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Le musée des Sables-d'Olonne

04 janvier 1973
05m 35s
Réf. 00104

Notice

Résumé :
Le Musée de l'Abbaye Sainte-Croix, aux Sables-d'Olonne, expose actuellement Marcelle Cahn, figure de l'abstrait que le conservateur Claude Fournet nous fait découvrir. Le musée accueille aussi des artistes contemporains en résidence, tel René Giraudet, très satisfait d'être dans ces lieux.
Type de média :
Vidéo - Journal télévisé
Date de diffusion :
04 janvier 1973
Source :
ORTF (Collection: Télé Pays de Loire )
Personnalité(s) :
René Giraudet / Claude Fournet
Thèmes :
Lieux :

Éclairage

Dans les années 1960, le musée de l’abbaye Sainte-Croix, installé dans un bâtiment conventuel qui a été fondé en 1633 par les religieuses bénédictines de Poitiers, se fait une spécialité de la peinture contemporaine en accueillant des peintres engagés dans des recherches très novatrices. Sous l’influence de son premier conservateur, Pierre Chaigneau, il abrite notamment les fonds Gaston Chaissac (1910-1964) et Victor Brauner (1903-1966), et présente les travaux des artistes du XXe et XXIe siècle.
En 1973, le conservateur du musée présente l’œuvre de la peintre parisienne, née en Alsace, Marcelle Cahn (1895-1981) connue pour ses tableaux abstraits réalisés essentiellement dans les années 1930 et le peintre René Giraudet, qui se définit comme « situationniste » pour expliquer sa pratique. Le musée accueille également les traditions sablaises et vendéennes les plus marquantes, comme les objets et les représentations de la vie maritime locale ainsi qu’une collection de coiffes. La modernité la plus abstraite cohabite ainsi avec les vêtements et les modes de vie traditionnels.
Jean-Clément Martin

Transcription

musique
(musique)
Journaliste
Marcelle Cahn, gommée à demi dans le dictionnaire de l’art contemporain, mais dont les oeuvres sont désormais accessibles parce que la beauté triomphe toujours. Des oeuvres qui suscitent des réactions passionnelles, peut-être parce que les formes abstraites, aux cadences régulières sont, dit-elle, le reflet de ses états d’âme. Marcelle Cahn, une des grandes initiatrices de la peinture abstraite.
Claude Fournet
Marcelle Cahn représente, si vous voulez, les années 20 et les années 50. Et en même temps, il ne s’agit pas d’une peinture qui a connu, dès le début, un certain renom. Disons que cette peinture a été occultée par d’autres peintres, peintres célèbres dès les années 30. Et qu’il a fallu attendre il y a fort peu de temps pour que l’on commence à s’occuper d'une telle peintre. Marcelle Cahn représente le cas typique de ce qui fut d’abord une élève appliquée, élève appliquée et de Léger et qui, peu à peu, sur trente années de peintures, est parvenue à donner sa propre dimension. Elle est, avec des peintres comme Ozenfant ou Charchoune, qui viennent d’ailleurs d’avoir des rétrospectives à Paris récemment, parmi les grands oubliés de l’entre deux guerres.
Journaliste
Élève appliquée, ça veut dire que ses débuts sont figuratifs, quelque peu ?
Claude Fournet
Ses débuts sont figuratifs, ses débuts sont figuratifs mais d’une figuration qui est déjà celle du cubisme, appelée à cette époque synthétique. Et à partir de là, elle va élaborer une série de formes qui vont faire en sorte que lorsqu’elle rencontrera Michel Seuphor et, et que les mouvements dits abstraits géométriques prendront une place importante dans l’histoire de l’art, elle sera au premier rang.
Journaliste
Oui, et dans l’abstrait elle a été jusqu’où ?
Claude Fournet
Dans l’abstrait, elle n’a jamais connu l’abstrait vraiment. Tous ses tableaux, les toiles que nous voyons ici en sont un bon exemple, ont un contexte figuratif précis, ce sont des natures mortes, ce sont des portraits. Mais à partir de cela, elle dégage des formes, elle dégage les structures, structures qui peu à peu deviendront le problème de sa peinture et se dégageant du problème du sujet.
musique
(musique)
Journaliste
Dans ce musée, outre l’exposition Marcelle Cahn, Claude Fournet, son conservateur, a joué l’atout de l’art contemporain. Et parce qu’il veut que la peinture soit créée dans sa maison, il accueille les toiles de Chaissac, du Nantais Bracaval, de Deck aussi, mais aussi bien des étrangers, le chinois Chu par exemple. Il accueille aussi les artistes eux-mêmes, qui peignent leur tribut en un don au musée.
musique
(musique)
Claude Fournet
Il s’agit donc d’une politique d’acquisition au musée, mais également d’une expérience que nous tentons depuis quelques mois. Il s’agit pour nous d’inviter des artistes, de les faire séjourner dans un local que nous avons mis à leur disposition où ils peuvent, selon leur volonté, travailler et préparer d’autres expositions. Nous avons ici des résultats de quelques tableaux qui ont été faits entre le mois de juin et le mois de septembre au musée des Sables-d’Olonne.
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Journaliste
Le nouveau pensionnaire de cet atelier du peintre au musée de l’Abbaye Sainte-Croix, René Giraudet, dont l’oeil alchimique distille en couleur, Chromozone, The Last Supper, ou, dit-il, la meilleure des choses.
musique
(musique)
Journaliste
René Giraudet, c’est curieux de vous retrouver ici, dans un atelier aux Sables-d’Olonne.
René Giraudet
Oui, mais pourquoi pas, il faut se changer d’endroit et de place.
Journaliste
Oui et qu’est-ce qui vous a amené ici alors ?
René Giraudet
Euh, on ne peut pas dire que ce soit, non, je ne connaissais pas le pays hein, d’abord. Et puis euh, on m’avait vanté la luminosité du coin, bon alors, pourquoi pas essayer tout de suite. Bon je suis venu, j’ai rencontré Monsieur Fournet, que je connaissais déjà de Paris, que j’avais rencontré dans diverses expositions et bon !
Journaliste
Quelle est votre peinture, René Giraudet ?
René Giraudet
C’est moi d’abord, et ensuite, c’est cette mythologie personnelle étalée où on se retrouve tous, finalement, puisque nous avons la même naissance.
Journaliste
Vous avez parlé, vous avez parlé de situationnisme, alors ça, ça parle de vous, mais il y a aussi les apports extérieurs, hein ?
René Giraudet
Le situationnisme, c’est surtout la façon dont je travaille, c’est-à-dire que j’arrive, bon, je fais un motif, un petit quelque chose, et puis je repars, je vais boire un café. Et puis je reviens et je continue. Parce que je n’arrive pas à me sortir véritablement de la tranche de vie.
musique
(musique)