La Termitière, centre de développement chorégraphique à Ouagadougou, sous la direction de Salia Sanou et Seydou Boro

12 mars 2007
02m 35s
Réf. 00852

Notice

Résumé :

Sous la direction des chorégraphes Salia Sanou et Seydou Boro, la Termitière, centre de développement chorégraphique, située à Ouagadougou (Burkina-Faso), a ouvert ses portes en 2006 après neuf ans de lutte. Salia Sanou, Seydou Boro et Irène Tassembedo, évoquent tour à tour l'importance de cet outil de travail au service de la danse en Afrique.

Date de diffusion :
12 mars 2007
Source :

Éclairage

En 2006, les chorégraphes burkinabés Salia Sanou et Seydou Boro ont ouvert les portes d'un Centre de développement chorégraphique (CDC) à Ouagadougou (Burkina-Faso). Ils l'ont baptisé la Termitière. Un nom insolite pour désigner ce « temple de la danse » qui va « comme une termitière qui grossit de l'intérieur, par un travail souterrain industrieux, développer en Afrique la danse contemporaine ». Peu à peu, ce lieu destiné aux résidences de création, à la formation professionnelle et à la diffusion de spectacles, mais aussi au collectage des danses traditionnelles et folkloriques, a commencé à trouver son public.

La création de la Termitière couronne aussi le parcours étonnant de ces deux artistes. En 1992, lorsqu'ils rencontrent la chorégraphe Mathilde Monnier venue travailler sur les danses traditionnelles africaines, aucun des deux ne se destinait au spectacle vivant. Salia Sanou a suivi pendant quatre ans la formation de l'école de police, à Ouagadougou. Leur vie bascule. Ils deviennent interprètes de la directrice du Centre chorégraphique national de Montpellier dans le spectacle Pour Antigone (1993) et s'installent en France. En 1995, ils fondent leur compagnie Salia nï Seydou et chorégraphient à tour de rôle des pièces. Le siècle des fous signé par Sanou en 1996 reçoit le premier prix au Concours de danse contemporaine d'Afrique en créations. Entre tradition et contemporain, les deux artistes gardent le cap, collectant et fouillant les nombreuses danses de leur pays pour en extraire une sève nouvelle. En prise directe avec ce terreau, Taagala, le voyageur (2000) lance un quatuor et deux musiciens au milieu de fragments de statues. Régulièrement invités en résidence dans les théâtres français ou au Centre national de danse contemporaine, à Pantin, ces militants ont lancé en 2001 à Ougadougou le festival Dialogues de corps qui invite des artistes en tous genres et de tous les pays. Soucieux de solidifier les liens entre leur pays et l'Europe, Salia Sanou et Seydou Boro invitent régulièrement des chorégraphes internationaux. La Termitière devrait devenir le pivot d'un programme de développement de la danse contemporaine en Afrique.

Le lieu bénéficie du soutien financier de la Ville de Ouagadougou, des ministères de la Culture et de l'Education, du Centre national de recherche scientifique et technique. Depuis son ouverture, la Termitière/ CDC tisse des liens avec d'autres lieux de formation en Afrique comme le Centre méditerranéen de Tunis, l'École de Sables de Toubab Dialaw (voir la vidéo), la Gàara Dance Foundation de Nairobi.

Rosita Boisseau

Transcription

Présentatrice
On part à Ouagadougou maintenant, au Burkina Faso. On vient d’ouvrir un centre de danse pouvant accueillir en résidence des artistes et des compagnies, on y donne également des cours aux enfants. Nathalie Hayter et Sybille Broomberg s’y sont rendus en marge du festival panafricain du cinéma et de la télévision qui se tenait il y a quelques jours au Burkina.
(Musique)
Journaliste
Depuis qu’ils sont ados, ils ont en fait des choses, du foot, du théâtre, et puis un jour Salia et Seydou ont rencontré la danse. Une passion qui ne les a plus quitté. De danseurs, ils sont devenus chorégraphes, et depuis trois mois cofondateurs d’un véritable temple dédié à la danse, la Termitière.
Seydou Boro
La Termitière, parce que ce sont des gens qui construisent tout doucement, ça grouille mais ça construit et ça construit du solide en fait. Donc l’idée est venue de là, de prendre la Termitière parce que symboliquement pour nous, ça reflétait ce qu’on veut construire dans ce pays-là.
Journaliste
Un bâtiment flambant neuf en plein terrain vague à seulement quelques centaines de mètres du centre de Ouagadougou, c’est un autre monde. Et c’est ici après neuf ans de réflexion, de tractations, de négociations qu’est née la Termitière. À la fois école de danse, centre chorégraphique et salle de spectacle, une première en Afrique.
(Musique)
Salia Sanou
En une heure de temps, on essaie juste de leur amener à découvrir un univers et l’univers de la danse africaine, la danse contemporaine.
Inconnu
J’aime la musique et les pas.
Inconnue
J’aime la danse parce que c’est un plaisir pour moi.
(Musique)
Irène Tassembedo
C’est un lieu prestigieux et puis ça nous donne aussi, c’est un bel instrument de travail et puis bon, pour des résidences de création il y a beaucoup, beaucoup, beaucoup de demandes. Il en faudra encore d’autres salles mais déjà c’est pas mal et c’est une très belle salle.
(Musique)
Journaliste
900000 Euros pour un rêve qui se réalise, une somme astronomique pour l’Afrique mais chacun s’en réjouit. La mairie de Ouagadougou, le Ministère de la culture et même l’Ambassade de France qui a participé au projet. Aujourd’hui, la Termitière a tout pour réussir son envol et faire de la danse contemporaine africaine, une discipline à part entière.
(Musique)