Les risques des sports nouveaux dans les Alpes
Notice
Reportage sur les risques liés à la pratique des nouveaux sports en montagne comme le parapente, l'alpinisme ou le canyoning. Le Peloton de Gendarmerie de Haute Montagne (PGHM) doit souvent intervenir en milieu hostile et dans certains cas, faire face à de fausses alertes.
- Europe > France > Rhône-Alpes > Savoie > Bourg Saint Maurice
Éclairage
Au début des vacances de l'été 1996 une campagne de prévention des risques des sports nouveaux en montagne est mise en place. Ses maîtres mots « prudence et responsabilité pour tous » illustrent la réplique de la gendarmerie à la série d'accidents mise en relief par les journalistes.
Un hélicoptère rouge en photo derrière la présentatrice du journal télévisé Rhône-Alpes Soir, des écussons militaires sur lesquels s'attarde la caméra, une entrée en matière dénombrant les morts en montagne la veille. La réponse à cette problématique posée : « 2 morts, 3 blessés graves » se présente sous forme d'interviews de militaires, car les « gens d'armes » appartiennent à cette institution. Si la gendarmerie a eu au cours des siècles des rôles variés (sécurité, défense et combat, administration, arrestation, enquête, police), les pelotons modernes sont affectés à des tâches précises : gendarmerie de l'air, gendarmerie maritime, GIGN, PGHM, PGM (1). Cette organisation s'ajuste aux besoins, ce que nous rappelle le capitaine Margot : « la gendarmerie s'adapte toujours ». Bien que les pratiques traditionnelles de montagne, randonnée et alpinisme, soient à l'origine de la plus grande partie des interventions, la gendarmerie s'organise pour répondre aux nécessités des sports nouveaux. L'usage du treuillage à partir de l'hélicoptère illustre l'adaptation des secours à l'évolution des pratiques en milieux difficiles, dans lesquels les torrents ont creusé des gorges étroites et « hostiles », qui nécessitent le recours à deux activités, celle de l'escalade, celle du canyoning. En France, quinze zones sont pourvues d'un PGHM, dont Briançon, Bourg-Saint-Maurice, Grenoble, Oloron-Sainte-Marie, Ajaccio Corte, Saint-Denis de la Réunion. Les pelotons de montagne, eux, sont affectés aux régions moins élevées, Jura, Vosges, Massif central. La mission du PGHM est de secourir, rechercher les personnes, contrôler le respect de la réglementation, constater les infractions, surveiller, participer aux commissions de sécurité, prévenir les accidents, informer, enquêter, réaliser des expertises. Il agit seul ou en collaboration avec d'autres intervenants civils ou militaires, pompiers, pilotes, médecins, guides de haute montagne, pisteurs-secouristes, moniteurs de ski, maîtres-chiens. Sur le territoire national, le secours en hélicoptère est effectué par la sécurité civile, la gendarmerie, les sociétés privées dont le SAF (Secours Aérien Français). Les personnels sont formés pour les nouvelles disciplines, parapente, canyoning, VTT, au Centre National d'Instruction de Ski et d'Alpinisme à Chamonix. Par ailleurs, l'École Nationale de Ski et d'Alpinisme accueille les gendarmes dans les stages de formation de guide de haute montagne et de moniteur de ski. Ils acquièrent la connaissance de ces sports et l'aptitude à procéder au sauvetage. Les sports nouveaux ont, par nature, des adeptes peu expérimentés. Ils impliquent une notion de risque, d'inexpérience, et d'apprentissage nécessaire. Les parapentistes qui forment « un essaim » n'ont pas conscience qu'ils peuvent gêner la manœuvre d'un moyen de secours. La valse des parapentes qui ne s'interrompt pas pour libérer l'espace en cas de besoin peut traduire un manque de lucidité des néo-pilotes d'aéronefs. Le discours d'information tant des journalistes que des gendarmes met également l'accent sur la responsabilité des témoins qui provoquent une alerte sans s'être assurés de la nécessité d'intervention.
Alors que les sports nouveaux intéressent de plus en plus de pratiquants, il est fait appel à l'attitude citoyenne de la population. L'entretien des équipements de secours représente un coût et les gendarmes sont souvent obligés d'intervenir inutilement.
(1) GIGN : Groupe d'Intervention de la Gendarmerie Nationale, PGHM : Peloton de Gendarmerie de Haute Montagne, PGM : Peloton de Gendarmerie de Montagne.
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