Les 30 ans de la communauté urbaine de Lille
09 octobre 1998
02m 57s
Réf. 00047
Notice
Résumé :
En 1998, la communauté urbaine de Lille fête ses trente ans, on l'appelle désormais Lille Métropole. Rétrospective à base d'archives de ces 30 années, depuis 1968 lors du vote du premier budget avec Augustin Laurent comme président communautaire, en passant par des réalisations comme le Stadium, le musée d'Art moderne, la première ligne de métro, le quartier Euralille...
Type de média :
Date de diffusion :
09 octobre 1998
Source :
France 3
(Collection:
JT soir Nord Pas de Calais
)
Personnalité(s) :
Thèmes :
Lieux :
Éclairage
En 1998, la communauté urbaine de Lille fête ses trente ans et s’appelle désormais Lille Métropole. Le document retrace l’histoire de trente années d’aménagement à partir d’archives et d’entretiens avec les principaux acteurs de cette institution.
Quatre grandes figures lilloises sont évoquées par la journaliste Véronique Marchand dans cette fresque historique de la métropole lilloise :
- le général de Gaulle d’abord puisque c’est sous son mandat présidentiel qu’est décidée et votée la loi sur la constitution des communautés urbaines en France afin de pallier au déséquilibre entre Paris et le désert français.
- Augustin Laurent, maire socialiste de Lille, qui est élu par les 89 maires comme premier président du Conseil communautaire, vraie provocation au pouvoir gaulliste en place. On lui doit les premiers chantiers de gestion communautaire pour l’élaboration du Plan d’Urbanisme, les plans de voirie, les plans de transport urbain, la collecte et le traitement des déchets.
- Arthur Notebart, maire socialiste de Lomme, qui en 18 ans de présidence de la Communauté, de 1971 à 1989, forcera les équipements et les constructions. Son bilan est largement positif : on lui doit le Stadium Nord et le musée d’Art moderne à Villeneuve d’Ascq, la voie rapide urbaine à l’est et la rocade nord-ouest dans la logique autoroutière de désenclavement et de fluidité alors en cours. Mais c’est surtout la mise en place d’une première ligne de métro entièrement automatique, le VAL, Véhicule Automatique Léger, ou Villeneuve d’Ascq-Lille, qui sera acclamée. Cette réalisation exemplaire provoquera aussi l’ire des maires du versant nord-est, en particulier Roubaix et Tourcoing, qui se sentent floués tant dans leurs deniers que dans leur attractivité au pire moment de la crise textile. Et c’est avec beaucoup d’amertume que le "Roi Arthur" quitte son poste de président.
- Pierre Mauroy, maire socialiste de Lille, élu président de la Communauté en 1989, sera l’homme du consensus, du développement de l’agglomération dans la solidarité entre ses parties. Il réunit des conditions particulièrement favorables pour une "bifurcation métropolitaine" de l’agglomération : profitant de l’ouverture du tunnel sous la Manche, il plaidera pour le passage et l’arrêt des trains à grande vitesse TGV au cœur de la ville dans un nouveau quartier, Euralille, s’articulant autour de la nouvelle gare de Lille-Europe. Au sein de la désormais LMCU, Lille Métropole Communauté Urbaine, son action porte sur sept grands projets de développement répartis sur l’ensemble du territoire communautaire (le sujet évoque la restructuration du centre de Roubaix autour de l’usine Motte-Bossutréhabilitée en Archives nationales du monde du travail). Les transports sont à l’honneur avec la rénovation de la ligne de tramway Mongy reliant depuis 1909 Lille à Roubaix et Tourcoing et son doublement par la construction d’une deuxième ligne de métro. Le tri sélectif des déchets devient la norme dans l’ensemble de l’agglomération. Plus encore il anticipe la dimension européenne de la métropole en annonçant la candidature de Lille aux Jeux olympiques de 2004 dans la liesse populaire, ce qui est la préfiguration de Lille "capitale européenne de la culture".
En trente ans de communauté urbaine, depuis le premier budget voté en 1968, on voit comment "la métropole rassemble" : le premier mandat est celui de la mise en place d’une organisation collective, d’un mode de fonctionnement en vue d’une gestion plus efficace de l’ensemble des questions de l’urbanisme ordinaire comme les transports, la voirie, la collecte des déchets, la production d’un plan d’urbanisme réglementaire. Pendant ce temps, c’est l’Etat qui se charge de la construction de la ville nouvelle de Villeneuve d’Ascq, imposée à Lille dans le cadre du renforcement des métropoles d’équilibre en France. Le second mandat est davantage axé sur la construction de grands équipements communautaires qui permettront justement de relier la ville nouvelle à l’agglomération dans une perspective de fusion spatiale et fonctionnelle : métro, Stadium Nord, musée d’Art moderne... Le troisième mandat est celui d’un urbanisme de projets dans le cadre de la théorie de "la ville renouvelée" mise en place par l’agence d’urbanisme en lien avec LMCU. Les grands projets de développement sont répartis dans l’ensemble métropolitain en reprenant préférentiellement les zones de friches industrielles internes au tissu urbain pour limiter la consommation d’espace périphérique et redynamiser les villes en crise : on préfigure déjà les zones de l’Union à Roubaix-Tourcoing-Wattrelos ou EuraTechnologies à Lille-Bois Blancs ... Mais ce qui marque davantage ce troisième mandat, c’est à partir de la création du quartier d’Euralille et de la gare TGV, une ambition européenne qui deviendra effective avec la nomination de la métropole comme capitale européenne de la culture en 2004, puis la création de la première Eurométropole transfrontalière.
