Promenade en Chalosse
Notice
Carte postale présentant différents aspects de la Chalosse : les richesses de son terroir, la vie tranquille de ses habitants, les lacs d'Halco et d'Hagetmau qui participent au développement touristique du sud-est des Landes et enfin l'étendue de son patrimoine artistique et historique que représentent les églises romanes.
Éclairage
Pour quiconque quitte les Landes boisées et s'aventure au sud du département, le contraste est saisissant. Arrivant à Saint-Sever, le voyageur découvre un panorama immense, couvert de pâturages et de cultures variées, qui tranche avec le lourd massif de pins maritimes. Région résolument orientée vers l'élevage, la Chalosse présente prairies, champs (essentiellement de maïs) entrelacés par de nombreux cours d'eaux. Compte tenu du fractionnement de l'espace agricole, le paysage se trouve morcelé en de multiples parcelles, ce qui donne un un air chaleureux à ces terroirs.
Une telle différence s'explique par la géographie de cette région. Malgré quelques landes pauvres, la Chalosse possède avant tout de bonnes terres agraires qui sont mises en valeur par un climat chaud et humide. De sorte qu'historiquement, ses populations tirèrent profit de cet ensemble d'heureuses circonstances. De nombreuses métairies cultivaient blé, mil ou seigle, alors que des vignobles étaient apparus au XIVe siècle. Mais la chance de la région fut l'introduction du maïs comme en atteste Joseph de Pesquidoux, membre de l'Académie française. Présente dès la fin du XVIIe siècle, cette céréale transforma profondément l'agriculture du pays en autorisant l'alternance avec le blé sur une même terre. La farine qui en était issue, sous le nom de méture, entra dans l'alimentation quotidienne de la population rurale tandis que la plante elle-même fut un facteur de progrès pour l'élevage : sa richesse en faisait une nourriture propre à l'engraissage. Ce qui allait permettre à la région de devenir l'un des principaux producteurs de foies gras. La basse-cour acquit à ce moment là une importance considérable : en 1931, une métairie moyenne comptait près d'une centaine de volailles, poules, pintades, dindons, pigeons sans oublier canards et oies.
La culture de la vigne était aussi fort répandue, surtout dans les cépages blancs. Malheureusement, la concurrence des vins du Midi au XIXe siècle, encore aggravée par les ravages du phylloxera et de l'oïdium, ruina la réputation du vignoble qui resta cantonné localement.
Cette solide économie permit aux habitants de la Chalosse de ne pas céder aux sirènes d'une plantation de pins à outrance. Toutefois, elle ne suffit pas à protéger la région contre les aléas de l'exode rural. Et en 1950, la crise était là. Dépopulation, déclin des cultures céréalières et du vignoble, recul de l'élevage étaient autant d'inconvénients contre lesquels des solutions durent être trouvées.
Afin d'y remédier, des maïs hybrides à gros rendement financiers furent implantés, ce qui fournit l'argent nécessaire à une mécanisation de l'agriculture. Des engrais furent introduits pour permettre la mise en culture des landes encore nombreuses. Les conséquences ne se firent pas attendre : les jachères firent places aux prairies artificielles et la part du maïs dans l'économie locale grimpa sans s'arrêter. Parallèlement, le caractère rural mais soigné de la Chalosse allait permettre le développement d'un tourisme attiré tant par le climat que par les monuments et sites naturels de la région.