Expliquer un enjeu d'aménagement du territoire du quotidien : « le Louvre-Lens »
Introduction
Ce parcours est issu d'une proposition pédagogique pour le cours de géographie de la classe de première séries L et ES, et plus particulièrement dans le premier thème intitulé « comprendre les territoires de proximité ».
Il n'a pas la vocation à refléter la démarche qui aura été suivie dans le cadre d'un cours
Le scénario pédagogique à destination de l'enseignant est consultable sur http://histgeo.discipline.ac-lille.fr/events/projet-memoires-de-mines/utilisation-pedagogique-des-videos-en-geographie
Les documents ont été sélectionnés pour leur exploitation possible dans le cadre des programmes officiels de l'Education nationale.
Le choix des documents
Le travail repose essentiellement sur l'étude de deux documents.
Vidéo 1 : le Louvre-Lens, c'est quoi ? L'historique du projet
Le Louvre-Lens, c'est quoi ? L'historique du projet
Historique du projet du "Louvre-Lens" à base d'archives. En 2003, Lens se porte candidat pour accueillir le Louvre décentralisé. En novembre 2004, la ville est choisie. Le Louvre sera implanté sur le site de la fosse 9-9 bis de Lens. Dès le départ, le projet s'est construit avec les habitants, en témoigne la Maison du projet. Interrogés dans un micro-trottoir, les lensois sont dans l'attentisme, ou le désintérêt. Lens et le Louvre ont fait un pari : celui de la culture dans une ville marquée par les mines et le football.
Diffusé au Journal télévisé régional à l'occasion de la pose de la première pierre du musée le 4 décembre 2009, ce document présente l'intérêt de revenir sur l'histoire du projet en utilisant les images d'archives de la visite de Renaud Donnedieu de Vabre le 20 juillet 2004 pour découvrir le projet de l'installation du Louvre à Lens et le retour de celui-ci le 29 novembre 2004, lors de la désignation officielle de la ville de Lens comme site d'accueil du musée. Il est accompagné de nombreux officiels régionaux qui sont autant d'éléments pour comprendre les enjeux territoriaux liés à l'implantation du musée. Des images de synthèse nous présentent également le projet architectural du musée. Le document audiovisuel se clôture par un micro-trottoir donnant la parole aux habitants de Lens sur leur ressenti face à l'arrivée du musée.
Vidéo 2 : L'arrivée du Louvre-Lens vue par les habitants de la Cité 9
L'arrivée du Louvre-Lens vue par les habitants de la Cité 9 de Lens
Le 29 novembre2004, la ville de Lens était désignée pour accueillir un nouveau musée du Louvre. À l'issue d'un concours d'architectes international, c'est le projet d'un cabinet japonais qui a été retenu. Le musée sera installé dans un lieu très symbolique à proximité immédiate de cités minières rénovées. Rencontre avec les habitants de la cité 9 pour savoir comment ils vivent cette arrivée près de chez eux.
Ce second document est réalisé à l'occasion du choix du projet architectural du musée. Le 26 septembre 2005, la proposition de l'agence d'architecte japonaise Sanaa est retenue. C'est l'occasion pour les journalistes de rencontrer les habitants de la Cité 9 de Lens. Ce sujet, réalisé pour un magazine, est plus long qu'un sujet de JT. Il prend le temps de partir à la rencontre des habitants qui livrent l'intérêt que présente l'implantation du musée à proximité de leur quartier.
Que nous apprennent les documents ?
La présentation de l'aménagement étudié
Sa localisation, sa nature, les principales caractéristiques de l'implantation d'un grand musée (musée du Louvre) à Lens sur une friche industrielle (fosse n°9 de Lens).
En un siècle, le bassin minier du Nord-Pas de Calais a connu de profonds bouleversements. Tout d'abord région primordiale de l'économie française, à la croissance spectaculaire, le bassin a ensuite connu un déclin rapide et puissant dont les impacts furent nombreux sur le territoire. Avec de nombreuses fermetures d'usines et l'arrêt définitif de l'extraction du charbon, le taux de chômage a augmenté et les sites sont devenus des terrains en jachère.
Ces sites matérialisent un héritage de nombreuses activités économiques industrielles et sont des marqueurs de l'histoire régionale.
