Georges Momboye et le Sacre du Printemps
Notice
Créés dans le cadre de la Biennale de danse du Val-de-Marne en 2006, L'après-midi d'un faune et Le Sacre du printemps, revus par le chorégraphe Georges Momboye sont présentés à Meudon. Momboye et deux de ses interprètes donnent leurs points de vue sur cette entreprise singulière au carrefour du répertoire, de la danse africaine et contemporaine.
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Éclairage
Le parcours de Georges Momboye brille par son intrépidité et sa singularité. Ce danseur et chorégraphe ivoirien, installé à Paris depuis le début des années 90,a créé sa compagnie en 1992 et ouvert six ans plus tard le Centre de danses pluri-africaines. Formidable interprète, magnétique et virtuose, il combine beauté, technique et énergie. Fin connaisseur des danses traditionnelles, il sait les citer et les détourner vers des horizons plus contemporains. Soutenu par la Biennale de danse du Val-de-Marne, il a chorégraphié en 2001 Adjaya. En wobé (langue de l'ethnie Wé à laquelle appartient Georges Momboye), "adjaya" signifie "le rêve". Sur le plateau simplement orné d'une calebasse et d'un panier, Adjaya met en scène quatre percussionnistes, un flûtiste, une femme griot et huit danseurs ivoiriens. Tambours à fond pour transe virtuose. En contrepoint, un hip-hopeur, Ange Koué, tout de blanc vêtu, se désarticule. Entre tradition africaine et contemporain, Momboye a chorégraphié, toujours sur une invitation de Michel Caserta, directeur de la Biennale de la danse du Val-de-Marne,une version solo de L'Après-midi d'un faune sur la musique de Debussy, interprété par lui-même, et du Sacre du printemps sur la partition de Stravinski.Pour cette pièce-challenge, sa gestuelle musclée et ample, ses jeux de groupes dans l'espace, ont relevé le défi musical.
Le parcours artistique de Georges Momboye multiplie les apprentissages et les collaborations depuis son enfance en Côte d'Ivoire jusqu'à aujourd'hui. Expert en danses traditionnelles – il donne des cours dès l'âge de 13 ans et sera interprète dans le Ballet national de Côte d'Ivoire -, il s'est aussi formé au classique et au jazz à Abidjan. Suite à la rencontre avec un interprète de la compagnie Alvin Ailey, il part à New-York parfaire son savoir-faire à l'école du chorégraphe noir américain. Depuis la création de sa compagnie en 1992, il a additionné une douzaine de pièces toujours marqué par un besoin viscéral de revendiquer son identité tout en dégageant la voie à un geste contemporain. En 2011, il a chorégraphié une pièce jeune public intitulée Poulet Bicyclette dans laquelle il se souvient de son enfance dans son village, coursant les poulets pour une cérémonie durant laquelle les volatiles vont être sacrifiés.