Le Nord à la pointe de l'innovation dans le textile

24 octobre 2012
02m 55s
Réf. 00015

Notice

Résumé :
Dans le Nord de la France les entreprises du textile créent à nouveau de l'emploi grâce à l'innovation et à la technologie. Illustration chez Cousin Biotech à Wervicq, spécialisée dans la fabrication de prothèses et implants médicaux à base de textiles techniques.
Date de diffusion :
24 octobre 2012
Source :
A2 (Collection: 20 heures )
Thèmes :
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Éclairage

Le CETI (Centre Européen des Textiles Innovants), projet structurant du pôle Up-Tex a été inauguré le 12 octobre 2012 au sein de la zone de l’Union, vaste ensemble foncier de 80 ha, l’un des plus grands chantiers de réhabilitation d’une friche industrielle.

Ce sujet de France 2 a donc été réalisé dans le sillage de cette inauguration, et s’appuie sur la réussite de l’entreprise wervicquoise Cousin-Biotech (fabrication de dispositifs médicaux implantables à base de matériaux souples et textiles) pour montrer l’importance des textiles innovants dans notre vie quotidienne. Les emplois liés aux matériaux textiles avancés représentent aujourd’hui près de 50 % des 15 000 emplois du secteur dans la région. Il faut néanmoins rappeler que l’industrie textile comptait plus de 170 000 emplois dans les années 50 et a atteint son niveau le plus bas en 2010 avec moins de 12 000 emplois.

Dès son ouverture, le CETI se veut donc un symbole pour le textile de la région. "C’est un nouveau départ pour un secteur et une région longtemps sinistrés" explique Bruno Delesalle, président de l’IUT Nord (L'Union des Industries Textiles du Nord), président du CETI et de T2M (pôle d'excellence Textile, Mode et Matériaux).

Composé de bureaux, laboratoires et halles technologiques, le CETI est une plateforme technologique unique en Europe dotée d’un équipement de pointe pour le développement de textiles innovants et de non-tissés. Il permet aux entreprises de développer de nouveaux produits, du prototypage à la mini-série. Quinze millions d’euros ont été consacrés à l’achat de machines et de matériels. La machine de filage tri-composant par voie fondue, fabriquée par Hills aux Etats-Unis est l’une des fierté du CETI. Il n’en existe que quatre dans le monde.

Le CETI a démarré son activité en 2013 et accueille des chercheurs issus des grandes écoles (ENSAIT, HEI), d’universités et de l’IFTH (Institut Français du Textile et de l’Habillement).

Il regroupe aujourd’hui plus de 100 personnes sur un même site. Aux côtés des chercheurs, il héberge le pôle de compétitivité Up-Tex, la grappe d’entreprise CLUBTEX, le pôle d’excellence T2M, les syndicats professionnels UIT Nord et Uric-Unimaille, l’incubateur INNOTEX,  ainsi que l’organisme chargé de la collecte et de la gestion de la formation filière textile et habillement, OPCALIA TMC.

Pascale Denizard dirige l’équipement depuis 2014. Depuis son arrivée, il a diversifié l’offre : d’une plateforme de recherche sur le filage et le non-tissé, le CETI s’est peu à peu tourné vers le tissage et les objets connectés. Son chiffre d’affaires a augmenté de 7,4 % en 2015, l’objectif pour 2016 est une hausse de 24 %. Elle est concomitante à une baisse de subventions publiques, qui de 50% du chiffres d’affaires en 2014 ne représentent plus que 24 % de celui-ci en 2016.

Autour du CETI, 45 000 m² ont été réservés à l’installation d’entreprises liées aux matériaux textiles de demain. A ce jour, le "Kipstadium", premier centre de pratique de sports collectifs créé par la marque Kipsta du groupe Décathlon a ouvert le 11/03/2015.

 

Pour en savoir plus :



Estelle Caron

Transcription

Hervé Pujadas
Et dans cette France du chômage massif, il y a aussi des raisons d’espérer. Oui, certains secteurs redressent la tête y compris dans les industries qu’on pensait définitivement perdues, exemple, le textile. Dans le département du Nord, des entreprises relèvent le défi. Voici, comment, Elsa Mondin-Gava, Samy Thiébaud.
Mondin Gava, Elsa
Un laboratoire stérile, des combinaisons, des gants, pourtant ces techniciens ne sont pas scientifiques, mais couturiers. S’ils prennent de telles précautions, c’est qu’ils ne travaillent pas sur n’importe quel tissu. Ces cordelettes finiront dans le corps humain. Ces fils remplaceront des ligaments des genoux. Ces cales viendront soutenir une colonne vertébrale. L’entreprise est basée dans le Nord-Pas-de-Calais, et ce n’est pas un hasard. Jusque dans les années 70, le nord de la France, c’est le cœur de l’industrie textile. 130 000 Employés, mais avec la fermeture des grandes usines, ils ne sont plus que 15 000 aujourd’hui. Alors, ces tissus du futur vont-ils permettre de relancer cette industrie ? Sont-ils l’avenir de la région ? François Cousin y croit. Sa famille possédait des usines textile. Il a assisté au déclin du secteur. En 1995, il a fait le choix de l’innovation.
François Cousin
Dès lors que nous sommes dans une zone où les prix de la main d’œuvre sont élevés, il n’y a rien à faire. On est condamné à faire de la valeur ajoutée. Donc, il faut essayer d’innover pour pouvoir vendre cher notre textile et on n’a aucune chance d’essayer de se battre à coup de prix contre les Chinois ou d’autres.
Mondin Gava, Elsa
Aujourd’hui, il emploie 100 personnes qui n’en reviennent toujours pas de pouvoir travailler dans cette industrie qu’elles pensaient dévastée.
Delphine Bankaert
Le travail, ça faisait quand même un moment que j’étais à la maison et puis bien, j’ai postulé via une agence intérim, et puis bien, ils m’ont pris.
Mondin Gava, Elsa
Est-ce que vous pensiez pouvoir trouver du travail dans le textile ?
Delphine Bankaert
Non, en fait, pas du tout.
Mondin Gava, Elsa
En 2007, le chiffre d’affaires de cette entreprise s’élevait à 10 millions 600 mille euros. Cette année, il devrait atteindre 14 millions d’euros. C’est un peu plus de 30 % d’augmentation. Faire renaître l’industrie textile, dans la région, tout le monde en rêve. Alors, tous les pouvoirs publics ont mis la main à la poche pour financer ce centre de recherche à 40 millions d’euros à côté des anciennes friches industrielles. A l’intérieur, des machines hyper modernes pour accueillir des chercheurs, des créateurs et leur permettre d’inventer les produits de demain ; comme cette robe en lie de vin ou celle-ci en bois. Innover, pour créer des emplois.
Marc Honoré
Les attentes des pouvoirs publics sont fortes en termes de développement économique ; parce que tout ça a été fait pour qu’il y ait un retour sur investissement, si je puis dire, avec des emplois à la clé.
Mondin Gava, Elsa
En ligne de mire, pour 2017, 500 emplois directs et autant d’emplois indirects. En France, les textiles innovants représentent déjà 40 % du marché de l’industrie textile.