Seydou Boro évoque son identité artistique d'artiste africain à propos du spectacle Figninto l'oeil troué, créé en 1997
Notice
Au micro de Philippe Lefait, le chorégraphe Seydou Boro, créateur avec Salia Sanou de la compagnie Salia Ni Seydou, revient sur les termes de danse contemporaine africaine à propos de son spectacle Figninto, l'oeil troué dont quelques images sont présentées.
Éclairage
L'histoire commune des deux danseurs et chorégraphes burkinabés Salia Sanou et Seydou Boro est aussi belle qu'épatante. En 1992, lorsqu'ils rencontrent Mathilde Monnier venue travailler sur les danses traditionnelles africaines, aucun des deux ne se destinait à la danse. Salia Sanou a même suivi pendant quatre ans la formation de l'école de police, à Ouagadougou. Leur vie bascule. Ils deviennent interprètes de la directrice du Centre chorégraphique national de Montpellier dans le spectacle Pour Antigone (1993) et s'installent en France. En 1995, ils fondent leur compagnie Salia nï Seydou et chorégraphient à tour de rôle des pièces. Le siècle des fous signé par Sanou en 1996 reçoit le premier prix au Concours de danse contemporaine d'Afrique en créations. Entre tradition et contemporain, les deux artistes gardent le cap, collectant et fouillant les nombreuses danses de leur pays pour en extraire une sève nouvelle. En prise directe avec ce terreau, Taagala, le voyageur (2000) lance un quatuor et deux musiciens au milieu de fragments de statues. Régulièrement invités en résidence dans les théâtres français ou au Centre national de danse contemporaine, à Pantin, Salia Sanou et Seydou Boro ont inauguré en 2006 un Centre de développement chorégraphique, la Termitière, à Ouagadougou (voir la vidéo). Avec l'école des Sables dirigée par Germaine Acogny au Sénégal, la Gàara Dance Foundation de Nairobi, la Termitière est un relais majeur de la chaîne de lieux engagés pour l'évolution de la danse contemporaine en Afrique.