Robert Hossein met en scène Les Bas-fonds de Gorki

14 octobre 1972
01m 24s
Réf. 00051

Notice

Résumé :

En 1972 est reprise, au Théâtre National de l'Odéon, la mise en scène par Robert Hossein des Bas-fonds de Maxime Gorki. La pièce offre une description réaliste de la vie des vagabonds, mendiants et autres délaissés de la société moscovite au début du XXe siècle. Le metteur en scène évoque le dispositif scénique du spectacle qui fait appel à un décor simultané. Courts extraits de la pièce.

Date de diffusion :
14 octobre 1972
Source :
Fiche CNT :

Éclairage

Alekseï Maksimovitch Pechkov, dit Maxime Gorki, est un écrivain russe né en 1868 et mort en 1936. Il a notamment écrit une vingtaine de pièces de théâtre. Très engagé auprès des révolutionnaires bolchéviques, il est l'un des pères du réalisme socialiste.

Les Bas-fonds est la plus célèbre pièce de Gorki. Composée de quatre actes, elle a été écrite en 1902 et créée la même année par Constantin Stanislavski au Théâtre d'Art de Moscou. Elle fait le portrait des vagabonds et désœuvrés qui logent ensemble dans la cave transformée en asile nocturne par Kostylev, un vieil usurier. Sur fond d'intrigue amoureuse, le dramaturge décrit de manière très réaliste l'existence misérable et l'humanité des multiples personnages laissés à la marge par la société moscovite.

Jean Renoir, en 1936, puis Akira Kurosawa, en 1957, adapteront la pièce pour le cinéma.

En 1972, Robert Hossein met en scène la pièce, traduite par Génia Cannac, au Théâtre Populaire de Reims, dont il est le directeur. Parmi la vingtaine de comédiens que comprend la distribution, figurent Jacques Frantz, dans le rôle de Satine, Jacques Weber, qui joue Pepel, et Paul Bonifas, qui interprète Louka. À l'occasion de la reprise de la pièce au Théâtre National de l'Odéon, Robert Hossein est interrogé dans l'émission « Place au théâtre » (ORTF 2) diffusée le 14 octobre 1972. Le metteur en scène évoque le dispositif scénique mis en place avec le scénographe Jean Madaroux. La scène présente un décor simultané qui fait évoluer les personnages au-delà du seul lieu dans lequel se déroule l'intrigue dans chaque acte. Le décor comprend ainsi deux niveaux : la cave et la cour de Kostylev.

En 1992, Robert Hossein mettra à nouveau en scène la pièce au Théâtre Mogador à Paris.

Marie-Isabelle Boula de Mareuil

Transcription

(Musique)
Journaliste
Les Bas-fonds de Gorki, mis en scène par Robert Hossein au théâtre de l’Odéon ; c’est un spectacle qui nous vient du théâtre populaire de Reims que dirige Robert Hossein depuis un an et qui remporte en ce moment un très grand succès à Paris. Vous n’êtes pas les premiers bien sûr à avoir affronté Les Bas-fonds.
Robert Hossein
Non !
Journaliste
C’est la première fois à ma connaissance qu’on l’a monté avec ce qu’on appelle, ce qu’on pourrait qualifier une grande mise en scène. C'est-à-dire que vous ne vous êtes pas contentés de représenter Les Bas-fonds à proprement parler. C’est-à-dire cet espèce de lieu assez sordide du monde souterrain dans lequel vivent ces espèces de clochards, enfin en tout cas de rebus d’humanité ; mais que votre décor lui-même indique un monde beaucoup plus vaste.
Robert Hossein
C’est exact, mais je pense que si Gorki était aujourd'hui parmi nous, il ne nous le reprocherait pas. Parce que je crois que c'est des problèmes techniques. Il écrit une pièce qui se passe pendant trois actes dans une cave, et pendant un acte dans une cour. Alors, on jouait les deux actes dans la cave, on enlève la cave, on met la cour. On enlève la cour, ça fait déjà deux entractes, on remet la cave ; alors que nous avons pensé avec les décorateurs que ça serait très bien à tous les points de vue ; et même que ça donnerait un prolongement à la pièce et à la vie des personnages. C’est d’essayer de faire la cour et la cave en un seul tenant.