François Mitterrand dans le gouvernement Mendès France
24 juin 1954
20s
Réf. 00026
Notice
Résumé :
Photo de famille du gouvernement de Pierre Mendès France. Parmi les ministres, François Mitterrand, ministre de l'Intérieur.
Date de diffusion :
24 juin 1954
Source :
Actualités françaises
(Collection:
Les Actualités Françaises
)
Personnalité(s) :
Éclairage
Pierre Mendès France est investi dans ses fonctions de président du Conseil, le 18 juin 1954, par le président de la République, René Coty.
Contrairement à la pratique sous la IVe République, Pierre Mendès France - qui n’est pas un homme d’appareil - a refusé d’entrer en négociation avec les partis politiques pour désigner ses ministres et secrétaires d’Etat, préférant choisir lui-même les personnalités politiques, visibles dans cette vidéo.
Parmi elles se trouve François Mitterrand. Membre d’une petite formation politique, l’UDSR, plusieurs portefeuilles ministériels lui ont déjà été confiés sous la IVe République. De 1947 à 1948, il fut en charge des Anciens Combattants et Victimes de la Guerre ; de 1948 à 1949, de l’Information ; de 1950 à 1951, de la France d’Outre-mer puis, en 1953, du Conseil de l’Europe.
Alors qu’il souhaitait un grand ministère de l’Union française englobant les DOM-TOM et les Etats associés, Pierre Mendès France lui confie le ministère de l’Intérieur. C’est que François Mitterrand a été très marqué par son expérience au ministère de la France d’Outre-mer, surtout en Afrique qui le fascina et où il dut agir quand les gouvernements de la IVe République commençaient à s’enferrer dans les problèmes de décolonisation.
Il accepte néanmoins ce poste car, « premier flic de France », il est aussi en charge de l’Algérie (alors département français). Sur ce territoire, la situation est tendue depuis que les premières émeutes de Sétif, le 8 mai 1945, furent réprimées dans le sang par l’armée française. L’indépendance voulue par les Algériens se heurte au refus des colons. À peine installé place Beauvau, le ministre fait part au président du Conseil de ses inquiétudes et le presse à mener une politique de libéralisation. Dans le même temps, il cherche une solution politique au conflit et fait venir à Paris Ferhat Abbas, nationaliste modéré. Mais la droite se déchaîne contre lui, alors qu’en Algérie, le parti colonialiste s’oppose à toute tentative de réforme.
Quelques mois plus tard, dans la nuit du 31 octobre au 1er novembre 1954, les indépendantistes regroupés dans le Front de Libération nationale (FLN) commettent de sanglants attentats en Algérie. Pierre Mendès France et François Mitterrand rappelleront alors que les lois de la République doivent s’y appliquer puisqu’il s’agit d’un territoire français, en assurant le respect de l’ordre - donc empêcher les attentats et en poursuivre les auteurs - et en affirmant la justice sociale et l’égalité de tous, Algériens compris. Ils feront en ce sens l’annonce de nouvelles réformes. Malgré cela, le Gouvernement devait chuter quatre mois plus tard, en février 1955.
Contrairement à la pratique sous la IVe République, Pierre Mendès France - qui n’est pas un homme d’appareil - a refusé d’entrer en négociation avec les partis politiques pour désigner ses ministres et secrétaires d’Etat, préférant choisir lui-même les personnalités politiques, visibles dans cette vidéo.
Parmi elles se trouve François Mitterrand. Membre d’une petite formation politique, l’UDSR, plusieurs portefeuilles ministériels lui ont déjà été confiés sous la IVe République. De 1947 à 1948, il fut en charge des Anciens Combattants et Victimes de la Guerre ; de 1948 à 1949, de l’Information ; de 1950 à 1951, de la France d’Outre-mer puis, en 1953, du Conseil de l’Europe.
Alors qu’il souhaitait un grand ministère de l’Union française englobant les DOM-TOM et les Etats associés, Pierre Mendès France lui confie le ministère de l’Intérieur. C’est que François Mitterrand a été très marqué par son expérience au ministère de la France d’Outre-mer, surtout en Afrique qui le fascina et où il dut agir quand les gouvernements de la IVe République commençaient à s’enferrer dans les problèmes de décolonisation.
Il accepte néanmoins ce poste car, « premier flic de France », il est aussi en charge de l’Algérie (alors département français). Sur ce territoire, la situation est tendue depuis que les premières émeutes de Sétif, le 8 mai 1945, furent réprimées dans le sang par l’armée française. L’indépendance voulue par les Algériens se heurte au refus des colons. À peine installé place Beauvau, le ministre fait part au président du Conseil de ses inquiétudes et le presse à mener une politique de libéralisation. Dans le même temps, il cherche une solution politique au conflit et fait venir à Paris Ferhat Abbas, nationaliste modéré. Mais la droite se déchaîne contre lui, alors qu’en Algérie, le parti colonialiste s’oppose à toute tentative de réforme.
Quelques mois plus tard, dans la nuit du 31 octobre au 1er novembre 1954, les indépendantistes regroupés dans le Front de Libération nationale (FLN) commettent de sanglants attentats en Algérie. Pierre Mendès France et François Mitterrand rappelleront alors que les lois de la République doivent s’y appliquer puisqu’il s’agit d’un territoire français, en assurant le respect de l’ordre - donc empêcher les attentats et en poursuivre les auteurs - et en affirmant la justice sociale et l’égalité de tous, Algériens compris. Ils feront en ce sens l’annonce de nouvelles réformes. Malgré cela, le Gouvernement devait chuter quatre mois plus tard, en février 1955.
Pierre Gaudibert
Transcription
Journaliste
Il était en mesure, trente-sept heures plus tard, ce qui constitue un record, de présenter son cabinet au Président de la République pour le cliché traditionnel. Moins nombreux que le précédent, on y découvre dix visages nouveaux. La première tâche du nouveau gouvernement sera de mettre un terme au conflit indochinois.(Musique)