François Mitterrand et Léon Blum à Bruxelles en 1947 [Muet]
27 janvier 1947
03m 07s
Réf. 00197
Notice
Résumé :
Léon Blum et François Mitterrand inaugurent, en présence d'anciens combattants, à Schaerbeek, à Bruxelles, une plaque commérant la Seconde Guerre mondiale, et l'attitude exemplaire de la Belgique envers la France.
Type de média :
Date de diffusion :
27 janvier 1947
Source :
Actualités françaises
(Collection:
Non Utilisés
)
Personnalité(s) :
Éclairage
Ce film d'actualités, datant de fin janvier 1947, bien que muet, est exceptionnel. D’une part il s’agit, sans doute, de la première fois où l’on voit François Mitterrand, très jeune ministre, être filmé ; et d’autre part il se trouve aux côtés de Léon Blum, figure emblématique de la gauche, président du Conseil des Ministres du Front populaire en 1936.
Ils se retrouvent tous deux en Belgique, à Schaerbeek, faubourg du Nord de Bruxelles, pour l’inauguration d’une plaque commémorant la Seconde Guerre mondiale.
François Mitterrand occupe alors, depuis la mise en place du gouvernement Ramadier, le 22 janvier, son premier poste ministériel - à 30 ans - en charge des Anciens Combattants et Victimes de la Guerre.
Léon Blum, lui, vient à peine de quitter, le 16 janvier, le gouvernement précédent dont il était à la tête depuis le 16 décembre 1946 (en effet, après les élections législatives de novembre 1946, il fut sollicité pour diriger le dernier Gouvernement provisoire de la République française, jusqu’à l’élection du président de la République par les Assemblées, en janvier).
La cérémonie a lieu dans la gare de Schaerbeek, car cette dernière, qui se trouve à la jonction des voies ferrées d’Anvers et de Louvain, fut un lieu de transit pendant la guerre, pour le transfert des prisonniers de guerre et des déportés français vers l’Allemagne, mais aussi pour leur retour en 1945. C’est ainsi qu’en mars et avril de cette année-là, cette grande gare de triage et de formation, permit par son espace d’accueillir les nombreux prisonniers et déportés français qui retournaient dans leur pays. Par cette inauguration, la France voulait en commémorer le souvenir et exprimer sa gratitude à la Belgique en inscrivant sur la plaque scellée dans le hall de la gare : « Les Français réintégrant leur patrie en reconnaissance à la Belgique pour son magnifique accueil ».
Dans une assistance nombreuse, on y voit François Mitterrand prononcer un discours, avant de dévoiler la plaque au côté du Premier ministre belge, Camille Huysmans. Sans doute, en s’exprimant au nom de la France, y évoque t-il l’histoire des prisonniers et des déportés et leur retour sur le territoire. Le ministre était très au fait de la situation, pour avoir été lui-même prisonnier, puis, pendant la guerre - après s’être évadé d’Allemagne - pour avoir travaillé à leur retour, d’abord au Commissariat au reclassement des prisonniers à Vichy et, une fois très vite entré dans la Résistance, en cofondant le Mouvement national des Prisonniers de guerre et des Déportés (MNPGD). Action qui se prolongea à la Libération, dans le Gouvernement provisoire où il eut en charge le portefeuille des Prisonniers, Déportés et Réfugiés, puis en présidant le MNPGD.
Après d’autres discours - dont celui de Camille Huysmans -, Léon Blum remet des décorations puis le ministre des Anciens combattants et Victimes de la guerre distribue des médailles. Le reportage se termine, la caméra fixant la grande plaque en bronze - réalisée par l’artiste belge Victor Demanet - présentant une allégorie de la République française avec une croix de Lorraine, se détachant sur une carte de la Belgique et sur les armoiries du pays.
Ils se retrouvent tous deux en Belgique, à Schaerbeek, faubourg du Nord de Bruxelles, pour l’inauguration d’une plaque commémorant la Seconde Guerre mondiale.
François Mitterrand occupe alors, depuis la mise en place du gouvernement Ramadier, le 22 janvier, son premier poste ministériel - à 30 ans - en charge des Anciens Combattants et Victimes de la Guerre.
Léon Blum, lui, vient à peine de quitter, le 16 janvier, le gouvernement précédent dont il était à la tête depuis le 16 décembre 1946 (en effet, après les élections législatives de novembre 1946, il fut sollicité pour diriger le dernier Gouvernement provisoire de la République française, jusqu’à l’élection du président de la République par les Assemblées, en janvier).
La cérémonie a lieu dans la gare de Schaerbeek, car cette dernière, qui se trouve à la jonction des voies ferrées d’Anvers et de Louvain, fut un lieu de transit pendant la guerre, pour le transfert des prisonniers de guerre et des déportés français vers l’Allemagne, mais aussi pour leur retour en 1945. C’est ainsi qu’en mars et avril de cette année-là, cette grande gare de triage et de formation, permit par son espace d’accueillir les nombreux prisonniers et déportés français qui retournaient dans leur pays. Par cette inauguration, la France voulait en commémorer le souvenir et exprimer sa gratitude à la Belgique en inscrivant sur la plaque scellée dans le hall de la gare : « Les Français réintégrant leur patrie en reconnaissance à la Belgique pour son magnifique accueil ».
Dans une assistance nombreuse, on y voit François Mitterrand prononcer un discours, avant de dévoiler la plaque au côté du Premier ministre belge, Camille Huysmans. Sans doute, en s’exprimant au nom de la France, y évoque t-il l’histoire des prisonniers et des déportés et leur retour sur le territoire. Le ministre était très au fait de la situation, pour avoir été lui-même prisonnier, puis, pendant la guerre - après s’être évadé d’Allemagne - pour avoir travaillé à leur retour, d’abord au Commissariat au reclassement des prisonniers à Vichy et, une fois très vite entré dans la Résistance, en cofondant le Mouvement national des Prisonniers de guerre et des Déportés (MNPGD). Action qui se prolongea à la Libération, dans le Gouvernement provisoire où il eut en charge le portefeuille des Prisonniers, Déportés et Réfugiés, puis en présidant le MNPGD.
Après d’autres discours - dont celui de Camille Huysmans -, Léon Blum remet des décorations puis le ministre des Anciens combattants et Victimes de la guerre distribue des médailles. Le reportage se termine, la caméra fixant la grande plaque en bronze - réalisée par l’artiste belge Victor Demanet - présentant une allégorie de la République française avec une croix de Lorraine, se détachant sur une carte de la Belgique et sur les armoiries du pays.
Pierre Gaudibert