Bernard Manciet
Notice
Résumé
Interviewé par la journaliste Laure Adler dans la Maison de la Poésie à Paris, Bernard Manciet évoque le feu qui alimente son oeuvre. Pour le poète, certaines langues sont propices à cette brûlure. Il décrit son parler, « le gascon noir », en lui associant goût et parfum.
Langue :
Date de diffusion :
18 déc. 1996
Éclairage
- Contexte historique
- Propositions éditoriales utilisant ce document
- Parcours thématiques
Informations et crédits
- Type de média :
- Collection :
- Réalisateur :
- Source :
- Référence :
- 00092
Catégories
Thèmes
Lieux
Personnalités
Éclairage
Éclairage
- Contexte historique
- Propositions éditoriales utilisant ce document
- Parcours thématiques
Contexte historique
Par
Bernard Manciet est né en 1923 à Sabres dans les Landes, et est décédé en 2005, la même année que Max Rouquette. Ce lettré, volontiers provocateur, a construit une œuvre aussi abondante qu’exigeante. Dans le très riche extrait qui nous est proposé, Manciet se livre à Laure Adler dans des propos d’une élégance naturelle. Il affirme son goût des langues, dont la sienne, cette forme particulière de gascon dit « negue » (noir), qu’il rattache à l’ensemble occitan dans l’espace et dans le temps. Mais il souligne aussi son amour du français classique ou encore de l’espagnol. Cet amour des langues et de la poésie s’exprime à travers des analogies avec de nombreuses formes de plaisir sensuel, de la nourriture aux promenades dans les forêts de pins, en compagnie des oiseaux de nuit dont il évoque longuement la complicité qui les unit. Sa langue gasconne, dit-il aussi, a besoin d’un temps pluvieux pour exprimer toute sa force poétique, en contrepoint avec le feu auquel elle est intimement liée. En 1992, un colloque consacré à l’écrivain s’intitulera d’ailleurs « Le feu est dans la langue ». Manciet évoque encore quelques-unes de ses influences poétiques dont les troubadours ou la poésie surréaliste.
Après l’école de Sabres et les cours de latin-grec que lui dispensent à Talence ses oncles curés, puis le lycée à Bordeaux, il suit à Paris des études de lettres et de sciences politiques qui l’amènent à une carrière de diplomate, dans l’Allemagne de l’immédiat après-guerre, puis en Amérique latine. Il reprend ensuite dans les Landes la direction de la petite entreprise familiale de bois. Encouragé par l’écrivain gascon Miquèu de Camelat, il ne cesse d’écrire jusqu’à sa mort poésie, prose narrative, essais et, à partir des années 1990, théâtre. Il dirige la revue Oc pendant de nombreuses années. L’ensemble de son œuvre laisse l’impression d’un inépuisable jaillissement verbal, d’une invention sans cesse renouvelée, d’un flot de lave incandescent parcouru de fulgurances. Manciet n’a cessé de répéter que son modèle était la parole populaire et l’éloquence sacrée, et que le poème écrit n’était qu’une étape vers sa profération, lui-même se découvrant à partir de soixante ans une vocation de lecteur public de ses propres poèmes, avec la complicité du musicien Bernat Lubat. C’est également avec la complicité du metteur en scène Gilbert Tiberghien qu’il écrit une trilogie théâtrale inspirée de la tragédie grecque pendant les dix dernières années de sa vie.
Parmi ses œuvres maîtresses, révélée en 1955 par la publication dans la prestigieuse collection «Messatges » de son recueil Accidents, réédité en 1999 aux éditions L’escampette, celles qui font figure de somme poétique sont assurément L’enterrament a Sabres et Lo Brèc ou la Blanche Nef.
L’enterrament a Sabres se présente comme la cérémonie de funérailles d’une vieille femme, la dauna, figure emblématique d’une Grande-Lande en train de disparaître. Le poème a été réédité par Guy Latry, et préfacé par Jacques Roubaud, chez Gallimard dans la prestigieuse collection « Poésie » de la NRF en 2010.
Transcription
Sur les mêmes thèmes
Date de la vidéo: 04 févr. 2017
Durée de la vidéo: 02M 33S