Jack Lang présente le Bread and Puppet Theatre
Notice
Jack Lang présente le travail du Bread and Puppet Theatre qu'il a connu dans le cadre du Festival mondial du théâtre de Nancy. Il s'attarde sur la démarche de Peter Schumann et son rapport au langage. Plusieurs extraits de pièces du Bread and Puppet Theatre sont présentés.
Éclairage
Le Festival Mondial du Théâtre de Nancy a contribué à la reconnaissance d'un certain nombres de compagnies et de metteurs en scène en Europe ; on peut citer le Tanztheater Wuppertal de Pina Bausch, Tadeusz Kantor, Robert Wilson ou encore le Teatro Campesino. Le Bread and Puppet Theatre, dirigé par Peter Schumann, fait partie de ces compagnies accueillies au festival de Nancy. C'est en 1968 qu'ils jouent pour la première fois à Nancy, avec deux spectacle ; Fire et A man says goodbye to his mother. Le travail scénique du Bread and Puppet Theatre s'articule autour de trois axes récurrents ; l'utilisation de marionnettes géantes et de masques, fabriqués à partir de déchets ou de rebut, l'absence de paroles et la dénonciation de la répression, de la guerre et des injustices. La compagnie tient son nom des marionnettes qu'elle construit (Puppet) et du pain qu'elle fabrique et distribue à chaque spectacle (Bread), manière de dire que le théâtre est aussi nécessaire à l'homme que le pain. Fire et A man says goodbye to his mother sont tous deux centrés autour de la guerre du Viêtnam, mais en adoptant des points de vue différents. Dans Fire, le spectateur assiste au bombardement d'un village vietnamien du point de vue de ses habitants, tandis que dans A man says goodbye to his mother, il suit le parcours d'un jeune homme américain envoyé à la guerre, où il est tué par une mère vietnamienne après avoir bombardé des villages et empoisonné les récoltes.
C'est avec ces deux spectacles que le public français, et plus largement européen, a découvert le Bread and Puppet Theatre, créé en 1962 et qui réside successivement à New-York puis dans le Vermont. Depuis 1974, la compagnie est installée dans une ferme à Glover dans le Vermont où elle continue d'élaborer des spectacles de marionnettes, avec la même conviction qu'un théâtre politique est nécessaire et que l'on retrouve dans leur slogan : « Cheap art and political theatre » (« Art pauvre et théâtre politique »).