Il était une fois l'Ile Maurice, danse séga sur la plage
Notice
De nuit, sur une plage, les pêcheurs, chantent et dansent au rythme d'un tambour, le sega, témoignant ainsi leurs origines africaines issues de l'esclavage.
Éclairage
« Les îles des Mascareignes ne sont pas uniquement des grains de sable au milieu de l'océan... elles ont une âme, un cœur dont le battement s'appelle... séga ! » [1].
Le séga est un terme générique [2] qui désigne la danse des Noirs dans l'Océan indien du XVIIIe au XIXe siècle. Pratique culturelle issue de la rencontre entre plusieurs populations d'esclaves déportées d'Afrique et de Madagascar, elle s'est constituée localement sous forme de couches archéologiques. Aussi, ce genre de musique et de danse revêt des réalités chorégraphiques différentes selon les lieux où ils se sont implantés. Ainsi, nous rencontrons à Maurice plusieurs types de séga. Le séga ravanne et le séga salon qui deviendra le séga moderne.
Le séga ravanne, comme son nom l'indique, se joue au moyen d'un tambour sur cadre appelé ravanne, d'un hochet appelé maravanne et du triangle. Il est aussi appelé séga typique ou séga éli-é-la-éla-é. Il se danse en couple disposé face à face, et dans un va-et-vient qui crée alternativement éloignement et rapprochement au sein du couple de danseurs. Puis ils tournoient sur eux-mêmes simultanément et parfois de manière responsoriale en relation avec la musique.
Le séga salon qui devient le séga moderne se pare d'instruments européens. Guitare, violon, accordéon et batterie. La dénomination « salon » traduit le lieu où se joue ce style de séga. C'est là qu'il s'est progressivement paré des traits chorégraphiques empruntés parfois à la valse, la polka, la biguine.
La généralisation de ce terme dans les colonies de l'Océan indien témoigne de cette circulation des hommes dans ces territoires.
Les textes de séga à Maurice comme dans le maloya ou le séga à la Réunion se posent en exutoire dans lesquels les thèmes de conditions de vie miséreuses, la vie quotidienne, l'amour sont évoqués.
[1] Edouard Maunick. Poète, journaliste et diplomate mauricien
[2] Florence Boyer, 2012. Mémoire de master 2. La danse maloya : étude anthropologique et choréologique d'une pratique culturelle réunionnaise