Les jeux sans frontières : présentation des villes de Dax et Warendorf

24 mai 1965
07m 48s
Réf. 00244

Notice

Résumé :

Dans deux jours, Dax accueillera la ville allemande de Warendorf pour la première rencontre des Jeux sans frontières. A cette occasion Guy Lux s'entretient depuis les arènes avec Max Moras, maire de la ville, et avec une représentante de la délégation allemande. Une présentation en images des deux villes est ensuite proposée.

Type de média :
Date de diffusion :
24 mai 1965
Personnalité(s) :

Éclairage

L'émission télévisée Jeux sans frontières est créée en 1965 par Guy Lux, Pierre Brive, Claude Savarit et Jean-Louis Marest sur une idée originale du général de Gaulle. Une vingtaine d'années après la fin de la Seconde Guerre mondiale, l'heure est à l'amitié et à la compréhension entre les peuples, du moins en Europe ; l'Office Franco-Allemand pour la Jeunesse (OFAJ) vient d'être fondé par le traité de l'Élysée en 1963, l'Office Franco-Québécois pour la Jeunesse (OFQJ) le sera en 1968...

Comme lors de la première émission d'Intervilles, sur le modèle duquel est fondé le nouveau jeu, Dax est choisie puisque la cité thermale possède de grandes arènes où se déroulent régulièrement des courses de vaches landaises qui inspirent largement les épreuves concoctées pour ces rencontres amicales. La France est en pleine période de croissance ; l'enthousiasme et une ambiance bonne enfant président à ces jeux télévisés qui recueillent très vite un grand succès auprès d'un large public.

Procédant d'un choix symbolique, cette première émission voit s'affronter la France et l'Allemagne, sur l'unique chaîne de l'ORTF, en ce 26 mai 1965. Les autorités respectives des deux villes se contactent avant le grand soir et c'est l'occasion de se jauger, de se comparer, de confronter ce qui rassemble et ce qui sépare. Distantes de 1 100 km, à vol d'oiseau, Dax, dans le sud-ouest de la France, sur les bords de l'Adour, et Warendorf, dans le comté de Münster, sur les bords de l'Ems, appartiennent effectivement à deux cultures très différentes.

Dax, est une ville thermale au riche passé. Ancien chef-lieu de cité de la Novempopulania, elle conserve encore des pans de murailles de son enceinte gallo-romaine et sa position, au carrefour des cultures gasconne et basque, sous l'influence de Pampelune et de ses ferias, en fait un lieu de convivialité qui se révèle en période festive.

Warendorf, à l'est de la Rhénanie, hérite d'une tradition de cavalerie. Le bourg médiéval tranquille, doté de hautes façades sévères, contraste avec l'ambiance de la sous-préfecture des Landes, en cet été 1965.

La Guerre d'Algérie vient de se terminer, celle du Vietnam commence mais, au cœur de la Guerre Froide, la France a besoin de s'amuser, ce qui explique le succès des Jeux sans frontières qui perdurent jusqu'en 1982, reprennent de 1988 à 1992 pour réapparaître encore trois années, entre 1997 et 1999. La fin du siècle signe donc aussi la fin de ce type d'émission ; les mentalités évoluent et les distractions se multiplient.

Cependant, entre 1965 et 1999, 20 pays auront participé aux 30 éditions de ce jeu créé par un président de la République. L'Italie est la seule nation à avoir toujours été présente, suivie de près par la France, la Suisse et la Belgique alors que la Tchécoslovaquie, la Tunisie et le Liechtenstein n'ont été en lice qu'une seule fois.

Variante internationale d'Intervilles, l'émission Jeux sans frontières aura, en fait, de sa création à son extinction, suivi l'évolution de l'histoire de la construction européenne. Née entre la constitution de la PAC (Politique agricole commune) en 1962, et la fondation de la Communauté rassemblant en un même corps les exécutifs de la CECA, de la CEE et d'Euratom en 1967, elle périclite avec l'avènement de l'euro qui devient monnaie unique le 1er janvier 1999.

