Le fermage, remède contre l'exode rural pour les jeunes agriculteurs
Notice
Le fermage permet à de jeunes agriculteurs de s'installer et de travailler sur des terres qu'ils louent à des propriétaires. Dans les Landes, ce mode d'exploitation, économiquement avantageux pour les locataires, est depuis une vingtaine d'années de plus en plus répandu. Exemple de fermage sur la commune de Renung.
Éclairage
Le métayage ayant pratiquement disparu sous l'effet de la loi d'avril 1946, le fermage prévaut désormais comme mode de faire-valoir indirect. Longtemps néanmoins, le rêve de la plupart des exploitants agricoles demeure de devenir propriétaires de la terre qu'ils travaillent. Expression d'un idéal d'indépendance ? D'une envie égalitariste d'une république de propriétaires dans un pays très largement marqué par sa ruralité ? De l'inadéquation des structures agraires à l'évolution économique ?
Cependant, dans les années 1990, alors que la population active agricole continue de largement diminuer en France (7,7% d'actifs agricoles en 1986, puis 3,4 % en 2007) sous l'effet de la concentration et de l'augmentation de la productivité, sinon du productivisme, la question de l'accès aux terres agricoles se pose.
D'un côté, la jeune génération agricole, assurément mieux formée et sans doute plus attentive à la dimension économique de l'agriculture, raisonne en termes plus capitalistiques : elle comprend qu'il vaut mieux investir dans du matériel de pointe, des bâtiments bien équipés ou un cheptel de qualité, que dans l'achat de terres. Sans doute y a-t-il derrière cette attitude l'influence des organismes de crédit et des fournisseurs d'équipements, toujours avides de prôner performances et modernisme, fût-ce au prix d'un suréquipement pouvant aller de pair avec un surendettement. Dès lors, le fermage - location de la terre dans le cadre d'un contrat de bail rural généralement de longue durée - apparaît comme la solution foncière la plus adaptée, car elle allège en un sens les immobilisations de l' "entreprise agricole"
D'un autre côté, alors que l'exode agricole continue, la terre, même dans nombre de petites communes du "rural profond", devient un bien rare parce que fort convoité. Certes, le fermage est financièrement plus avantageux, mais faut-il encore trouver des terres ! Les bailleurs sont de plus en plus réticents, nombre de propriétaires préférant vendre que louer.
Le mouvement va d'ailleurs s'amplifier dans les années 2000. Il est provoqué par la spéculation foncière liée à l'attractivité de l'Aquitaine en général, à l'étalement urbain, au tourisme et aux infrastructures de transport (voies routières et échangeurs en particulier) qui amplifient la tendance.