Réduction de l'activité à la centrale thermique d'Arjuzanx
Notice
La centrale thermique d'Arjuzanx, qui emploie 570 personnes, ne fonctionne plus qu'à 50% de sa capacité depuis plusieurs mois. A cela vient s'ajouter le report, aux années 80-81, de l'exploitation du gisement de lignite de Beylongue. Les syndicats sont inquiets. A long terme, c'est près de la moitié des emplois qui est menacée.
Éclairage
Ce bref reportage sur le devenir de la centrale d'Arjuzanx est en clair-obscur, dans une lumière de soleil couchant. C'est effectivement le temps des interrogations et des jours sombres pour les 570 agents EDF d'un établissement de production qui – le Ministère de l'Industrie a donné son feu vert dès novembre 1978– ne travaille déjà plus qu'à 50% de sa capacité.
On est pourtant en plein dans le fameux "deuxième choc pétrolier". Après la première et sérieuse alerte d'octobre 1973, les prix de l'énergie flambent de nouveau avec les événements d'Iran. En janvier 1979, le Shah vient d'être justement renversé par la révolution islamique qui touche non seulement Téhéran mais aussi les riches zones pétrolifères du sud-ouest de l'ancienne Perse. La seule centrale au lignite de France, qui fonctionne depuis trente ans, serait-elle dès lors absolument condamnée ?
La CGT, bien implantée chez les agents EDF, fait ses comptes et prévoit la suppression de 130 emplois d'ici deux ans, 275 d'ici 1982. Dans ce canton de Morcenx devenu nettement industriel grâce à la centrale thermique, on fonde pourtant quelque espérance sur l'exploitation de la "tache de Beylongue" qui pourrait prolonger de quelques années l'activité qui fait vivre la petite région.
En fait, la politique énergétique a été largement infléchie dans les derniers temps du gouvernement de Pierre Messmer, Premier Ministre de 1972 à 1974, puis confirmée sous la présidence de Valéry Giscard d'Estaing (1974-1981). Le nucléaire a la faveur des dirigeants tandis que se confirme le déclin de l'exploitation de charbon, le lignite étant compris.
Les ultimes espoirs étayés par quelques manifestations des électriciens d'Arjuzanx et Morcenx au début du premier septennat de François Mitterrand demeurent vains.