Une Métropole high-tech
27 décembre 2007
01m 40s
Réf. 00011
Notice
Résumé :
Rétrospective 2007 sur le virage pris par la Métropole vers les technologies du futurs. La zone de L'Union devrait accueillir un grand pôle de textiles innovants et un pôle de l'image, au cœur duquel on retrouve Ankama, société créatrice du jeu vidéo Dofus, qui s'est installée dans la friche en janvier 2007. Même vitalité au parc de la Haute-Borne à Villeneuve d'Ascq.
Type de média :
Date de diffusion :
27 décembre 2007
Source :
France 3
(Collection:
JT Lille Métropole
)
Personnalité(s) :
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Lieux :
Éclairage
Cette rétrospective 2007 s'ouvre sur le "virage de l'économie du futur" que cherche à constituer Lille Métropole autour de plusieurs pôles de développement. La "bifurcation tertiaire" du territoire a été initiée de longue date, dès le milieu des années 1960. Alors que l'économie locale est à l'époque encore très marquée par les différentes spécialisations industrielles, l'État encourage financièrement la constitution de "métropoles d'équilibre" – dont la Métropole Nord. La mutation est d'autant plus rapide que la crise s'accélère : dès 1968, les effectifs du secteur tertiaire sont supérieurs à ceux de l'industrie. Ce tournant s'accentue rapidement, à mesure que la globalisation économique se développe. Au détour des années 1980, les pouvoirs publics, en concertation avec les élites économiques, cherchent à doper l'attractivité du territoire. Dans le cadre de cette stratégie, l'investissement dans la recherche et l'innovation est perçu comme une stratégie permettant d'adapter Lille et ses environs aux exigences de la compétition entre territoires. L'inspiration vient notamment des États-Unis et du modèle des clusters, que l'on retrouve notamment dans la Silicon Valley. L'enjeu consiste à réunir au sein d'un même espace des entreprises dont la concentration et la complémentarité sont censées garantir le développement ultérieur. Appuyés par différentes institutions (pouvoirs publics, pôles universitaires, associations commerciales), ces clusters rapprochent la recherche du monde économique, et sont ainsi supposés garantir le rayonnement international de la métropole.
Cette politique s'est progressivement déclinée au niveau des différents échelons institutionnels. Le développement des "pôles de compétitivité" est encouragé en 2004 par l’État, qui a notamment labellisé six de ces pôles dans le Nord-pas-de-Calais, à Lille, Valenciennes, Marcq-en-Barœul ou encore Villeneuve d'Ascq. Le conseil régional du Nord-Pas-de-Calais a participé du même effort : les Contrats de Plan, signés entre l'État et la Région depuis 2000, ont ménagé plusieurs centaines de millions d’euros à cette stratégie de compétitivité par la recherche. La Région a également retenu neuf "pôles d’excellence" régionaux, en plus des six "pôles de compétitivité". Au début des années 2000, Lille Métropole Communauté Urbaine a pour sa part identifié cinq "pôles d’excellence", chacun spécialisé dans un domaine spécifique : Euralille, centre tertiaire et commercial de la métropole ; la zone de l’Union, localisée sur les communes de Roubaix, Tourcoing et Wattrelos ; EuraTechnologies, basée à l’ouest de Lille ; Eurasanté, autour du pôle hospitalier de Loos ; et, enfin, le parc scientifique de la Haute-Borne à Villeneuve d’Ascq. Ce déploiement tertiaire s'est décliné selon deux objectifs : d'abord, encourager la requalification de certaines friches industrielles et la recomposition de certains secteurs traditionnels (textiles innovants, transports, Vente Par Correspondance) ; ensuite, développer de nouveaux segments du tertiaire marchand : les TIC, la filière image-culture-média, ou encore le secteur de la biologie-santé – ce qu'illustre le reportage avec le cas de Bayer, multinationale de l'industrie pharmaceutique.
