Les arènes de Maurrin
Notice
Les habitants de Maurrin ont participé bénévolement à la construction des arènes de leur village ; un véritable élan collectif qui a permis de réduire considérablement les coûts de construction. Aujourd'hui, les arènes sont terminées et peuvent enfin accueillir les traditionnels spectacles de course landaise.
Éclairage
Les arènes constituent l'un des patrimoines architecturaux les plus originaux des Landes. Il faut cependant savoir que l'histoire et l'évolution de la course landaise ont déterminé dans le temps plusieurs types d'espaces spécifiques.
Dès l'Ancien Régime, on assiste à des tentatives de contrôle des jeux taurins qui, depuis le Moyen Âge, faisaient partie de la culture gasconne, en les cantonnant dans des espaces particuliers. L'ordonnance royale du 16 février 1757 est la première à signifier que les courses de bœufs et de taureaux qui se déroulaient alors dans les rues devraient dorénavant être organisées en des endroits clos par des barrières et vérifiés par des experts charpentiers. Le 30 mars 1773, une nouvelle réglementation impose que les principales villes où se pratiquent les jeux taurins (Mont-de-Marsan, Dax, Tartas, Saint-Sever) seront tenues de construire une enceinte entourée de gradins. Mal appliquée, elle est reprise et précisée en 1802 par un arrêté du premier préfet des Landes, Alexandre Méchin, qui fixe entre autres l'épaisseur des madriers devant fermer chaque enclos et la hauteur des gradins amovibles l'entourant.
Plusieurs types d'espaces vont dès lors voir le jour, de la simple "place de la course" seulement aménagée lors des fêtes patronales jusqu'aux grandes arènes construites sur le modèle des "plazas" espagnoles, de type circulaire. La structure minimale, que l'on trouve encore dans de nombreux villages, est constituée par une tribune officielle permanente, constituée des loges pour les vaches en partie basse surmontées de gradins couverts (Bégaar, Saint-Gor, Aurice, Hinx, Laurède).
Beaucoup de villages ayant une tradition tauromachique de course landaise ne sont cependant pas encore dotés d'arènes ou même de tribunes et loges permanentes. Chaque année, ils doivent donc utiliser pour leurs fêtes locales des structures démontables répondant à toutes les normes de sécurité en vigueur. C'est pour remédier à cette situation que des associations locales et des bénévoles décident parfois de se lancer eux-mêmes dans la construction d'arènes permanentes. Ce type d'action, qui mobilise souvent une bonne partie de la population et nécessite le partenariat d'un certain nombre d'entreprises locales, concerne majoritairement des villages de petite taille et de budget limité. C'est ainsi que furent construites en 1975 des premières arènes à Audignon, puis dans les années 1980 les arènes en bois de Brocas-les-Forges, et enfin dans les années 1990 celles de Maurrin qui font l'objet du présent reportage.
C'est en 1993, à la suite du drame de Furiani, que des bénévoles maurrinois projettent de poursuivre les spectacles taurins dans leur village avec une sécurité optimale. La première pierre est posée en février 1994 et les travaux, qui mobilisent une grande partie de la population, durent une année pleine. La construction se termine au début du printemps 1995, et l'inauguration des nouvelles arènes peut avoir lieu le 25 mars suivant. Ces arènes, construites près de la place de la mairie, peuvent accueillir sur leurs gradins près de 800 spectateurs, et permettent ainsi de perpétuer la tradition taurine landaise dans ce village du pays grenadois.
Le 21 mai 2011, c'est dans la commune d'Audignon, près de Saint-Sever, que furent inaugurées les dernières arènes entièrement construites grâce au bénévolat local.