Pécout, Privat et Bardou, mis à l'honneur par le Troubadour Art Ensemble
Notice
Résumé
Au travers d'une création musicale et dansée dont le fil conducteur est la dissidence, les poètes Franc Bardou, Jacques Privat et Roland Pécout interviennent à la Médiathèque du Grand Narbonne. Gérard Zuchetto, musicien-chercheur, les compare à d'autres figures majeures de la littérature occitane. Franc Bardou souhaite amener un public non averti à découvrir poésies et auteurs peu connus. Roland Pécout évoque l'écriture poétique.
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Date de diffusion :
04 févr. 2017
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- 00026
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Contexte historique
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À l’occasion d’une « trobada », semaine autour de la poésie organisée à la médiathèque du Grand Narbonne, sont présentés trois poètes occitans contemporains, Franc Bardou, Roland Pécout et Jacques Privat, réunis par leur éditeur, Gérard Zuchetto des éditions Tròba Vox. Grand spécialiste de la lyrique des troubadours, qu’il interprète et fait connaître depuis plus de trente ans en France et à l’étranger, Gérard Zuchetto s’attache dans ses choix éditoriaux à promouvoir une création poétique contemporaine qui renoue avec les lignes de force du grand siècle du génie troubadouresque : une création de recherche et d’invention, la rencontre des formes et des arts, l’ouverture au monde.
Les trois poètes présentés illustrent chacun à leur manière cet art de la « tròba occitana d’uèi » du nom de la collection dans laquelle ils sont publiés.
Né à Toulouse en 1965, Franc Bardou écrit en occitan la fin des années 1980 et collabore régulièrement aux deux grandes revues littéraires occitanes contemporaines, Òc et Gai Saber. Très influencé par l’œuvre poétique et la pensée de René Nelli (1906-1982) auquel il a consacré sa thèse de doctorat, il considère après lui que « la poésie enveloppe ce que la philosophie développe », autrement dit que le poétique descend des idées vers les mots, et non le contraire. « Œuvrer à la poésie occitane », dit-il encore, « consiste métaphoriquement à forcer encore et encore mon peuple à exister, dans le temps même où il se trouve plus ou moins tacitement sommé de s’effacer par la médiocrité dominante… »
Né en Provence rhodanienne en 1949, Roland Pécout publie en 1969 Avem decidit d’aver rason, poème-tract d’un étudiant occitan ayant participé au Mai 68 de La Sorbonne. Son grand-œuvre est Portulan, récit de prose poétique de ses « Itinéraires en Orient », le livre de sa jeunesse et en même temps matrice de l’écriture d’une vie. Il a été suivi d’autres recueils poétiques : Poèmas per tutejar (1978), Mastrabelè (1999), Laissarem degun (2008) ainsi que des romans et du théâtre bilingue. L’œuvre de Pécout est marquée par le voyage, l’art (le peintre Vincent Van Gogh notamment) et l’écho de grandes voix poétiques dont Arthur Rimbaud, Frédéric Mistral ou Max Rouquette. L’ouvrage édité par Tròba Vox, Coma un aubràs estrifat per l’auristre / Leberon (Comme un arbre déchiré par la tempête / Lubéron), est une errance, un rêve de déverrouiller l’Histoire ; c’est le chant d’un microcosme, celui de la diversité du monde, et de sa finitude.
Jacques Privat est né en Aveyron en 1953. Ses premières poésies en français, dessinées et peintes, remontent aussi à 1968. En 1970, il passe à l’occitan à la suite d’une rencontre avec Pécout. De 1971 à 1975 il vit la période militante du mouvement de la jeune gauche occitane Lucha Occitana (Lutte occitane). Il écrit des chansons pour les groupes Cardabèla et Ara. En 1982, il expose des peintures à la Mòstra del Larzac après sa rencontre avec Félix Castan, animateur de cette manifestation artistique et pilier de l’occitanisme contemporain. En 1983, Privat publie des poésies dans les revues Oc et Jorn et rencontre le grand poète Bernard Manciet dont le soutien, le pousse à créer, en marge de l’édition. Il multiplie les présences comme plasticien et comme poète, de l’exposition au happening. À partir de 1995 il commence à fabriquer une série de livres d’artistes reliés à la main (los faissets de la talhada). En 1996 il publie son premier recueil de poésie, Talhs, à Jorn. La découverte de l’Ethiopie en l’an 2000 le conforte dans l’exploration de son concept de « l’aicí-mai » (ici-encore/ici-ailleurs) qu’il déplie et déploie en mots, en bois et en peinture.