Quatre grandes figures lilloises sont évoquées par la journaliste Véronique Marchand dans cette fresque historique de la métropole lilloise :
- le général de Gaulle d’abord puisque c’est sous son mandat présidentiel qu’est décidée et votée la loi sur la constitution des communautés urbaines en France afin de pallier au déséquilibre entre Paris et le désert français.
- Augustin Laurent, maire socialiste de Lille, qui est élu par les 89 maires comme premier président du Conseil communautaire, vraie provocation au pouvoir gaulliste en place. On lui doit les premiers chantiers de gestion communautaire pour l’élaboration du Plan d’Urbanisme, les plans de voirie, les plans de transport urbain, la collecte et le traitement des déchets.
- Arthur Notebart, maire socialiste de Lomme, qui en 18 ans de présidence de la Communauté, de 1971 à 1989, forcera les équipements et les constructions. Son bilan est largement positif : on lui doit le Stadium Nord et le musée d’Art moderne à Villeneuve d’Ascq, la voie rapide urbaine à l’est et la rocade nord-ouest dans la logique autoroutière de désenclavement et de fluidité alors en cours. Mais c’est surtout la mise en place d’une première ligne de métro entièrement automatique, le VAL, Véhicule Automatique Léger, ou Villeneuve d’Ascq-Lille, qui sera acclamée. Cette réalisation exemplaire provoquera aussi l’ire des maires du versant nord-est, en particulier Roubaix et Tourcoing, qui se sentent floués tant dans leurs deniers que dans leur attractivité au pire moment de la crise textile. Et c’est avec beaucoup d’amertume que le "Roi Arthur" quitte son poste de président.
- Pierre Mauroy, maire socialiste de Lille, élu président de la Communauté en 1989, sera l’homme du consensus, du développement de l’agglomération dans la solidarité entre ses parties. Il réunit des conditions particulièrement favorables pour une "bifurcation métropolitaine" de l’agglomération : profitant de l’ouverture du tunnel sous la Manche, il plaidera pour le passage et l’arrêt des trains à grande vitesse TGV au cœur de la ville dans un nouveau quartier, Euralille, s’articulant autour de la nouvelle gare de Lille-Europe. Au sein de la désormais LMCU, Lille Métropole Communauté Urbaine, son action porte sur sept grands projets de développement répartis sur l’ensemble du territoire communautaire (le sujet évoque la restructuration du centre de Roubaix autour de l’usine Motte-Bossutréhabilitée en Archives nationales du monde du travail). Les transports sont à l’honneur avec la rénovation de la ligne de tramway Mongy reliant depuis 1909 Lille à Roubaix et Tourcoing et son doublement par la construction d’une deuxième ligne de métro. Le tri sélectif des déchets devient la norme dans l’ensemble de l’agglomération. Plus encore il anticipe la dimension européenne de la métropole en annonçant la candidature de Lille aux Jeux olympiques de 2004 dans la liesse populaire, ce qui est la préfiguration de Lille "capitale européenne de la culture".
En trente ans de communauté urbaine, depuis le premier budget voté en 1968, on voit comment "la métropole rassemble" : le premier mandat est celui de la mise en place d’une organisation collective, d’un mode de fonctionnement en vue d’une gestion plus efficace de l’ensemble des questions de l’urbanisme ordinaire comme les transports, la voirie, la collecte des déchets, la production d’un plan d’urbanisme réglementaire. Pendant ce temps, c’est l’Etat qui se charge de la construction de la ville nouvelle de Villeneuve d’Ascq, imposée à Lille dans le cadre du renforcement des métropoles d’équilibre en France. Le second mandat est davantage axé sur la construction de grands équipements communautaires qui permettront justement de relier la ville nouvelle à l’agglomération dans une perspective de fusion spatiale et fonctionnelle : métro, Stadium Nord, musée d’Art moderne... Le troisième mandat est celui d’un urbanisme de projets dans le cadre de la théorie de "la ville renouvelée" mise en place par l’agence d’urbanisme en lien avec LMCU. Les grands projets de développement sont répartis dans l’ensemble métropolitain en reprenant préférentiellement les zones de friches industrielles internes au tissu urbain pour limiter la consommation d’espace périphérique et redynamiser les villes en crise : on préfigure déjà les zones de l’Union à Roubaix-Tourcoing-Wattrelos ou EuraTechnologies à Lille-Bois Blancs ... Mais ce qui marque davantage ce troisième mandat, c’est à partir de la création du quartier d’Euralille et de la gare TGV, une ambition européenne qui deviendra effective avec la nomination de la métropole comme capitale européenne de la culture en 2004, puis la création de la première Eurométropole transfrontalière.
Dominique Mons