La création de Starmania en 1979
Notice
Un sujet d'actualité annonce la création de l'opéra-rock Starmania comme l'un des «événements de l'année». Le parolier Luc Plamondon explique l'universalité de son livret, la chanteuse Diane Dufresne décrit le monde futuriste de Starmania et le compositeur Michel Berger dit vouloir parler du monde contemporain. Plusieurs extraits montrent notamment France Gall et Fabienne Thibeault.
Éclairage
Les années 70 et 80 voient naître un nouveau type de spectacle, inspiré de la comédie musicale anglo-saxonne, mais démarqué d'elle par l'accent mis sur les chansons et leurs interprètes plutôt que sur la dramaturgie et le livret: ce sont les «opéras-rock», conçus par des producteurs privés pour des salles immenses (zéniths ou palais des sports).
En 1978, s'inspirant d'un modèle marketing utilisé avec succès par Andrew Lloyd Webber en Angleterre, le compositeur Michel Berger produit un opéra-rock sous forme de concept-album, soit un disque dont les chansons suivent une trame futuriste imaginée par le parolier québécois Luc Plamondon. Le grand succès de ce disque (l'album est vendu à plus de 2,2 millions d'exemplaires en France) les incitent à produire une version scénique de leur opéra-rock. Et c'est ainsi qu'une année après, Starmania devient un spectacle mis en scène, avec décors, costumes et lumières, conçu pour des stades. On y retrouve la plupart des chanteurs de l'album : Daniel Balavoine, Diane Dufresne, France Gall, Fabienne Thibeault...
Le spectacle ne cessera d'être remonté et de tourner dans le monde entier. Le parolier américain Tim Rice le rebaptisera Tycoon et l'adaptera en anglais pour un enregistrement avec la jeune Céline Dion, d'autres chanteurs comme Nina Hagen, Cindy Lauper, Tom Jones y seront aussi associés. Les Canadiens produiront même un Starmania Opéra en 2008.
L'argument de ce grand spectacle se situe dans un futur où l'on retrouve certains aspects de l'époque qui a vu naître l'ouvrage. Le texte de Plamondon dénonce le totalitarisme, se préoccupe d'écologie, et plaide pour la tolérance. Quant à la musique de Michel Berger, elle a permis à certaines de ces chansons de devenir des «tubes» de variété à la durable popularité, notamment le Blues du businessman ou Le monde est stone.