François Tanguy met en scène Coda avec le Théâtre du Radeau
Notice
Reportage à la veille de la première représentation, à la Fonderie (le Mans), sur la nouvelle mise en scène de François Tanguy, Coda, créée par le Théâtre du Radeau en 2004. Extraits du spectacle et brève interview du metteur en scène.
- Europe > France > Ile-de-France > Paris > Festival d'automne
- Europe > France > Pays de la Loire > Sarthe > Le Mans > La Fonderie
Éclairage
Metteur en scène né en 1958, François Tanguy rejoint en 1982 la compagnie du Théâtre du Radeau installée au Mans depuis 1977. En 1992 y est inaugurée la Fonderie, lieu de création et de représentation. Parmi la quinzaine de mises en scènes interprétées par la compagnie, dix sont des créations originales.
François Tanguy élabore des spectacles proches du théâtre forain conçu par Tadeusz Kantor. A la faveur d'une recherche collective, le Théâtre du Radeau construit un matériau scénique original qui questionne les origines du théâtre et de la langue.
Créé le 15 octobre 2004 à la Fonderie, Coda poursuit le travail d'« écrivain de plateau » de François Tanguy pour le Théâtre du Radeau. Le reportage, diffusé lors du Journal régional de France 3 Pays de la Loire du 14 octobre 2004, donne à voir et à entendre un court extrait du spectacle. Celui-ci sera par la suite repris notamment à Paris dans le cadre du Festival d'Automne 2004.
Le titre du spectacle renvoie, indique François Tanguy, à « la figure musicale de reprise du motif à la fin d'un morceau, étendu ici au mouvement théâtral ». Par l'orchestration des mouvements des corps et des châssis, par les jeux et variations des sons et des lumières, le metteur en scène invente une écriture à destination de la scène et de la représentation. Le spectacle convoque des textes de Lucrèce, Dante, Hölderlin, Kafka, Artaud mais aussi des extraits musicaux composés par Bach, Haendel, Verdi, Cage ou Dusapin. En travaillant directement avec la matière, en déjouant sans cesse le cadre de scène, il compose un tableau en mouvement qui met en jeu les corps avec le temps et l'espace. Cette dramaturgie repose sur l'agencement des écritures multiples du rythme et du souffle au théâtre et fait intervenir à parts égales le texte, le corps de l'acteur, le son, la lumière, l'objet et l'espace.
Ce mode de création requiert un nouveau langage de signes. Coda ne représente pas des personnages interprétant une histoire mais laisse s'avancer des figures aux prises avec les objets, tandis que se font entendre des voix sur scène ou hors-scène. « Le spectacle existe comme un acte », affirme Tanguy. Rejoignant les réflexions d'Antonin Artaud, la représentation théâtrale vaut avant tout pour le metteur en scène comme « mouvement » et « événement ». Coda met les spectateurs en présence de fragments (de textes, de musiques...). La poésie de l'écriture advient ici dans la perte, dans les trous entre les signes, dans l'espace entre l'objet et le regard. Recherchant l'ouverture permanente du sens, le Théâtre du Radeau n'impose aucune signification à l'image. Le spectateur est appelé à se laisser aller à ce qui arrive et à participer, avec les autres corps qu'il côtoie, à l'événement.