Seydou Boro évoque son identité artistique d'artiste africain à propos du spectacle Figninto l'oeil troué, créé en 1997

23 février 2005
02m 48s
Réf. 00856

Notice

Résumé :

Au micro de Philippe Lefait, le chorégraphe Seydou Boro, créateur avec Salia Sanou de la compagnie Salia Ni Seydou, revient sur les termes de danse contemporaine africaine à propos de son spectacle Figninto, l'oeil troué dont quelques images sont présentées.

Date de diffusion :
23 février 2005
Source :
Compagnie :

Éclairage

L'histoire commune des deux danseurs et chorégraphes burkinabés Salia Sanou et Seydou Boro est aussi belle qu'épatante. En 1992, lorsqu'ils rencontrent Mathilde Monnier venue travailler sur les danses traditionnelles africaines, aucun des deux ne se destinait à la danse. Salia Sanou a même suivi pendant quatre ans la formation de l'école de police, à Ouagadougou. Leur vie bascule. Ils deviennent interprètes de la directrice du Centre chorégraphique national de Montpellier dans le spectacle Pour Antigone (1993) et s'installent en France. En 1995, ils fondent leur compagnie Salia nï Seydou et chorégraphient à tour de rôle des pièces. Le siècle des fous signé par Sanou en 1996 reçoit le premier prix au Concours de danse contemporaine d'Afrique en créations. Entre tradition et contemporain, les deux artistes gardent le cap, collectant et fouillant les nombreuses danses de leur pays pour en extraire une sève nouvelle. En prise directe avec ce terreau, Taagala, le voyageur (2000) lance un quatuor et deux musiciens au milieu de fragments de statues. Régulièrement invités en résidence dans les théâtres français ou au Centre national de danse contemporaine, à Pantin, Salia Sanou et Seydou Boro ont inauguré en 2006 un Centre de développement chorégraphique, la Termitière, à Ouagadougou (voir la vidéo). Avec l'école des Sables dirigée par Germaine Acogny au Sénégal, la Gàara Dance Foundation de Nairobi, la Termitière est un relais majeur de la chaîne de lieux engagés pour l'évolution de la danse contemporaine en Afrique.

Rosita Boisseau

Transcription

Philippe Lefait
Votre réponse à vous, danse africaine contemporaine, est-ce qu’il faut garder africaine, est-ce qu’il faut accoler africaine contemporaine comme qualificatif à danse ? Quelle est, aujourd’hui, la piste que vous allez explorer ?
Seydou Boro
C’est justement cette, je me pose cette question, bien sûr, dans, c’est-à-dire, on a voulu à un moment donné trouver un mot qui puisse convenir. Parce que cette évolution-là, au niveau de la danse en Afrique, est-ce qu’on posait danse africaine contemporaine, est-ce que danse africaine ou contemporain africain ? C’était devenu la polémique. Je me suis dit, c’est de la danse contemporaine, c’est tout. Il n’y a pas besoin de vouloir trouver des mots. De toute façon, c’est comme ce qui s’est passé au niveau de la musique, ce qui s’est passé, on dit la musique africaine. Ben, si les gens ont envie de parler de ça, qu’ils en parlent. Mais, au moins, ne me posez pas cette question-là parce que je pense que ce qui se passe sur le plateau dit énormément ce que ça représente. Donc, je n’ai pas besoin de rester dans la polémique de danse contemporaine africaine, africaine contemporaine, créons, faisons.
Philippe Lefait
Vous, vous dites, nous ne rompons pas avec notre héritage africain. Personne, devant nos spectacles, ne peut dire que nous nous sommes perdus, dénaturés. Simplement, nous évoluons d’une autre manière, africains, nous créons. C’est ce que vous dites de votre travail avec Salia Sanou, Salia nï Seydou. C’est la compagnie que vous avez créée. Dans les spectacles qui ont beaucoup marqué, avec cette compagnie, il y a Figninto, L’œil troué dont je vous propose de regarder un extrait, c’était en 97 ?
Seydou Boro
97, oui.
Philippe Lefait
Extrait !
(Silence)
(Bruit)
(Musique)
(Bruit)
(Silence)