Celui-ci présente l'intérêt de montrer le rôle de ces "élus entrepreneurs" – comme Jean-Michel Stievenard, interviewé dans le reportage alors qu'il est encore maire de Villeneuve d'Ascq – qui, indépendamment de leur orientation politique, travaillent de concert avec les Chambres de Commerce et d'Industrie pour séduire les cadres et dirigeants d'entreprise. Elle élude toutefois au moins deux enjeux de cette mutation tertiaire : d'une part, le délai extrêmement long qui sépare souvent les premiers plans (projetés dès la fin des années 1990) des réalisations effectives (vers la fin des années 2000), et donc les conséquences incertaines de cette stratégie sur le taux de chômage. D'autre part, les effets de la spécialisation du territoire : l'agglomération lilloise se caractérise en effet aujourd'hui par une concentration très forte des services high-tech (deux-tiers de l'emploi régional). Cette stratégie de compétitivité par l'innovation participe ainsi d'un double "dualisme de l'emploi" séparant les métiers qualifiés de ceux qui demeurent peu valorisants, tant à l'intérieur de la métropole lilloise qu'entre celle-ci et les autres territoires régionaux.
Cette politique s'est progressivement déclinée au niveau des différents échelons institutionnels. Le développement des "pôles de compétitivité" est encouragé en 2004 par l’État, qui a notamment labellisé six de ces pôles dans le Nord-pas-de-Calais, à Lille, Valenciennes, Marcq-en-Barœul ou encore Villeneuve d'Ascq. Le conseil régional du Nord-Pas-de-Calais a participé du même effort : les Contrats de Plan, signés entre l'État et la Région depuis 2000, ont ménagé plusieurs centaines de millions d’euros à cette stratégie de compétitivité par la recherche. La Région a également retenu neuf "pôles d’excellence" régionaux, en plus des six "pôles de compétitivité". Au début des années 2000, Lille Métropole Communauté Urbaine a pour sa part identifié cinq "pôles d’excellence", chacun spécialisé dans un domaine spécifique : Euralille, centre tertiaire et commercial de la métropole ; la zone de l’Union, localisée sur les communes de Roubaix, Tourcoing et Wattrelos ; EuraTechnologies, basée à l’ouest de Lille ; Eurasanté, autour du pôle hospitalier de Loos ; et, enfin, le parc scientifique de la Haute-Borne à Villeneuve d’Ascq. Ce déploiement tertiaire s'est décliné selon deux objectifs : d'abord, encourager la requalification de certaines friches industrielles et la recomposition de certains secteurs traditionnels (textiles innovants, transports, Vente Par Correspondance) ; ensuite, développer de nouveaux segments du tertiaire marchand : les TIC, la filière image-culture-média, ou encore le secteur de la biologie-santé – ce qu'illustre le reportage avec le cas de Bayer, multinationale de l'industrie pharmaceutique.
Celui-ci présente l'intérêt de montrer le rôle de ces "élus entrepreneurs" – comme Jean-Michel Stievenard, interviewé dans le reportage alors qu'il est encore maire de Villeneuve d'Ascq – qui, indépendamment de leur orientation politique, travaillent de concert avec les Chambres de Commerce et d'Industrie pour séduire les cadres et dirigeants d'entreprise. Elle élude toutefois au moins deux enjeux de cette mutation tertiaire : d'une part, le délai extrêmement long qui sépare souvent les premiers plans (projetés dès la fin des années 1990) des réalisations effectives (vers la fin des années 2000), et donc les conséquences incertaines de cette stratégie sur le taux de chômage. D'autre part, les effets de la spécialisation du territoire : l'agglomération lilloise se caractérise en effet aujourd'hui par une concentration très forte des services high-tech (deux-tiers de l'emploi régional). Cette stratégie de compétitivité par l'innovation participe ainsi d'un double "dualisme de l'emploi" séparant les métiers qualifiés de ceux qui demeurent peu valorisants, tant à l'intérieur de la métropole lilloise qu'entre celle-ci et les autres territoires régionaux.
Rafaël Cos