Decouflé et Sombrero

02 juin 2007
02m 22s
Réf. 00901

Notice

Résumé :

Au Théatre national de Chaillot, Philippe Decouflé est à l'affiche avec sa nouvelle pièce Sombrero. Des commentaires de l'artiste, de ses danseurs et partenaires (Alexandra Naudet, Christophe Salengro) donnent le ton de l'affaire.

Date de diffusion :
02 juin 2007
Source :

Éclairage

Il faut s'appeler Philippe Decouflé pour baptiser un spectacle Sombrero (2006) et c'est beau. Le parasol mexicain, présent sur le plateau dans un remake hilarant de western spaghetti, évoque aussi le monde du football. Comme le savent tous les fans du ballon rond, le sombrero est un tir de ballon au-dessus d'un joueur, récupéré par celui qui l'a shooté. Decouflé aurait dû mettre en scène l'ouverture de la Coupe du monde 2006.

Créé au Théâtre de Nîmes, Sombrero mixe comme toujours chez Decouflé des séquences de danse fluide, des gags en or et parfois massif, des inserts-vidéo trafiqués jusqu'au délire. Entouré de ses complices de toujours, les danseurs et vidéastes Olivier Simola, Christophe Waksmann, Laurent Radanovic, le chorégraphe et metteur en scène orchestre une course d'images incessante. Soucieux de bouter le réel hors du plateau, il trouve dans les nouvelles technologies les moyens adhoc pour s'envoler. La musique live, comme souvent chez Decouflé, est servie ici par Sébastien Libolt au piano.

Passé par le Centre national de danse d'Angers et l'enseignement du maître américain Alwin Nikolais (1910-1993) entre 1978 et 1981, Philippe Decouflé a fait ses apprentissages auprès du mime Isaac Alvarez dès l'âge de 13 ans, avant de se pointer sous le chapiteau d'Annie Fratellini tout en suivant des cours de danse classique et jazz. Figure de la nouvelle danse française depuis les années 80, populaire dans le meilleur sens du terme, il a su relancer son inspiration au plus près de ses désirs et de son public. En 1992, sa mise en scène mirifique de la cérémonie d'ouverture des J.O d'Albertville fait voler en éclats tous les clichés du divertissement. Auteur d'une vingtaine de spectacles, ce fan de cinéma qui rêve de réaliser un jour un long-métrage, a aussi conçu une dizaine de courts-métrages et de clips. Installé à la Chaufferie à Saint-Denis, lieu où il accueille aussi d'autres chorégraphes, il tient régulièrement l'affiche au Théâtre national de Chaillot, à Paris.

Rosita Boisseau

Transcription

Présentatrice
C’est lors des Jeux Olympiques d’Albertville en 92 que le grand public découvrait avec bonheur l’imaginaire de Philippe Decouflé. Depuis, le chorégraphe poursuit son aventure créatrice, son dernier spectacle s’intitule Sombrero . Laetitia Fernandez, Bertrand Livertoux.
(Musique)
Journaliste
Philippe Decouflé aime les variations sur un même thème, il a choisi cette fois de s’atteler à l’ombre.
(Musique)
Journaliste
Tour à tour, mutines, menaçantes ou simplement chinoises, les ombres dansent et prennent toutes les libertés.
Alexandra Naudet
L’ombre, ça peut être, si Christophe fait un mouvement, peut-être que son ombre aimerait le faire autrement et moi derrière, je peux le faire d’une autre façon, je ne suis pas forcément en ombre ; mais l’ombre peut être aussi comme un double psychologique.
(Musique)
Christophe Salengro
C’est vrai que ça fait peur, quand on est gosse aussi d’avoir son ombre qui vous suit tout le temps, ou de ne pas avoir d’ombre du tout, c’est pas normal.
Journaliste
Sombrero , c’est aussi un hommage au cinéma, un détournement habile des clichés américains et des westerns spaghettis. Comme toujours, Philippe Decouflé s’amuse avec ses chorégraphies ludiques et poétiques. Installé à Chaillot quatre semaines durant, il est devenu maître dans l’utilisation de la vidéo et des nouvelles technologies, il réalise aujourd’hui un spectacle totalement hybride.
Philippe Decouflé
Moi je trouve que c’est une vraie, comment, c’est une vraie cohérence par rapport au monde dans lequel on vit aujourd’hui, où tout est de plus en plus virtuel, où on est habitué à avoir des effets spéciaux très pointus d’un point de vue technologique. Et le fait de revenir fondamentalement à un théâtre d’ombre qui est quelque chose qui est très ancien, qui est vraiment en dehors du temps, c’est quelque chose qui est vraiment assez magique et assez universel.
Journaliste
Philippe Decouflé est l’un des rares chorégraphes français à avoir conquis le grand public. Après Sombrero il reviendra à Chaillot à la fin du mois de juin, cette fois en solo.
(Musique)