Randonnée à Mimbaste
Notice
Convivialité, découverte du patrimoine et bienfaits pour la santé, sont autant d'éléments qui expliquent le véritable engouement que rencontre la randonnée pédestre dans les Landes. Sur la commune de Mimbaste, 170 personnes se réunissent ainsi pour parcourir 10 km dans la campagne chalossaise. Ici, dans le Sud Adour, contrairement à la Haute Lande où aucun sentier n'est répertorié, des chemins ont été ouverts et balisés.
Éclairage
La marche-randonnée est une activité simple, à la portée de tous, touchant de ce fait un large spectre de la population, si bien que l'on estime à 15 millions le nombre de Français qui la pratiquent aujourd'hui. Une source perpétuelle de sensations qui réjouissent à la fois le corps et l'esprit, à l'instar de "la première gorgée de bière" [1].
Le retour à la nature et l'émergence de l'écologie à partir des années 1980 expliquent en grande partie le succès rencontré par ce sport de plein air, réservé tout d'abord à une élite [2]. En 1872, le célèbre Club Vosgien contribue à le structurer en traçant et balisant les premiers sentiers pour les "excursionnistes". Parallèlement, se poursuit le développement du tourisme sur la Côte d'Azur où le tout jeune Touring Club de France, fondé en 1890, trace à son tour des sentiers de promenade dans tous les lieux de villégiature [3].
Puis la grande révolution des congés payés votés par le Front Populaire en 1936 donne une nouvelle impulsion à ce loisir peu onéreux qui ne se démocratise vraiment qu'au lendemain de la seconde guerre mondiale quand Jean Loiseau présente, en 1945, son projet de "routes du marcheur", appelées aussi "sentiers de grande randonnée". S'ensuit, en 1947, la création officielle du Comité National des Sentiers de Grande Randonnée accompagnée de l'apparition des premiers "GR" autour du massif du Mont Blanc [4].
En 1978, le CNSGR devient enfin la Fédération française de la randonnée pédestre (FFRP) plus connu, depuis 2004, sous l'appellation FFRandonnée.
Dans un XXe siècle finissant où les moyens de déplacement toujours plus sophistiqués et plus rapides sont la priorité des pouvoirs publics qui doivent gérer l'évolution des infrastructures (routes, autoroutes, aéroports), le retour à la marche, pour le plaisir, oblige ces mêmes décideurs à ajouter un programme à l'aménagement du territoire : créer, réhabiliter et aménager des voies pour des marcheurs de plus en plus nombreux [5].
En amont, la Fédération mobilise donc partout des équipes de baliseurs-aménageurs de sentiers, véritables acteurs de la protection de l'environnement chargés, lors de l'élaboration d'un nouvel itinéraire et son aménagement, de veiller à la préservation des écosystèmes et à l'intégrité des paysages. Ces hommes de terrain oeuvrent en concertation avec des organismes ressources, institutionnels ou associatifs.
En aval, elle responsabilise les usagers en développant, depuis 2005, des réseaux "Éco-Veille" ; une démarche citoyenne, qualitative, consistant à sensibiliser les marcheurs de tous âges à la préservation de l'environnement en informant les comités de la randonnée pédestre sur tous les dysfonctionnements et atteintes du milieu naturel constatés lors des randonnées qu'ils pratiquent.
Mais, avec ses 1500 adhérents, la fédération des Landes se trouve un peu en retrait des statistiques nationales en raison du fait que la plus grande partie de son territoire est couverte par la forêt de pins industrielle appartenant majoritairement à des propriétaires privés sur la défensive quand il s'agit d'autoriser la traversée d'un milieu vulnérable, fragile.
Voilà pourquoi le maillage des sentiers de randonnée est inégal dans le département alors que, partout, la pression se fait plus forte pour satisfaire des adeptes d'une activité pratiquée toute l'année de façon régulière, intéressant une majorité de femmes (62 %) de plus de 50 ans (70 %). Cet écart devrait cependant se combler progressivement grâce aux actions menées par le Parc Naturel Régional des Landes de Gascogne qui organise des promenades à thèmes de plus en plus suivies par les vacanciers et les habitants du territoire désireux de mieux connaître leur environnement.
[1] Allusion au livre de Philippe Delerm, publié en 1997 aux éditions Gallimard, intitulé La première gorgée de bière et autres plaisirs minuscules.
[2] Les premiers "randonneurs" sont des sportifs chevronnés partis à la découverte du Mont-Blanc à la suite de Jacques Balmat et du docteur Michel Paccard qui réussissent son ascension le 8 août 1786, à l'instigation du géologue Horace-Bénédict de Saussure. Tout naturellement, c'est cette région qui bénéficie, quelques décennies plus tard, des premiers réseaux de sentiers empruntés par une clientèle fortunée qui découvre des espaces jusque là réservés aux activités pastorales.
[3] En 1887, on baptise "Côte d'Azur" le littoral de Cannes à Menton en s'inspirant d'un titre de l'écrivain Stéphen Liégeard (1830-1925), originaire de la...Côte d'Or.
[4] Le GR®, balisé en blanc et rouge, est un itinéraire qui permet de parcourir en un ou plusieurs jours une ou plusieurs régions, un massif, de traverser un pays...
Le GRP®, balisé en jaune et rouge, est un itinéraire en boucle qui permet en plusieurs jours de faire le tour d'un territoire et témoigne donc de son
identité.
Le PR®, balisé en jaune, correspond à des promenades de 2 à 8 heures.
(Source : www.sportsdenature.gouv.fr).
[5] La Fédération comptait, en 2001, 137 410 adhérents ; ce chiffre monte à 177 287 en 2005 et 201 631 en 2009.