Le collège Léon Cordes fête ses dix ans
Notice
Résumé
Les élèves et anciens élèves du collège montpellierain Léon Cordes, présentent leur école. Les cours sont dispensés en occitan et les échanges entre élèves et professeurs y sont facilités. Matilda, désormais lycéenne, explique que l'occitan a pu être un facteur d'intégration dans ses expériences scolaires et professionnelles. Eric Dars, professeur d'histoire-géographie, donne des exemples d'anciens élèves qui ont pu accéder à l'emploi grâce à leurs connaissances de la langue régionale. Léon Cordes, c'est aussi un internat pour une cinquantaine d'élèves. Maximilian en fait partie et témoigne de la bonne ambiance qui y règne. Paul, en 6ème, apprécie lui aussi son collège.
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Date de diffusion :
08 oct. 2006
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Contexte historique
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Cette archive est l’occasion de voir et d’écouter parler les anciens calandrons (anciens élèves des écoles Calandretas) devenus grands. En effet, depuis la création en 1996, du collège Calandreta Leon Còrdas, la possibilité est donnée aux élèves de poursuivre l’expérience immersive au-delà du primaire. Il est vrai que jusque-là, l’entrée au collège public signifiait très souvent pour les enfants scolarisés en Calandretas la perte de contact avec la langue. Malgré la possibilité d’accéder à une filière bilingue, ou de suivre un enseignement optionnel de l’occitan qu’évoque Maximilien, élève du collège Calandreta dans l’archive, beaucoup d’ex-calandrons se détournent de la langue d’oc. Le manque de visibilité de l’occitan dans l’espace public, la difficulté de le pratiquer dans la vie de tous les jours finissent bien souvent par éloigner les élèves de cette langue qu’ils ont acquise durant leur scolarité. Cependant, certains et certaines reviennent dans leur ancienne école pour le plaisir de pratiquer la langue avec leurs professeurs (sans doute un peu par nostalgie des « parties de cartes et des rigolades » évoquées par Maximilien).
Avec le collège Calandreta, la période durant laquelle l’occitan est langue d’usage à l’école s’accroît (jusqu’au lycée à Montpellier, depuis 2018) et avec elle, les compétences linguistiques et l’attachement à la langue. En effet, cette continuité est considérée comme très importante par les militants de Calandretas.
Dans cet extrait, on peut voir le petit Paul qui souhaite devenir traducteur d’occitan. Pour lui, savoir l’occitan offre une perspective professionnelle. Au collège on commence en effet à réfléchir à son orientation et la compétence en occitan, comme les compétences dans les autres langues, parvient petit à petit à trouver sa place dans ces réflexions. À ce titre, cette archive est plutôt représentative. On peut, dans les premières minutes du reportage, suivre Mathilde qui a quitté le collège Calandreta et a pu trouver un job d’été grâce à l’occitan qu’elle y a appris. Cette dimension économique de la langue occitane se retrouve aussi dans les propos du professeur qui affirme que d’anciens calandrons devenus étudiants ont pu travailler au collège pour gagner un peu d’argent. Cet aspect est significatif d’un changement sociétal entamé avec le mouvement culturel de renaissance de la langue et la culture occitane des années 1960 et 1970. Si la pratique a diminué drastiquement, l’image de la langue s’est améliorée. Dans le secteur économique, de plus en plus d’entreprises s’approprient des éléments de langue et de culture occitane pour valoriser leurs produits (par exemple l'eau minérale Quézac), même si parfois elles abusent de stéréotypes positifs. Au niveau politique, la décentralisation aidant, les collectivités territoriales dont les moyens augmentent promeuvent la langue et la culture occitanes à travers des événements comme Total Festum, L’Estivada, ou encore la création de structures dédiées (l’Office public de la langue occitane, le CIRDOC-Institut occitan de cultura) dont les régions sont des partenaires importants. Ce climat favorable à l’occitan tend à être source de développement et de fait, de plus en plus d’emplois sont liés à la culture occitane, dans l’enseignement, l’industrie culturelle ou les métiers de la documentation. Même si cela reste une goutte d’eau, c’est énorme au regard de la situation de la langue quelques décennies auparavant. Est-ce à dire que le temps du « patois » et de la vergonha (« honte ») occitane est révolu ? L’avenir le dira.
Transcription
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