Guy Parigot raconte la création du Centre Dramatique de l'Ouest

26 avril 1981
01m 57s
Réf. 00389

Notice

Résumé :

Guy Parigot résume l'histoire de la création du Centre Dramatique de l'Ouest à Rennes, issue des « Jeunes Comédiens de Rennes », et raconte sa rencontre avec Hubert Gignoux et Jeanne Laurent.

Date de diffusion :
26 avril 1981
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Artistes et personnalités :

Éclairage

Le Centre Dramatique de l'Ouest est le troisième centre dramatique à avoir ouvert ses portes, en 1949, en France, après le Centre Dramatique National d'Alsace à Colmar et la Comédie de Saint-Etienne. Les « Jeunes Comédiens de Rennes » étaient une compagnie amateur rennaise, comme leur nom l'indique, créée en 1940 autour de Jean-Louis Bertrand et Guy Parigot. À partir de 1946, ils participent au concours des Jeunes Compagnies – concours amical et très important, qui fut à l'origine de nombreux centres dramatiques, mettant en contact plusieurs jeunes compagnies de France entre elles et avec des professionnels. En 1948, ils obtiennent le Grand Prix Amateurs, et partent alors en tournée dans l'Ouest, ce qui leur permet de faire un état des lieux disponibles en Bretagne. C'est l'ensemble de ces éléments qui décide Jeanne Laurent, sous-directrice à la direction des spectacles, à aider à la création d'un Centre Dramatique de l'Ouest à Rennes. Soutenu par la politique étatique et la municipalité, la troupe du Centre Dramatique de l'Ouest est constituée le 3 novembre 1949, co-dirigée par Guy Parigot et Hubert Gignoux, qui arrive de Paris avec plusieurs comédiens. Le premier spectacle présenté est Un chapeau de paille d'Italie de Labiche. L'année 1950, le Centre Dramatique s'installe dans la salle du palais Saint-Georges, une ancienne salle des fêtes désaffectée, qui ne leur permet pas d'accueillir le public, mais uniquement de répéter.

Ce n'est qu'en 1953 que la ville rachète un ancien entrepôt de papeterie pour y installer le Centre Dramatique. C'est la compagnie qui se charge de la rénovation du bâtiment. La mission du Centre n'est pas uniquement de s'implanter dans Rennes, mais aussi de tourner régulièrement dans toute la région pour permettre au plus large public possible d'accéder aux spectacles. Malgré une subvention de dix millions d'anciens francs (huit millions de l'Etat et deux millions de la ville de Rennes), les conditions de tournée et d'installation sont assez rudes. Il y a peu d'équipements adaptés dans la région, permettant d'accueillir les spectacles. Il faut donc adapter les décors et la technique aux plus petites salles. Dans ces conditions, tous les acteurs de la troupe sont polyvalents, comme le furent beaucoup d'acteurs de la décentralisation ; ils s'occupent des montages, démontages, de la technique ou de la rénovation.

En 1990, le Centre Dramatique de l'Ouest est réuni avec la Maison de la Culture de Rennes et devient le Théâtre National de Bretagne (TNB). Il abrite également une école de théâtre, dirigée aujourd'hui par Stanislas Nordey. Le Théâtre National de Bretagne est dirigé depuis 1994 par François Le Pillouër.

Sidonie Han

Transcription

Guy Parigot
Et bien le centre a été créé en 1949. C’était au lendemain de la guerre, mais il avait une histoire préalable, si je puis dire. C’est-à-dire qu’en ce qui me concerne, je faisais déjà du théâtre depuis une dizaine d’années dans cette ville de Rennes et dans cette région ; avec une équipe qui s’appelait « Les jeunes comédiens » et qui n’avait pas évidemment un caractère professionnel. Il n’y avait pas d’équipe professionnelle implantée dans les régions à l’époque. Et c’est en 1940, dans les années 47-48-49, qu'à l’occasion du concours des jeunes compagnies auquel nous étions allés à plusieurs reprises, que j’ai fait la connaissance de gens comme Maurice Sarrazin ; qui, à Toulouse, menait une action semblable et qui, comme nous le sommes devenus ici, est devenu lui aussi un des centres dramatiques nationaux. Et j’ai fait la connaissance surtout, au concours des jeunes compagnies, de Hubert Gignoux, avec lequel j’ai travaillé dans un stage dit d’éducation populaire ; les services de la jeunesse et des sports de l’époque. Il était instructeur d’art dramatique, j’ai été son assistant. Et là, nous avons ensemble conçu le projet sur les éléments techniques, sur le travail ; sur toute l’action qu’avaient menée les jeunes comédiens à Rennes et dans cette région de proposer la création dans l’ouest d’un centre dramatique qui serait basé à Rennes et qui mènerait une action de décentralisation dramatique. Et qui fut dit fut fait. Et c’est ainsi que nous avons rencontré Jeanne Laurent, une bretonne. Et puis, bon, nous sommes partis pour la grande aventure parce que ça n’était pas si simple de dire, bon ben, maintenant on va faire ce métier dans cette ville, dans cette région. On ne voyait, en fait, de comédiens professionnels que les comédiens des distributions des quelques rares tournées théâtrales ; qui s’arrêtaient ici ou là dans les théâtres quand il y avait encore des théâtres en état de marche.