Théâtrenciel, Le Montreur d'Adzirie
Notice
Le Montreur d'Adzirie, spectacle d'ombres et de marionnettes sans parole, est mis en scène par Hervé Lelardoux et en musique par Bertrand Lemarchand pour le Théâtrenciel en 2005. La compagnie étant dirigée par Roland Shön (également auteur, marionnettiste, comédien et plasticien du spectacle), le reportage commet une erreur sur l'identité du metteur en scène. Le pays imaginaire d'Adzirie est, selon Roland Shön, un prétexte pour évoquer l'existence humaine, l'exil, le souvenir des proches disparus...
Éclairage
Lorsqu'il initie et joue Le Montreur d'Adzirie, à partir de 2005, Roland Shön (né en 1942), fondateur du Théâtrenciel avec François Raoult en 1979, est déjà un créateur multidisciplinaire confirmé. Sa notoriété d'inventeur de mots, d'ombres, d'objets plastiques et de formes théâtrales a été consolidée par une trentaine de productions pataphysiques et poétiques. Pour Grigris – spectacle déambulatoire – il a fait naître en 1992 le personnage de l'explorateur Volter Notzing autour duquel ont rayonné des expositions, des publications, et d'autres spectacles : Les Oiseaux architectes en 1994, Travaux et publics en 1998, Musées maison en 2002. Il a été choisi comme metteur en piste du spectacle de fin d'études des étudiants de la 15e promotion de l'École supérieure des Arts du cirque de Châlons, qu'il a intitulé Le Cirqle.
Dans Le Montreur d'Adzirie, il est le maître de cérémonie, conviant le public à la rencontre d'un pays à la dérive et de ses habitants échoués. Il ouvre une à une des boîtes à évocation, où les disparus de cette étrange contrée viennent rejouer des moments de leur vie, et d'où surgissent des images poétiques, drôles ou envoûtantes. Le jeu avec les objets, les marionnettes, l'ombre et la vidéo transforment un castelet moderne fait de métal et de plastique en véritable lanterne magique. L'accordéon de Bertrand Lemarchand, joué sur le côté, partenaire privilégié du « montreur » Roland Shön, tisse un lien tangible entre le présent des spectateurs et l'intemporalité de ce cérémonial quasiment sans parole.
Toujours en complicité avec Hervé Lelardoux pour la mise en scène et Bertrand Lemarchand pour la musique, Roland Shön continue ses explorations imaginaires. Il entraîne physiquement et mentalement le public en 2008, avec Ni Fini Ni infini, dans un nouveau tournis théâtral où quatre saltimbanques, à l'élégance décalée, mènent la ronde. A l'aide de machines à images – rouleaux peints ou dessinés par Roland Shön, ombres, images projetées – ces bonimenteurs racontent l'histoire « d'un étourni, un homme qui rassembla, de cirques en carnavals, de foires en casinos, une étrange collection (ni finie ni pourtant infinie, comme toute collection) ».
Le même procédé d'images peintes défilant sur un rouleau de toile et projetées en direct sur un grand écran est repris avec bonheur dans Gyromances en 2011. Personnage à la fois conteur et conférencier, Roland Shön se joue encore des mots, des images, des objets, et des sons tandis que le public ne se lasse pas de se faire embarquer. Cette fois, pour une croisière qui commence au XVe siècle dans le port de Dieppe et s'achève à l'aube du siècle dernier.