La banda Los calientes de Dax

14 août 2005
01m 42s
Réf. 00021

Notice

Résumé :

Lors des ferias de Dax, la plus ancienne banda du Sud-Ouest, Los calientes, sillonne pendant toute une nuit les rues de la ville, avant de rejoindre d'autres formations pour la grande messe des bandas organisée à la cathédrale.

Date de diffusion :
14 août 2005
Source :
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Éclairage

En août 1961, une bande de copains, issus de l'harmonie municipale La Nèhe, décida de créer, sous la houlette de Joseph Barsac-Mongis, une banda pour animer les fêtes locales, s'inspirant des peñas espagnoles qui battaient le pavé lors de la célèbre feria de Pampelune. Jusqu'en 1980, le groupe s'appelle la banda de la Nèhe  et sa tenue est celle des résiniers de la forêt : un tricot à rayures bleues. C'est en prenant son autonomie statutaire en 1981 que la banda devint Peña Los Calientes, dont le nom se réfère à la Fontaine chaude de Dax, mais aussi à l'ambiance créée par ces joyeux drilles, aussi chaude que celle des musicos tras los montes. Selon Michel Léglise, "l'idée, c'était d'épouser la fête dans la rue".

La banda des Calientes de Dax compte près d'une cinquantaine de musiciens ; elle dispose d'un local à la Pena, qui comprend aussi des sections sportives. Les instruments utilisés sont les mêmes que ceux d'une harmonie (en plus cabossés parfois...) : cuivres (trompettes, trombones, gros cuivres - basses, contrebasses à pistons), bois (clarinettes, saxophones altos et ténors), percussions (grosses caisses, caisses claires, cymbales). Les chefs de musique ont aussi la charge d'enrichir le répertoire, de composer des arrangements. Ceux des Calientes sont réputés pour leur inventivité : Claude Fostein, Loïc Renaud, Thierry Laporte... Le fonds du répertoire est constitué par des morceaux populaires, pour beaucoup appartenant à la musique traditionnelle du Pays basque et de l'Espagne, parfois reprenant des airs de variété à la mode. Pasodobles, marches, valses, fandangos. Ils ont produit 5 CD.

Los Calientes ont œuvré pour faire connaître en France cette culture, notamment par l'intermédiaire des grandes rencontres télévisées de rugby. Déjà, en 1956, des musiciens dacquois animaient la finale Dax-Lourdes à Toulouse. Il y eut d'autres finales, dont Dax-Mont-de-Marsan à Bordeaux en 1965. Ils accompagnaient l'équipe du Quinze de France qui jouait alors au stade de Colombes, puis du Parc des Princes. Le Tournoi des cinq nations les invita régulièrement. Les commentateurs Roger Couderc et le Dacquois Pierre Albaladejo s'en firent l'écho.

Les fêtes landaises (ferias) sont fortement marquées par la culture espagnole de la fête, en particulier par la tauromachie. Dans une corrida ou une course landaise, outre les morceaux "classiques" jouées par une harmonie, les bandas de musica ponctuent les moments (tercios), et accompagnent la sortie des artistes. Dans les années 1970, les grandes plazas (Bayonne, Mont de Marsan, Béziers, Nîmes...) voulaient s'attacher les services de Los Calientes, qui ne délaissaient pas pour autant les ferias de leurs amis d'Hagetmau, de Saint-Vincent-de-Tyrosse ou de Soustons.

Au cours de fêtes de Dax, Los Calientes changent de tenue chaque jour, se déguisant souvent de façon burlesque.

A l'occasion de carnavals, los Calientes ont défilé à New York sur la 5e Avenue, à Eurodisney en 2000, au Stade de France pour les Championnats du Monde d'athlétisme en 2003, mais surtout à Pampelune, une ville qui leur est chère et où ils reviennent chaque année, notamment chez la peña Donibane, avec laquelle les Dacquois sont jumelés depuis 1988.

Une peña désigne généralement un groupe d'amis se constituant en société pour partager une ou plusieurs passions en commun, dans une ambiance informelle et souvent liée à la fête. Ainsi, trouve-t-on en Espagne des peñas taurines (les membres se réunissant pour parler de leur afición, assister à des corridas, participer à des visites d'élevage,...), des peñas de supporteurs. La première à avoir vu le jour est la Peña La Única en 1903, suivie de deux autres dans les années 1930, puis d'une grande vague de création entre 1945 et 1955. On assiste à une dernière vague dans les années qui ont suivi la mort de Franco. Les peñas comptent entre 250 et 450 membres, auxquels il faut ajouter les txikis qui, mineurs, ne peuvent être sociétaires.

Le Festival de Bandas Y Penas de Condom décerne, depuis 1973, divers prix, qui récompensent à la fois la performance musicale de la banda et ses talents d'animation. Dès la première édition en 1973, Los Calientes ont reçu la Palme d'or et le titre de champion de France ; puis, en 2002, le Trophée du 20ème anniversaire.

Hubert Cahuzac

Transcription

Journaliste
Ça y ressemble, mais une banda ce n’est pas tout à fait une fanfare. Importées d’Espagne dans les années 60, aujourd’hui, elles sont ancrées dans la culture locale.
(Musique)
Journaliste
Los Calientes c’est la banda de Dax, la plus ancienne du sud-ouest. D’abord ce sont des amis qui décident de jouer de la musique dans les rues tout en faisant la fête. Très vite ils sont devenus une part de l’identité de la ville.
Intervenant 1
C’est la banderole de la banda. J’ai trente ans. Depuis tout gosse, je rêvais de porter cette banderole en tant que Dacquois.
Journaliste
Mais une banda, c’est aussi ça ! Instrument régulièrement posé car les musiciens se définissent avant tout comme des fêtards.
intervenant 2
Après un tour dans les différents bars de la ville, repas pour ceux qui le prennent juste avant la corrida, corrida. Tour apéro, redéfilé et re-apéro. Tout cela jusqu’à 4 heures-5 heures du matin.
Journaliste
Et ils tiennent parole. Fin de nuit, Los Calientes sont toujours debout. Le lendemain dès 10 heures ils seront dans la cathédrale de Dax, un autre registre. Car chaque année, au moment des férias, Dax organise la messe des bandas.
intervenant 3
Ça attire beaucoup de monde qui viennent pour la féria et aussi pour les entendre et puis pour prier aussi ensemble avec nous.
(Musique)
intervenante 1
Les bandas, ce sont le moteur de la fête, et sans bandas il n’y aurait pas les fêtes telles qu’on les voit ici.
Journaliste
Aussitôt après la messe, les bandas reprennent leur éprouvant parcours. A la fin de la féria elles auront joué six jours et six nuits.