Dispositif de maîtrise de l'eau dans le bassin de l'Adour
Notice
Dans le cadre du dispositif de maîtrise de l'eau dans le bassin de l'Adour, la région Aquitaine et le département des Landes ont financé l'aménagement des retenues de Gioulé à Cazères-sur-l'Adour et de Duhort-Bachen, représentant respectivement 3 et 5 millions de m3 d'eau, destinées à réalimenter l'Adour, grandement pompé pendant l'été pour l'irrigation des 70 000 ha de maïs.
Éclairage
Les Landes sont un pays où les eaux abondent : leur partie sablonneuse, aujourd'hui en grande partie boisée, a longtemps été considérée comme inhospitalière à cause des marécages et autres eaux stagnantes qui la recouvraient en de nombreux endroits. Or, de nos jours, cette eau constitue une richesse précieuse pour l'agriculture, faisant des Landes le premier département irrigant de France, avec 45% des superficies agricoles irriguées, en régression toutefois par rapport au début du XXIe siècle où cette proportion atteignait 52%. Dans la partie sablonneuse du département (les 2/3 nord-ouest en gros), les agriculteurs irrigants se fournissent directement dans la nappe phréatique superficielle, grâce à des forages, la nappe profonde étant réservée à l'alimentation humaine. Cette nappe se reconstitue grâce à la pluviométrie hivernale et l'on n'a pas constaté de variation significative de son niveau. Dans cette région, les trois quarts des surfaces cultivées sont irriguées, souvent sur d'immenses parcelles défrichées sur la pinède, grâce à des matériels performants et coûteux, comme les pivots qui permettent d'arroser sur une largeur pouvant atteindre plus d'un kilomètre. C'est le maïs qui est le principal bénéficiaire de ces arrosages (environ 75% des surfaces irriguées), mais les cultures légumières en plein champ voient leur part augmenter régulièrement (haricots, asperges, carottes). Il s'agit d'une forte valeur ajoutée pour ces terrains, par rapport aux plantations traditionnelles de pins. Notons également que cette activité a entraîné le développement parallèle de tout un artisanat au service des irrigants, se chargeant de la fabrication et de la maintenance des matériels, ce qui a contribué à maintenir un certain niveau de population dans ces zones traditionnellement peu peuplées.
Dans le sud du département (bassin de l'Adour et de ses affluents), l'irrigation se fait à partir de deux sources : les retenues artificielles (lacs collinaires) souvent privés, et les rivières, celles-ci devant être alimentées également par des retenues qui permettent de maintenir un certain débit pendant la période de basses eaux estivales qui correspond au moment où les besoins en eau pour l'agriculture sont les plus forts. Barrages et rivières fournissent un quart des besoins en eau des irrigants landais, la nappe phréatique fournissant les trois quarts restants. L'édification de ces réserves d'eau, notamment des retenues destinées à alimenter l'Adour et ses affluents, a un coût très élevé qui est pris en charge par la collectivité alors qu'elles bénéficient essentiellement à un petit nombre d'agriculteurs. C'est un problème que certains n'ont pas manqué de soulever, les organisations agricoles se défendant en arguant qu'une faible partie de l'eau ainsi reversée dans les rivières est destinée à l'irrigation, le reste bénéficiant à la rivière elle-même en maintenant un débit suffisant en été.