Decouflé et Sombrero
Notice
Au Théatre national de Chaillot, Philippe Decouflé est à l'affiche avec sa nouvelle pièce Sombrero. Des commentaires de l'artiste, de ses danseurs et partenaires (Alexandra Naudet, Christophe Salengro) donnent le ton de l'affaire.
Éclairage
Il faut s'appeler Philippe Decouflé pour baptiser un spectacle Sombrero (2006) et c'est beau. Le parasol mexicain, présent sur le plateau dans un remake hilarant de western spaghetti, évoque aussi le monde du football. Comme le savent tous les fans du ballon rond, le sombrero est un tir de ballon au-dessus d'un joueur, récupéré par celui qui l'a shooté. Decouflé aurait dû mettre en scène l'ouverture de la Coupe du monde 2006.
Créé au Théâtre de Nîmes, Sombrero mixe comme toujours chez Decouflé des séquences de danse fluide, des gags en or et parfois massif, des inserts-vidéo trafiqués jusqu'au délire. Entouré de ses complices de toujours, les danseurs et vidéastes Olivier Simola, Christophe Waksmann, Laurent Radanovic, le chorégraphe et metteur en scène orchestre une course d'images incessante. Soucieux de bouter le réel hors du plateau, il trouve dans les nouvelles technologies les moyens adhoc pour s'envoler. La musique live, comme souvent chez Decouflé, est servie ici par Sébastien Libolt au piano.
Passé par le Centre national de danse d'Angers et l'enseignement du maître américain Alwin Nikolais (1910-1993) entre 1978 et 1981, Philippe Decouflé a fait ses apprentissages auprès du mime Isaac Alvarez dès l'âge de 13 ans, avant de se pointer sous le chapiteau d'Annie Fratellini tout en suivant des cours de danse classique et jazz. Figure de la nouvelle danse française depuis les années 80, populaire dans le meilleur sens du terme, il a su relancer son inspiration au plus près de ses désirs et de son public. En 1992, sa mise en scène mirifique de la cérémonie d'ouverture des J.O d'Albertville fait voler en éclats tous les clichés du divertissement. Auteur d'une vingtaine de spectacles, ce fan de cinéma qui rêve de réaliser un jour un long-métrage, a aussi conçu une dizaine de courts-métrages et de clips. Installé à la Chaufferie à Saint-Denis, lieu où il accueille aussi d'autres chorégraphes, il tient régulièrement l'affiche au Théâtre national de Chaillot, à Paris.