Les jeux sans frontières : présentation des villes de Dax et Warendorf
Notice
Dans deux jours, Dax accueillera la ville allemande de Warendorf pour la première rencontre des Jeux sans frontières. A cette occasion Guy Lux s'entretient depuis les arènes avec Max Moras, maire de la ville, et avec une représentante de la délégation allemande. Une présentation en images des deux villes est ensuite proposée.
Éclairage
L'émission télévisée Jeux sans frontières est créée en 1965 par Guy Lux, Pierre Brive, Claude Savarit et Jean-Louis Marest sur une idée originale du général de Gaulle. Une vingtaine d'années après la fin de la Seconde Guerre mondiale, l'heure est à l'amitié et à la compréhension entre les peuples, du moins en Europe ; l'Office Franco-Allemand pour la Jeunesse (OFAJ) vient d'être fondé par le traité de l'Élysée en 1963, l'Office Franco-Québécois pour la Jeunesse (OFQJ) le sera en 1968...
Comme lors de la première émission d'Intervilles, sur le modèle duquel est fondé le nouveau jeu, Dax est choisie puisque la cité thermale possède de grandes arènes où se déroulent régulièrement des courses de vaches landaises qui inspirent largement les épreuves concoctées pour ces rencontres amicales. La France est en pleine période de croissance ; l'enthousiasme et une ambiance bonne enfant président à ces jeux télévisés qui recueillent très vite un grand succès auprès d'un large public.
Procédant d'un choix symbolique, cette première émission voit s'affronter la France et l'Allemagne, sur l'unique chaîne de l'ORTF, en ce 26 mai 1965. Les autorités respectives des deux villes se contactent avant le grand soir et c'est l'occasion de se jauger, de se comparer, de confronter ce qui rassemble et ce qui sépare. Distantes de 1 100 km, à vol d'oiseau, Dax, dans le sud-ouest de la France, sur les bords de l'Adour, et Warendorf, dans le comté de Münster, sur les bords de l'Ems, appartiennent effectivement à deux cultures très différentes.
Dax, est une ville thermale au riche passé. Ancien chef-lieu de cité de la Novempopulania, elle conserve encore des pans de murailles de son enceinte gallo-romaine et sa position, au carrefour des cultures gasconne et basque, sous l'influence de Pampelune et de ses ferias, en fait un lieu de convivialité qui se révèle en période festive.
Warendorf, à l'est de la Rhénanie, hérite d'une tradition de cavalerie. Le bourg médiéval tranquille, doté de hautes façades sévères, contraste avec l'ambiance de la sous-préfecture des Landes, en cet été 1965.
La Guerre d'Algérie vient de se terminer, celle du Vietnam commence mais, au cœur de la Guerre Froide, la France a besoin de s'amuser, ce qui explique le succès des Jeux sans frontières qui perdurent jusqu'en 1982, reprennent de 1988 à 1992 pour réapparaître encore trois années, entre 1997 et 1999. La fin du siècle signe donc aussi la fin de ce type d'émission ; les mentalités évoluent et les distractions se multiplient.
Cependant, entre 1965 et 1999, 20 pays auront participé aux 30 éditions de ce jeu créé par un président de la République. L'Italie est la seule nation à avoir toujours été présente, suivie de près par la France, la Suisse et la Belgique alors que la Tchécoslovaquie, la Tunisie et le Liechtenstein n'ont été en lice qu'une seule fois.
Variante internationale d'Intervilles, l'émission Jeux sans frontières aura, en fait, de sa création à son extinction, suivi l'évolution de l'histoire de la construction européenne. Née entre la constitution de la PAC (Politique agricole commune) en 1962, et la fondation de la Communauté rassemblant en un même corps les exécutifs de la CECA, de la CEE et d'Euratom en 1967, elle périclite avec l'avènement de l'euro qui devient monnaie unique le 1er janvier 1999.