La prévention des feux de forêt dans les Landes pris en exemple
Notice
La politique intense de prévention des incendies dans les Landes a prouvé son efficacité et est devenue un exemple pour les autres régions françaises. Ainsi, la surveillance permanente du massif forestier et la mise en place d'équipes légères d'intervention se développent progressivement dans les forêts méditerranéennes.
Éclairage
En 1985, la forêt méditerranéenne brûle, les surfaces ravagées sont importantes et cela inquiète. Il y a aussi des victimes. En Gironde et dans les Landes, il y a plus de départs de feux que dans la région PACA, mais la surface totale brûlée est inférieure.
Le massif landais est une forêt de production. Les pins sont cultivés comme du maïs. La seule différence, c'est l'échelle. Le maïs est annuel, le pin demande 40 ans de patience. Autre particularité de cette forêt, elle est privée à plus de 90% et assure un revenu à ses propriétaires. D'où la nécessité de la protéger.
La première prévention est la surveillance. Elle fait appel aux dernières technologies, du moins les teste. C'est ainsi qu'en 1985 un système infrarouge a été expérimenté mais il est resté au stade de l'essai. Les tours de guet équipées de liaisons radio sont en service jusqu'en 2005. Le foudroiement d'un guetteur en 2003 remettra en cause cette forme de surveillance utilisée dans le massif aquitain depuis plus d'un siècle. Celui de deux tours à l'automne 2005, malgré l'amélioration de la sécurité, met fin à cette technique. Lors de la saison 2006, ce guet devient aérien. Deux avions sillonnent le ciel landais pour détecter les départs de feu ; en même temps des sociétés sont sollicitées pour la mise en place d'un guet vidéo. Il est testé grandeur nature durant l'été 2007. Prodalis, c'est le nom de ce système vidéo de surveillance de la forêt, devient opérationnel en 2008. Des caméras sur les 19 tours de guet sont reliées par un réseau Wi-max, du Wi-fi mais plus puissant, au CODIS, Centre Opérationnel Départemental Incendie Secours, d'où un opérateur surveille la forêt sur un écran d'ordinateur.
Cette détection dans un délai inférieur à cinq minutes après l'allumage d'un feu permet un intervention rapide. Les unités d'intervention sont dispersées dans le massif. Des centres de secours sont ouverts l'été, durant la saison des feux de forêt, pour assurer une meilleure proximité. Chaque unité est composée de deux camions tout terrain porteurs de 3 à 4 tonnes d'eau et d'un véhicule léger tout terrain équipé d'une pompe pour recharger les citernes des camions, depuis l'un des nombreux points d'eau. A chaque alerte trois unités sont mobilisées. Elles doivent atteindre le lieu du sinistre dans les 10 à 15 minutes maximum.
Mais la prévention la plus importante est le nettoyage du sous-bois. S'il est dense et important, il alimente le feu et rend la lutte difficile. La chaleur ainsi dégagée enflamme les cimes des pins. Un sous-bois propre prive le feu de combustible. Jusque dans les années 1950, le gemmage et le besoin de litière pour les troupeaux a permis le nettoyage manuel de cette forêt. La disparition des troupeaux et du gemmage a obligé les sylviculteurs à trouver d'autres techniques plus mécaniques. C'est le rouleau landais, qui broie la végétation du sous-bois et l'enterre, la transformant ainsi en biomasse.