Roman Cieslewicz, affichiste

16 janvier 1978
03m 47s
Réf. 00086

Notice

Résumé :

Reportage dans l'atelier de Roman Cieslewicz, célèbre affichiste, qui parle de son métier et de la force de l'image.

Type de média :
Date de diffusion :
16 janvier 1978
Source :
France 2 (Collection: Zig Zag )
Thèmes :
Lieux :

Éclairage

Roman Cieslewicz, graphiste renommé né en 1930 dans la ville polonaise de Lvov, reste l'un des affichistes les plus célèbres de l'Ecole polonaise. Formé aux Beaux Arts de Cracovie, ce francophile s'installe à Paris en 1963 et réussit, grâce à Peter Knapp, à décrocher un travail de maquettiste au magazine Elle, pour en devenir rapidement le directeur artistique. Influencé par le surréalisme et le pop art, Cieslewicz réalise des affiches en soignant particulièrement le cadrage et la composition et plus tard, la couleur.

Sans se soucier des jugements de valeurs, il collabore autant avec la presse que l'édition, la publicité ou les institutions culturelles (il entretient de 1975 à 1983 une relation étroite avec le Centre Georges Pompidou, pour lequel il réalise de nombreux supports de communication). Simultanément, il continue de pratiquer son autre passion : le collage et le photomontage, à la recherche de contrastes visuels forts et insolites.

Nourries de la grande culture visuelle de l'artiste, ces oeuvres sont exposées dans les galeries et les musées. En 1995, un an avant sa disparition, le Centre Georges Pompidou lui consacre une importante rétrospective.

Claire Sécail

Transcription

(Silence)
Roman Cieslewicz
La photo, je trouve comme matière plus intéressant, plus magnifique du monde, qui a donné la possibilité telle que on imagine peut-être pas aujourd'hui. Mon outil de travail c'est, c'est le ciseau, colle, papier, enfin tout ça qu'est-ce que vous imaginez plus simple ? C'est outil du XVIe siècle, pour éventuellement créer un image nouveau.
(Musique)
Roman Cieslewicz
Après l'année 1930, en France, après le Cassandre, après Colin, après Savignac, après André François, qui sont toujours, pas tous mais quand même 90% vivant, heureusement, il y avait pas grand chose après la guerre.
(Musique)
Roman Cieslewicz
L'affiche polonaise est née de l'affiche française, ça c'est incontestable. Cette groupe, c'est un phénomène qui est né sur la terre assez riche et qui était perturbé depuis les siècles, et qui a donné tout un coup un enfant qui s'appelle l'affiche polonaise. Peut-être j'ai participé aussi pendant certain moment à cette évolution si je deviendrai pas trop prétentieux avec ça qu'est-ce que je dis en ce moment.
(Musique)
Roman Cieslewicz
C'est très difficile à dire quand on devient affichiste. Je finis mon école en... 1954, j'avais mon diplôme à Cracovie, en Pologne, et depuis je fais mon métier, mais affichiste, je fais beaucoup de choses, je fais le, je fais le couverture, je fais la mise en page, affichiste peut-être ce problème de mon amour pour mon amour. Oui, ça je répète, pour un cadrage très fort et très serré, et c'est à cause qu'on m'a dit que je suis peut-être valable pour quelqu'un qui peut transmettre un message comme affichiste. Mais je ne sais pas jusqu'aujourd'hui est-ce que je suis affichiste, je fais la, les affiches, je le fais plus que 400 affiches de ma vie, dans ma vie, mais je ne sais pas ce que affichiste c'est ça. Une affiche c'est une idée, c'est ça qui est principal, au fond, parce que une idée elle peut exciter, elle peut faire une intrigue, c'est très important. Marcel Duchamp d'ailleurs a dit déjà : une image qui provoque pas, ça vaut pas la peine. Et il avait raison parce que on est entouré des images, on est happé par la publicité, par la dizaine de milliers par jour. On veut, on veut pas, mais ce n'est pas possible que ces images soient neutres. C'est pas possible. Il faut qu'il gueule, il faut qu'il a intrigue, il faut qu'il fasse quelque chose qui, qui... permet de penser.
(Musique)