Mineurs à Cracovie dans une Pologne en crise

01 août 1981
03m 22s
Réf. 02035

Notice

Résumé :
Richard est un mineur polonais. Il évoque ses conditions de travail à Cracovie dans un contexte de crise économique national.
Date de diffusion :
01 août 1981
Source :
TF1 (Collection: IT1 20H )
Thèmes :

Transcription

Journaliste
Katowice, en haute Silésie, la grande cité industrielle de Pologne, 350000 habitants. On y fabrique de l’acier, on y extrait du charbon, mais la crise n’épargne aucun secteur. En 1980 justement, la production de charbon que le plan avait fixé à 188 millions de tonnes ne dépassera pas 165 millions. Résultat, dès l’hiver prochain, moins d’énergie pour la Pologne alors qu’il en faudrait davantage et une baisse des ressources pour le commerce extérieur. Richard est mineur, les grèves d’août 1980 lui ont apporté les samedis et les dimanches libres.
Richard
Actuellement, nous travaillons 7 heures 30 par jour et cinq jours par semaine. Avant les grèves, on travaillait aussi 7 heures 30 par jour, mais on travaillait de nombreux samedis et de nombreux dimanches. En somme, on travaillait six jours et on se reposait deux jours ; maintenant, nous avons le système normal. Avant, on avait les jours libres en semaine, une fois sur quatre ou cinq semaines seulement, les jours libres tombaient un samedi ou un dimanche.
(Bruit)
Journaliste
Richard travaille au fond de la mine, il est marié, il a deux enfants. Il gagne environ 10000 złoty par mois, un bon salaire pour la Pologne. La crise économique, il la subit tous les jours comme tous les Polonais. Rationnement de la viande, du beurre, du sucre et encore, même avec les tickets, on ne trouve pas toujours ces produits chez les commerçants. Tickets sans provision, écrit l’hebdomadaire Solidarité. Richard dit, je ne comprends pas, nous travaillons dur, et cela ne marche pas.
(Bruit)
Journaliste
Dans la crise économique actuelle, qu’est-ce qui choque le plus les travailleurs ?
Richard
Eh bien, c’est le fait qu’on n’arrive pas à en sortir vite. Chacun voudrait que ça se calme le plus vite possible, tout cela, tout ce chaos, tout simplement pour que la situation s’améliore. Alors, on aurait une meilleure atmosphère pour le travail et pour tout.
Journaliste
Pour sortir de la crise économique, chaque polonais va devoir sans doute faire beaucoup d’efforts, est-ce que les polonais autour de vous en sont conscients ?
Richard
Bien sûr, chez nous, les ouvriers sont très bons, lorsqu’il le faut, ils sont toujours prêts à aider. Je peux vous donner un exemple, maintenant beaucoup de gens viennent y travailler parce qu’ils savent que le pays a besoin de charbon.
Journaliste
Et si la Pologne ne réussit pas à en sortir, qu’est-ce qui va se passer ?
Richard
C’est impossible, nous devons en sortir.
Journaliste
Sur ce point, tous les polonais pensent comme Richard. En sortir oui, mais la pente sera dure à remonter. La dette extérieure de la Pologne s’élève à 27 milliards de dollars, et le déficit pour 1981 atteindra 800 millions de dollars. La situation économique est mauvaise et elle sera encore pire, a dit récemment le Général Jaruzelski, le Premier ministre. Et aujourd’hui, tous les polonais s’apprêtent à de nouveaux sacrifices.
(Bruit)