Françoise et Dominique Dupuy au travail

03 janvier 1970
03m 05s
Réf. 00872

Notice

Résumé :

Les chorégraphes Françoise et Dominique Dupuy partent en tournée et expliquent comment ils conçoivent leur travail d'artistes auprès du public.

Date de diffusion :
03 janvier 1970
Source :
ORTF (Collection: Midi magazine )
Lieux :

Éclairage

Le couple d'artistes et de chorégraphes Françoise (née en 1925) et Dominique Dupuy (né en 1930) sont non seulement des figures de premier plan de la danse française depuis les années 40 mais des personnalité somptueusement singulières. Danseurs dès les années 40 dans la compagnie de Jean Weidt (1904-1992) – c'est là qu'ils se rencontrent en 1947 -, passés par de nombreux apprentissages (danse, théâtre, acrobatie, musique...), ils fondent leur propre troupe en 1955, les Ballets modernes de Paris (1955-1978). Ils créent des spectacles, organisent des ateliers et des stages, se multipliant sur tous les plateaux, ceux des cabarets dans les années 50 comme ceux des théâtres. Françoise et Dominique n'ont jamais eu peur de rien.

Chacun parallèlement se retrouve dans des institutions : Dominique Dupuy a été inspecteur de la danse au Ministère de la Culture de 1989 à 1991 ; Françoise Dupuy, inspectrice en 1987, puis chargée de la formation des professeurs de danse. Toujours sur tous les fronts, ils racontent dans ce reportage – à l'époque c'était tout bonnement formidable – comment ils accompagnent leurs spectacles en tournée par des animations dans les lycées, les collèges, les comités d'entreprise... D'où leurs longs séjours, parfois de quinze jours, dans une ville.

En 1996, ils ouvrent le Mas de la danse, à Fontvieille où ils attirent danseurs, chercheurs et curieux autour de colloques et rencontres. Parallèlement, ils continuent de danser. En 1999, ils accompagnent Régine Chopinot pour sa Danse du temps. En 2005, ils remontent une soirée de pièces intitulée WMD rassemblant trois pièces passionnantes de Jean Weidt (1904-1992), Deryk Mendel (né en 1920) et de Dupuy lui-même. Le spectacle L'Estran (2005), mis en scène par Dominique, entrecroise les destins d'une femme âgée (dansée par Françoise) et d'un jeune homme (Wu Zheng).

Homme de solos, Dominique Dupuy a développé un rapport très singulier avec les objets dans Le Cercle dans tous ses états (1978) ou Ballum Circus (1986), aux humeurs très clownesques, présenté dans le hall d'entrée du Centre Pompidou. Increvables, conservant leur forme grâce à un training quotidien, Françoise et Dominique Dupuy ont dansé dans un programme de solos en 2005 au Théâtre national de Chaillot. S'ils adorent visiblement être sur scène ils savent aussi s'amuser de leurs limites et de leurs maladresses. Clins d'œil, petites tapes sur la tête, ils dynamitent la gravité de la représentation en osant la simplicité directe du vivant. Ces dinosaures possèdent la franchise de la vraie jeunesse.

Rosita Boisseau

Transcription

(Musique)
Journaliste
Après avoir lancé la chorégraphie dans les maisons de la culture, Françoise et Dominique Dupuy, animateurs des Ballets Modernes de Paris se sont provisoirement séparés de leur troupe pour rechercher de nouveaux moyens d’expression. Aujourd’hui, fin prêts, ils partent pour une longue tournée présenter le fruit de leur cogitation.
Dominique Dupuy
Nous partons au début du mois de janvier, nous partons à Nancy d’abord, puis…
Françoise Dupuy
Ensuite à Mâcon,
Dominique Dupuy
Oui à Mâcon,
Françoise Dupuy
Villefranche,
Dominique Dupuy
Il faut dire que dans certaines de ces villes, nous restons un certain nombre de jours parce que en dehors des spectacles, nous faisons beaucoup d’animations. C’est-à-dire que nous présentons notre travail, surtout sur le plan technique dans des tas de lieux différents ; non seulement dans des théâtres mais dans les lycées, dans les collèges, dans des comités d’entreprise, dans des usines, dans des maisons de jeunes. Donc à Mâcon par exemple, nous restons huit jours.
Françoise Dupuy
À Lille, nous restons quinze jours même.
Dominique Dupuy
À Lille, nous restons quinze jours et là nous sommes invités par le Théâtre populaire des Flandres, au Petit Théâtre du Pont Neuf. Ensuite, nous allons dans d’autres villes du nord, Dunkerque, Béthune,
Françoise Dupuy
Nous allons aussi à Rennes, à la Maison de la culture.
Dominique Dupuy
Maison de la culture de Rennes, en banlieue beaucoup, et puis ensuite nous irons un peu à l’étranger car nous sommes invités à Londres au mois d’avril ou mai, nous n’avons pas encore les dates exactes.
Journaliste
Alors cette recherche chorégraphique, elle consiste en quoi. C’est sur une musique, c’est sur un décor ?
Françoise Dupuy
Bien, c’est justement une recherche, si vous voulez, avec non seulement de mouvement mais aussi de l’objet au quotidien,
Dominique Dupuy
Du son.
Françoise Dupuy
Du son quotidien,
Dominique Dupuy
Si vous voulez, l’idéal ce serait de pouvoir tout faire nous-mêmes. À la fois faire nos costumes, nos accessoires, nos décors. Alors nous utilisons des instruments de musique extrêmement simples, nous utilisons un morceau de tissu que nous peignons, que nous déchirons pour faire un costume. Nous utilisons des morceaux de plexiglas, des morceaux, enfin des tas de choses.
(Musique)
Journaliste
Et voilà !