L'exploitation du gisement de pétrole de Pécorade

10 février 1978
02m 44s
Réf. 00216

Notice

Résumé :

Reportage consacré au gisement de pétrole de Pécorade découvert en 1974, sous les communes de Geaune, Sorbets et Pécorade, et dont l'exploitation a été inaugurée le 9 février 1978 par la société nationale Elf Aquitaine.

Date de diffusion :
10 février 1978
Source :

Éclairage

Découvert en Tursan en 1974, le gisement de pétrole de Pécorade, donne en fait, comme à Lacq, moins d'huile que de gaz. Cependant sa production, fût-elle modeste, vient à point nommé. La France en effet, comme le reste du monde et principalement les pays industrialisés, subit le premier choc pétrolier [1]. Même si le gouvernement décide assez vite d'infléchir sa politique énergétique (économies d'énergie et surtout important programme nucléaire), la production nationale, en Aquitaine et de manière encore plus marginale en Île-de-France (Seine-et-Marne essentiellement), ne doit pas être négligée.

Initiée par l'OPEP [2], suite en particulier aux dérèglements monétaires [3], l'augmentation du prix des hydrocarbures pénalise une économie déjà touchée par une certaine concurrence internationale [4] et par la désindustrialisation, et désormais plus fragile parce que plus dépendante du coût de l'énergie.

Les petits gisements du "piémont pyrénéen" au sens large revêtent dès lors un intérêt certain qui n'échappe pas aux gouvernants et aux entreprises pétrolières. On demande ou réactive donc des permis de prospection jusque là délaissés. On prend conscience qu'avec des techniques d'exploitation renouvelées on peut tirer bien davantage des roches sédimentaires en leurs couches profondes du Mésozoïque. On allonge de quelques années la production, même modeste, de Lacq ou de Parentis-en-Born. Et bien entendu Elf-Aquitaine ou d'autres prospectent ailleurs dans le monde : Mer du Nord, Indonésie ou Afrique (Golfe de Guinée : Nigéria, Gabon, Congo, Angola...).

En attendant, les quelques dizaines de milliers de tonnes extraites en Tursan - quelques gouttes seulement au regard des besoins nationaux et de la production mondiale - sont autant de devises épargnées.

[1] Le deuxième intervient en 1979, suite aux événements d'Iran (révolution islamique).

[2] Organisation des pays exportateurs de pétrole, apparue en 1961, au sein de laquelle les pays du Golfe arabo-persique jouent à l'époque un rôle majeur (Arabies Saoudite. Koweït, Émirats Arabes Unis, Qatar, Bahrein, Irak et Iran).

[3] Sortie du système de Bretton Woods en 1971-73, puis flottement des monnaies en 1976 (accords de Kingston, Jamaïque).

[4] Japon, puis montée en puissance des nouveaux pays industrialisés d'Asie (Corée du Sud et Taïwan notamment).

Jean-Jacques Fénié

Transcription

Journaliste
Dans les Landes, la SNEA inaugurait hier très officiellement son gisement de Pécorade dont la nappe se trouve sous les territoires de 3 communes : Geaune, Sorbets et Pécorade. Mais cette découverte qui remonte à 1974 est-elle véritablement si importante qu’elle justifie la venue de tant de personnes ?
Inconnu
C’est un gisement dont on vient de démarrer l’exploitation ; il produit aujourd’hui 50 000 tonnes par an, c’est un débit très modeste ; qui va être porté à 100 000 tonnes par an au mois de juin lorsque nous aurons terminé les installations définitives ; et qui devrait normalement être poussé à 150 ou même 200 000 tonnes an au début de l’année prochaine lorsque nous aurons achevé la totalité des puits qui sont prévus sur ce gisement.
Journaliste
Actuellement donc, 4 de ces 12 puits de production sont forés les uns à la suite des autres, des forages qui s’effectuent en dérivation à partir de – 600 mètres jusqu’à la nappe qui se trouve vers – 3 000 mètres ; cela, afin d’éviter de trop marquer le site. L’exploitation proprement dite, ces travaux effectués, sera assurée en permanence par une vingtaine de personnes pour la dizaine d’années de sa durée prévisible au rythme donc de 150 à 200 000 tonnes an.
Inconnu
Cela représente 20% de la production nationale française, c’est évidemment une contribution très modeste ; mais il faut bien souligner que c’est du pétrole français, que toutes les dépenses qui ont été engendrées par la découverte et la mise en exploitation sont payables en francs français. C’est donc malgré cette taille modeste, une économie considérable, appréciable de devises.
Journaliste
Le prix de revient de ce pétrole est cependant élevé, il atteint celui des forages en mer et son exploitation n’a donc été rendue possible que par la hausse même qu’ont subi ces dernières années les produits pétroliers. Mais Pécorade est-ce pour autant dans notre région le champ du signe de la recherche pétrolière ?
Inconnu
Dans notre Aquitaine, bien qu’ayant foré plus de 600 puits, nous poursuivons un effort considérable ; chaque année nous dépensons plus de 140 millions de francs, et selon les statistiques, cette dépense devrait nous permettre de découvrir un gisement du type Pécorade ; tous les ans si nous avons de la chance ou tous les 2 ans si le sort nous est moins favorable.