La protection de la forêt des Landes contre les incendies
Notice
Présentation du système de surveillance et d'intervention mis en place par l'association régionale de Défense des Forêts Contre l'Incendie pour prévenir et combattre efficacement les feux dans la forêt des Landes.
Éclairage
Nous voyons là l'exemple concret de l'organisation de la lutte contre l'incendie de forêt mise en place dans le massif landais, au fil des décennies : la surveillance de la forêt depuis des points hauts, des points d'eau nombreux et rapprochés et une dispersion des équipes d'intervention sur le terrain.
A cela il faut ajouter une technique d'intervention particulière que l'on ne montre pas dans ce reportage, l'attaque du feu depuis le camion. Le porte lance est assis sur le capot du véhicule qui remonte le feu par l'un des flancs vers sa pointe. D'où l'importance de ces GMC qui passent quasiment partout, dans les broussailles, sur les dunes et dans les zones marécageuses.
Ces techniques existent depuis longtemps : surveillance des forêts depuis les clochers, pistes d'accès nombreuses à travers la forêt, proximité des intervenants du fait de la dispersion des métayers-gemmeurs.
Dès 1875, l'idée de créer un corps de sapeurs-pompiers forestiers est exprimée. En 1903, le lieutenant J.M. Girard, des sapeurs-pompiers d'Illac en Gironde, définit ce que doit être ce corps de sapeurs-pompiers forestiers. Ce corps est créé en 1947 avec des moyens plus performants.
Si l'utilisation systématique de l'eau est récente, la technique de lutte est connue depuis longtemps. Excédés par les propos de certains et surtout l'emploi excessif des contre-feux, les édiles de Labouheyre, le 19 février 1911, expliquent, dans une délibération municipale, la technique dite "landaise". Le feu est attaqué sur ses flancs en remontant vers la pointe, empêchant ainsi son extension. Cela nécessite de l'attaquer dès sa naissance et une trentaine d'hommes suffisent pour l'éteindre . Des gendarmes, dans les années 1920, traversant la forêt de Labouheyre, une nuit d'orage, racontent qu'ils ont vu des lueurs dans les bois, puis des ombres se dirigeant vers ces lueurs qui peu à peu ont disparu. En fait, ils ont été témoin de l'efficacité des forestiers de Labouheyre.
Cette méthode de lutte sera reprise par Émile Vallat préfet des Landes en 1924 et publiée dans un document préfectoral de directives pour la sauvegarde de la forêt destiné aux maires.
Les avions seront utilisés dès la fin de la guerre 14-18 pour surveiller cette forêt et surtout suivre l'évolution des incendies. Les pilotes militaires sont invités à signaler les fumées observées, tout comme les pilotes de l'aéroclub des Landes à la demande du préfet, dans les années 1930.
Dés 1946, des conventions sont signées avec l'Armée et en particulier l'Armée de l'Air pour la surveillance de la forêt et son assistance lors d'un sinistre. Plusieurs avions d'observation seront ainsi mis à la disposition des pompiers lors de l'incendie dramatique de Cestas en 1949.
Si le matériel a évolué, s'est modernisé, la technique de base est toujours la même. Repérer avec précision le départ de feu le plus tôt possible et l'attaquer immédiatement depuis le sol avec des véhicules tout terrain, ou des avions quand l'accès au sol est difficile voire impossible. Cela a été le cas après la tempête Klaus de 2009.