Ces friches sont aussi une opportunité pour les aménageurs. Ces espaces sont à repenser avec la volonté de ne pas renier le passé minier, encore très présent dans les cultures et les consciences collectives, mais plutôt de se servir du passé comme levier. La zone de Lens est aujourd'hui encore victime d'une image dégradée mais ses atouts, à l'image de la région tout entière, permettent d'envisager différentes possibilités de développement.
Le Louvre à Lens est un projet qui mobilise de nombreux acteurs. Un impact économique important est espéré dans les années à venir et la réalisation du musée pourrait ainsi redynamiser l'agglomération tout en préservant son originalité historique et culturelle.
Ce grand projet à l'échelle nationale, n'est pas unique sur le territoire français ou même européen. Il correspond à la recherche d'utilisation de friche industrielle et à la volonté de redynamisation d'un territoire. Ce projet se situe dans la lignée de la piscine de Roubaix, du musée Pompidou à Metz, ou à une échelle plus importante encore, au musée Guggenheim de Bilbao, ou de l'IBA de Emscher Park en Allemagne.
Les objectifs visés et le contexte dans lequel cet aménagement s'inscrit
Les besoins qu'il vise à satisfaire, les spécificités de l'espace local qu'il prend en compte, les évolutions territoriales auxquelles il répond. On met ainsi en évidence les principaux enjeux auxquels cet aménagement est censé répondre.
Jusque dans les années 1980, l'activité minière est prépondérante dans la région lensoise. Elle offre le plein emploi et la prospérité au bassin minier tout en lui forgeant une identité culturelle forte. La fin de l'extraction minière plonge la région dans un « marasme économique » (terme utilisé par un habitant de la cité 9 de Lens). Il est possible de comparer la situation actuelle de la zone de Lens en matière de chômage par rapport au reste de la région Nord-Pas de Calais et par rapport au reste de la France en utilisant le site france O3 .
Ainsi l'implantation du musée à Lens répond d'abord à des objectifs économiques visant à redynamiser la zone lensoise. Mais par ailleurs, les documents sur les habitants de la Cité 9 insistent également sur les objectifs culturels du projet : permettre à des groupes défavorisés un accès à l'art.
Le sujet sur l'historique du projet est plus mitigé et montre que l'avis des habitants de Lens est partagé sur l'intérêt de l'aménagement et sur les perspectives économiques qu'offre l'implantation du musée à Lens.
Les acteurs impliqués et les débats suscités par l'aménagement
Les personnes ou les groupes de personnes ayant participé à sa conception et à son financement (ex. : collectivités locales) mais aussi celles qui sont concernées par le projet sans en être responsables (ex. : entreprises, associations de citoyens), les relations entre ces différents acteurs (coopération, concurrence, conflit...), les débats suscités par l'aménagement et le cadre dans lequel ils se sont exprimés (ex. : débat public préalable).
Interviennent dans le sujet sur l'historique du projet les principaux partenaires institutionnels du projet :
- la Région Nord-Pas de Calais, qui a initié et porté financièrement le projet, en la personne de son Président, Daniel Percheron.
- l'Etat, en la personne du Ministre de la Culture, Renaud Donnedieu de Vabres.
- la ville de Lens, en la personne de son Maire, Guy Delcourt.
En utilisant le site de la région Nord-Pas de Calais , il est possible d' identifier les autres partenaires institutionnels et les mécènes du projet.
Le bilan et les perspectives de cet aménagement
Son usage, la réalisation plus ou moins complète des objectifs fixés, les transformations qu'il a induites dans l'organisation du territoire local, les autres réalisations par lesquelles il peut être éventuellement prolongé.
Les retombées économiques attendues sont en partie identifiées par les interviews : l'arrivée de touristes nationaux et européens peut impliquer des retombées commerciales importantes, notamment pour le commerce lensois.
Par ailleurs, d'autres acteurs peuvent être identifiés par les élèves comme Euralens (association des collectivités et acteurs économiques concernés par l'implantation du Louvre à Lens - http://www.euralens.org/ ).
Regards d'aujourd'hui
Le Louvre-Lens a été visité par près de 900 000 personnes en un an et environ 200 emplois auraient été créés en lien plus ou moins direct avec le musée. Il est devenu le symbole de la transformation et de la modernisation de la région Nord-Pas de Calais.
Par ailleurs, depuis le 30 juin 2012, le bassin minier est officiellement inscrit au patrimoine mondial de l'UNESCO. Cette décision est perçue comme un symbole de renouvellement et un moyen de soutenir le développement, en offrant une importante médiatisation de la région.