaire pour la France » est déposée le 14 décembre 1977.
Les élections de 1981 marqueront le reflux de ces mouvements, nés dans le Languedoc-Roussillon, en même temps que le début du déclin de l’influence du PCF.
Transcription
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