Le dernier chameau de Fellag
Notice
Le reportage présente Fellag, qui joue son nouveau spectacle, Le Dernier Chameau, à la MC93 de Bobigny. Dans ce spectacle, l'humoriste algérien se base sur l'influence du cinéma dans l'Algérie de sa jeunesse pour décrire son peuple. L'artiste affirme également sa volonté de parler des gens par le truchement des films, qui lui servent de point de départ pour aborder des thèmes plus sérieux, comme la colonisation.
- Le dernier chameau ( Fellag - Auteur / Fellag - Mise en scène)
- Afrique > Algérie
- Europe > France > Ile-de-France > Seine-Saint-Denis > Bobigny
Éclairage
Fellag est né en 1950 en Kabylie. Il se forme à l'Institut national de théâtre d'Alger de 1968 à 1972 et suit une carrière d'acteur dans des théâtres régionaux. En 1978, il émigre au Canada, puis en France. Il revient en Algérie en 1985 et intègre le Théâtre national d'Alger. Il y est comédien et metteur en scène. En 1987, il crée son premier one-man-show. En 1994, il quitte l'Algérie, et, après un passage en Tunisie, s'installe en France. Il y crée, en 1997, Djurdjurassique Bled, qui lui vaut en 1998 le prix de la révélation de l'année du Syndicat de la Critique Dramatique. Ce spectacle raconte l'histoire du peuple algérien, ses angoisses et ses petits travers. Fellag crée Le dernier Chameau en 2004. Dans ce spectacle, c'est à travers l'importance du cinéma dans l'Algérie de son enfance que Fellag dépeint son peuple. Dans le projet de Fellag, comme auteur et comme acteur, il y a l'idée fondamentale de partager sa vision de l'Algérie, de dévoiler les mécanismes de pensée et l'esprit, la façon dont les Algériens regardent le monde. Reflet de la culture algérienne, l'humour de Fellag repose sur une grande part d'autodérision : pour mieux faire comprendre son peuple, Fellag rit avec lui de ses travers et des clichés dont on l'affuble parfois. Il s'inspire de ses souvenirs et de sa vie en Algérie, de l'actualité politique et sociale de ses compatriotes, pour les transformer en anecdotes humoristiques, parfois tendres, parfois cruelles, mais exprimant toujours l'amour de l'auteur pour ses origines et pour son peuple. Fellag construit son humour sur sa position d'étranger : cultivant un accent prononcé dans les spectacles, utilisant volontiers des expressions arabes pour ponctuer son discours, il évoque toujours dans ses spectacles les liens particuliers qui ont uni l'Algérie à la France, dont elle fut une colonie, se jouant de ce passé et des situations absurdes qu'il a pu créer. Les thèmes les plus graves – la colonisation, la montée de l'islamisme en Algérie, la politique – sont abordés avec un sens unique de la dérision, qui a valu à Fellag le Prix de l'Humour Noir pour son spectacle Un bateau pour l'Australie.