Bénédicte Boyrie-Fénié

Transcription

(Musique)
Guy Lux
Bonjour l’Allemagne, bonjour la France, bonjour l’Europe! Vous savez que c’est dans quelques jours, le 26 mai exactement à 20h30 que dans ces arènes de Dax sur les gradins desquelles nous sommes assis en ce moment aura lieu la première rencontre de "Jeux Sans Frontières". C’est pourquoi tout l’état-major de Dax et une partie de l’état-major de Warendorf est réuni là pour assister aux jeux que vous voyez actuellement cette vache-char qui sera d’ailleurs un des jeux du 26 mai. Mais je pense que monsieur Moras est tout heureux de retrouver l’ambiance d’Intervilles puisque c’est ici que Intervilles a fourbi ses premières armes. Alors qu’est-ce que vous pensez de ce match "Jeux Sans Frontières" ?
Max Moras
Ce match de "Jeux Sans Frontières", je l’attendais puisque il y a deux ans déjà vous nous aviez dit que vous aviez l’idée d’organiser un challenge qui dépasserait le cadre national et je suis très heureux et la municipalité est très heureuse de recevoir l’Allemagne. J’ai un peu l’impression de n’être plus maire mais un bourgmestre.
Guy Lux
Que pense alors maintenant je vais poser une question à nos amis allemands. Regardez, vous n’avez pas peur regardez les vaches là elles sont quand même un peu fringantes. Il faut dire que nos amis allemands n’ont pas pu, n’ont pas vu plus de vaches dans leur existence que des diplodocus. Alors je vais leur poser la question: “was halten Sie von den Kuhnen?
Intervenante
Von den Kuhen. [Incompris].
Guy Lux
Ce qui revient à dire que vous avez peur des vaches. Est-ce que ça vous fait un effet? Bien. Non la réponse qui m’a été donnée est nous n’avons absolument pas peur des vaches et le 26 mai, les Allemands, les représentants de Warendorf viendront ici aussi fouilleux aussi téméraires que les représentants de Dax. Voilà une épreuve qui se prépare très très difficile en tous les cas pour les habitants de Dax qui se croyaient maîtres en matière de vache landaise. Il y a du sport en perspective. Mais avant c’est une promesse que nous avons fait à tous les pays étrangers. Nous allons faire la visite de Dax en même temps d’ailleurs que tout à l’heure vous allez voir la visite de Warendorf et tous les 15 jours nous visiterons ainsi les quelques neuf villes, douze villes, pardon, qui sont en compétition dans ce "Jeux Sans Frontières".
Journaliste
Dax, centre thermal et touristique nous accueille et nous souhaite la bienvenue. Tout y respire la joie de vivre. Il y fait bon flâner à l’ombre des remparts, sur les bords de l’Adour, dans les nombreux jardins aux fraîches frondaisons et aux parterres multicolores et embaumés. La fontaine chaude. On y venait dit-on aux temps anciens plumer la volaille. Ces eaux chaudes font d’ailleurs la qualité de la boue que l’on voit appliquer ici et dont les vertus pour le traitement des rhumatismes était connu de la Rome antique. Curieuse procession de moines blancs, non pas. Ce sont des curistes que nous surprenons, regagnant leur hôtel, un de ces nombreux hôtels qui vous attendent vous aussi où tout a été conçu pour la détente, le bien-être et le repos; où la table offre aux gourmets le délice des foies gras réputés et des confits succulents, confits d’oie naturellement. Allez allez petits! Dax nous offre de multiples distractions. La pelote basque, le rugby, les jeunes s’initient à l’école du grand Albaladejo en rêvant au jour où ils pénètreront à leur tour sur le stade. Les bergers landais, perchés sur leurs échasses, ouvrent ici un défilé folklorique. Chaque fête est prétexte à réjouissances populaires et joyeuses. Folklore riche des Landes et du Pays basque tout proche. Danses aux figures gracieuses et aux costumes chatoyants sous le soleil du Midi. Et l’on revient toujours aux arènes, berceau d’Intervilles ou nos capricieuses vedettes les vachettes nous font admirer la témérité et l’agilité des amateurs des courses à la cocarde. Et voici que les trompettes, préludent au grand spectacle rouge et or. Savez-vous que les plus grands matadors y défilent au cours du brillant paseo dans leur habit de lumière. Avant que d’affronter les fauves, venus des ganaderias les plus réputées d’Andalousie et de nous faire admirer le travail à la muleta. Mais aujourd’hui, c’est au toro de fuego que nous allons demander de souhaiter une étincelante bienvenue à "Jeux Sans Frontières" et à la ville allemande de Warendorf qui entrera dans la ronde avec Dax. 1100km à vol d’oiseau, sans frontières et nous voici à Warendorf. Comme chaque ville ayant un passé historique, Warendorf également possède ses armoiries. Des témoignages de son lointain passé glorieux qui forge le caractère de la petite ville au bord de l'Ems, dans l’est de la région de Münster, remonte jusqu’au XIème siècle. Partout où se posent nos yeux, nous découvrons aujourd’hui encore les vestiges de son histoire. Bâtiments du Moyen Age ou fières maisons patriciennes, bases tangibles d’une noble tradition. Warendorf est une ville en plein essor. Aujourd’hui elle compte 17000 âmes et constitue le centre culturel de la région de Münster. La manière de vivre, saine, franche et paisible de ses habitants est estimée de tous. La cordialité et l’amitié y sont à l’honneur. A Warendorf, comme vous pouvez le constater, on voit surtout des chevaux car à Warendorf effectivement le cheval est roi. Dans les haras de la région, on rencontre les représentants de l’aristocratie chevaline. Les écoles d’équitation sont des centres d’entrainement pour les jeunes cavaliers et les nouveaux espoirs qui représenteront la République Fédérale aux Jeux Olympiques. Nous allons voir le plus éminent citoyen de Warendorf. Les succès qu’il a remportés ont rapidement fait connaitre son nom par-delà les frontières, Hans Günter Winkler.
Hans Gunther Winkler
Je suis de tout cœur avec mes amis de Warendorf, et je leur souhaite bonne chance aux "Jeux Sans Frontières"!