Le Conservatoire National Supérieur d'Art Dramatique de Paris
Notice
En 1974, l'arrivée de Jacques Rosner à la tête du Conservatoire National d'Art Dramatique de Paris crée une polémique. Il souhaite moderniser les enseignements et supprimer le concours de sortie. Plusieurs élèves s'expriment sur la question, ainsi que les professeurs, dont Marcel Bluwal qui vient tout juste d'arriver au sein de l'institution.
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Éclairage
Le Conservatoire National Supérieur d'Art Dramatique de Paris (CNSAD) est la plus ancienne école d'art dramatique française. Elle est entièrement financée par l'Etat, tout comme l'école du Théâtre National de Strasbourg. Son histoire est intimement liée à celle de la Comédie-Française. En 1786, la première classe d'art dramatique ouvre ses portes au sein de l'Ecole Royale de Chant et de Déclamation, alors installée à l'hôtel des Menus-Plaisirs à Paris. En 1795 l'Ecole Royale de Chant qui a fermé ses portes à la veille de la Révolution Française réouvre sous la forme d'un Conservatoire de Musique et il faudra attendre 1806 pour qu'une nouvelle Ecole de déclamation soit intégrée au Conservatoire, grâce à un décret de Napoléon. Un concours d'admission et un concours de sortie sont mis en place. Jusqu'en 1907, les professeurs sont des sociétaires de la Comédie-Française. L'arrivée de la prestigieuse Sarah Bernhardt change la donne, puisqu'elle a quitté l'institution depuis déjà plusieurs années lorsqu'elle devient enseignante au Conservatoire. À cette époque et jusqu'en 1921, les cours sont individuels. Chaque élève travaille seul ses scènes. La classe d'ensemble, créée en 1921, prépare les apprentis comédiens à travailler des pièces et plus uniquement des scènes.
En 1946, le Conservatoire est finalement scindé en deux : d'une part le Conservatoire National de Musique et d'autre part le Conservatoire National d'Art Dramatique, qui devient en même temps un établissement d'enseignement supérieur. Jacques Rosner en devient directeur en 1974, après Paul Abram, Roger Ferdinand et Pierre-Aimé Touchard. Son mandat marque une refonte des enseignements, dont la réforme la plus contestée est la suppression du concours de sortie. A la place, Jacques Rosner instaure les Journées de Juin, au cours desquelles les élèves présentent un travail collectif au public. C'est aussi l'arrivée de nouveaux enseignements et de nouveaux enseignants, notamment liés aux médias qui s'imposent à l'époque : le cinéma et la télévision. Après Jacques Rosner, qui reste jusqu'en 1983, les directeurs seront Jean-Pierre Miquel, Marcel Bozonnet, Claude Stratz et depuis 2007 Daniel Mesguich.