A propos du Cuirassé Potemkine
Notice
Extrait des répétitions du spectacle Le Cuirassé Potemkine, mis en scène par Robert Hossein au Palais des sports de Paris, en 1975, et entrecoupé d'un entretien avec le metteur en scène.
Éclairage
La Prodigieuse aventure du Cuirassé Potemkine, spectacle connu sous le simple titre du nom du célèbre bateau a été conçu par Robert Hossein en 1975 et présenté au Palais des Sports et des Congrès de la porte de Versailles à Paris. Le metteur en scène s'inspire directement de l'Histoire, en prenant appui sur l'événement qui a eu lieu pendant la Révolution russe de janvier 1905 et qui préfigure à bien des égards la Révolution d'Octobre 1917. Le spectacle relate l'insurrection qui a eu lieu le 14 juin 1905, durant laquelle un équipage se mutine. Le cuirassé Potemkine reproduit à l'échelle du navire les clivages et les inégalités de la société russe de ce début de XXe siècle. L'une des causes du soulèvement est la question de la nourriture. Les officiers contraignent l'équipage à consommer de la viande avariée, alors qu'eux-mêmes maintiennent leur train de vie privilégié. L'insurrection est sévèrement réprimée par l'armée. Sergeï Eisenstein (avec Grigori Aleksandrov) s'est également inspiré de cet épisode sanglant pour réaliser son célèbre film Le Cuirassé Potemkine, sorti en 1925.
Au moment où Robert Hossein réalise sa propre version de la mutinerie, il sort de sept années à la direction du Théâtre Populaire de Reims, devenu Centre dramatique national de Reims. Il participe ainsi du mouvement de la décentralisation. Son projet est à rapprocher de son spectacle au Palais des Sports puisque le slogan publicitaire du théâtre explique faire « du théâtre comme vous n'en avez qu'au cinéma ». Hossein expérimente alors un théâtre capable de produire des émotions similaires à celles du cinéma. Pour cela, il va pousser encore plus loin son goût pour l'illusion et les grandes fresques en quittant Reims. Le Cuirassé Potemkine apparaît comme le premier spectacle de cette nouvelle étape dans son parcours théâtral. Sa prédilection pour le spectaculaire, le faste, les effets sonores et lumineux, les mouvements de foule et les envolées lyriques ou épiques se concrétise dans Le Cuirassé Potemkine qui attire plus de 240 000 spectateurs. Il poursuit l'aventure, montant des comédies musicales, comme Les Misérables (créé en 1980 et repris à Broadway), ou imaginant des spectacles qui font appel au public, l'invitant à prendre parti (Je m'appelais Marie-Antoinette, 1993 ; La Nuit du crime, 1994).