Parleboscq, Landes : cinq églises à vendre
Notice
Reportage en commentaire voix off sur l'entretien de la richesse architecturale de Parleboscq dans les Landes. Cette commune, populairement appelée "la commune aux 7 églises", a la particularité de conserver sept églises et trois châteaux. (Eglise Saint-Cricq - Église Saint-Martin d'Espéroux - Église Saint-André de Bouau - Église Notre-Dame de Mauras - Église de Sarran - Église Saint-Michel de Laballe - Église Saint-Jean-Baptiste du Mura)
Éclairage
Les habitants de cette commune du Gabardan, sorte d'appendice s'avançant dans le Gers, ont beau s'appeler, un peu pompeusement, les Persylvains, l'origine du toponyme n'est pas assurée. Alors il faut se contenter, faute d'éléments complémentaires, de dire qu'il s'agit d'un "bois" (gascon bòsc) associé à un déterminant qui pourrait être un anthroponyme du type Parilis, rappelant le gentilice de Parly dans l'Yonne (Parliacum au XIe siècle), par exemple. Fréquent au haut Moyen Âge, ce type de formation explique des centaines de fondations associant le nom de propriétaire à un élément du paysage, sites de hauteur notamment (Bajamont, Frespech en Lot-et-Garonne, par exemple) dans un ordre déterminant-déterminé dû à l'apport germanique (1).
L'originalité de ce bourg situé aux confins de l'Armagnac réside surtout dans la richesse de son équipement monumental : 7 églises et 2 châteaux pour une communauté de 600 habitants ; ce n'est pas banal ! La réunion de plusieurs paroisses explique cet héritage exceptionnel constitué par l'église Saint-Cricq (XIIIe-XVIe siècles), dotée d'un beau clocher-tour flanqué d'une haute construction octogonale rajoutée au XVIe siècle ; l'église de Sarran, classée à l'inventaire des Monuments historiques (XIIe-XIVe siècles) flanquée d'une tour hexagonale au toit pointu ; Saint-Martin d'Esperous commencée au XIIIe siècle, caractérisée par une architecture alliant colombages et briquettes ; Notre-Dame de Mauras (XIVe-XVIe siècles) en ruines aujourd'hui ; Saint-André de Bouau, imposant édifice pourvu d'un portail gothique flamboyant et d'une voûte nervurée ; Saint-Michel de Laballe (XIVe siècle), située au nord-est du château du même nom et Saint-Jean de Mura, qui n'est plus qu'une ruine.
Un édifice civil, le château de Lacaze, vient compléter, avec celui de Laballe, cet extraordinaire legs qu'associations privées et institutions publiques tentent de sauvegarder. Il faut dire que tout devrait concourir désormais à y parvenir puisque cette année 1980 est "l'année du patrimoine", une notion nouvelle qui va rencontrer un vif succès auprès d'un large public et qui fait écho à l'expression de sensibilités nouvelles orientant la protection vers de nouveaux champs jusque là délaissés, parmi lesquels le patrimoine rural (2).
Enfin, si le Moyen Âge marque la structuration de ce noyau de paroisses, l'occupation du sol dans ces confins est bien antérieure à cette époque, comme l'ont révélé des sondages archéologiques où l'on a identifié de modestes sites des premiers siècles de notre ère, disséminés sur toute la commune, représentant l'ébauche d'un premier habitat organisé autour de petites exploitations tirant parti ici des lourdes boulbènes contrastant avec les sables fauves du bas Armagnac. Un autre patrimoine qui s'inscrit en filigrane de la formation des paroisses au début du second millénaire.
(1) Boyrie-Fénié (Bénédicte), Dictionnaire toponymique des communes des Landes et du Bas-Adour, éditions In'Oc/Cairn, Pau, 2005.
(3) Boyrie-Fénié (B.) et Sillières (P.), Les campagnes d'Eluza (Eauze, Gers) : Apports complémentaires de la prospection de terrain et de l'enquête toponymique, dans F. Réchin (éd.), Nouveaux regards sur les villae d'Aquitaine, bâtiments de vie et d'exploitation, domaines et postérités médiévales, Archéologie des Pyrénées Occidentales et des Landes, Hors-série n° 2, Pau, 2066, p. 227-237.