Le désenclavement routier de la Vendée
18 février 1988
02m 40s
Réf. 00026
Notice
Résumé :
Le Conseil général de la Vendée tient une session sur le désenclavement du département, estimant que les infrastructures y sont insuffisantes, ce qui représente un handicap pour l'économie. Des solutions de développement sont prévues, pour les axes routiers, le réseau de chemin de fer et le transport aérien.
Type de média :
Date de diffusion :
18 février 1988
Source :
FR3
(Collection:
FR3 Pays de Loire actualités édition de Nantes
)
Personnalité(s) :
Éclairage
Jusqu’à la fin des années 1980, une diagonale passant par Caen et Marseille coupait traditionnellement la France industrielle de l’Est de la France plus rurale et agricole de l’Ouest. Cette dissymétrie de l’espace français résultait de l’histoire économique depuis les débuts de la Révolution industrielle et il suffisait de regarder la carte du réseau routier pour se rendre compte que la densité du réseau routier était plus forte dans la partie orientale du pays et que le maillage autoroutier y était le plus accompli. Or, l’expérience historique remontant au célèbre réseau des voies romaines réalisé aux premiers siècles de notre ère confirme qu’à toutes les époques, là où passe une route majeure, les activités économiques et commerciales, ainsi que l’implantation humaine, sont favorisées et se développent plus rapidement que dans les territoires marginaux qui constituent autant d’« angles morts » contournés par les flux d’échanges. Les élus des départements bretons l’avaient déjà compris quand ils avaient obtenu au début des années 1960 du Premier ministre Michel Debré le « plan breton » de désenclavement routier de leur région marginalisée et pauvre après des manifestations violentes qui avaient agité la région. La construction de la fameuse « quatre voies bretonne » gratuite a ainsi nettement contribué à l’essor économique des villes situées non loin de ses échangeurs autour desquels ont été progressivement aménagées des zones d’activités diverses (artisanat, petite industrie, commerce, services, logistique, etc.).
Les départements de l’Ouest situés au sud de la Loire étaient dans une situation guère plus enviable que leurs homologues bretons mais, faute de relais politique et de manifestations spectaculaires, les efforts d’aménagement se sont arrêtés à l’estuaire de la Loire avec l’ouverture du pont de Saint-Nazaire en 1975 et la promesse d’une grande route devant désenclaver le littoral vendéen avant de rejoindre La Rochelle puis Bordeaux. Du fait de la crise pétrolière et économique des années 1970, cette « route des estuaires » n’a jamais vu le jour et la Vendée est demeurée une destination qui « se méritait » pour les estivants qui la rejoignaient en voiture sur des routes nationales ou départementales de plus en plus inadaptées à la circulation moderne et sur lesquelles la fréquence des accidents était élevée.
Conscients que toute politique de développement économique du département passait par l’amélioration substantielle de son accessibilité routière, les élus et les acteurs économiques vendéens ont, toutes sensibilités politiques confondues, exercé à partir du milieu des années 1980 une pression constante auprès des membres du corps préfectoral et des cabinets ministériels à Paris pour qu’avancent les projets autoroutiers et d’amélioration du réseau routier, c’est le sens du reportage tourné en 1988.
A cette époque, trois priorités sont retenues pour concourir au désenclavement et au développement économique du département qui souffre d’un taux de chômage élevé et dont l’enclavement participe à la défiance des décideurs pour y implanter de nouvelles usines. Il s’agit de relier la Vendée aux deux autoroutes A11 à Nantes et A10 à Niort, de relier le littoral vendéen à l’autoroute A11 à Angers et d’améliorer les liaisons en direction des autres principales agglomérations des départements voisins (Saint-Nazaire, Cholet, Poitiers et La Rochelle). Pour les deux premiers objectifs, les projets s’appuient initialement sur des mises à 2x2 voies des nationales N137, N148 et N160. Parallèlement, le département définit en 1986 un Schéma d’aménagement de chemins départementaux (SACHED) comprenant un réseau bleu (450 km) d’intérêt régional à aménager à 2x2 voies, un réseau vert (600 km) d’intérêt départemental à aménager à 7 mètres et un réseau blanc (3050 km) d’intérêt local à aménager ponctuellement. L’accomplissement de ces objectifs va mettre une petite vingtaine d’années à être réaliser mais permet en 2015 au réseau routier vendéen de répondre aux attentes des entreprises et des acteurs du tourisme et de situer la Vendée au 5e rang national des départements où l’on relève le moins d’accidents corporels, ce qui traduit tout à la fois la prudence de ses usagers et la qualité de son réseau.
Les départements de l’Ouest situés au sud de la Loire étaient dans une situation guère plus enviable que leurs homologues bretons mais, faute de relais politique et de manifestations spectaculaires, les efforts d’aménagement se sont arrêtés à l’estuaire de la Loire avec l’ouverture du pont de Saint-Nazaire en 1975 et la promesse d’une grande route devant désenclaver le littoral vendéen avant de rejoindre La Rochelle puis Bordeaux. Du fait de la crise pétrolière et économique des années 1970, cette « route des estuaires » n’a jamais vu le jour et la Vendée est demeurée une destination qui « se méritait » pour les estivants qui la rejoignaient en voiture sur des routes nationales ou départementales de plus en plus inadaptées à la circulation moderne et sur lesquelles la fréquence des accidents était élevée.
Conscients que toute politique de développement économique du département passait par l’amélioration substantielle de son accessibilité routière, les élus et les acteurs économiques vendéens ont, toutes sensibilités politiques confondues, exercé à partir du milieu des années 1980 une pression constante auprès des membres du corps préfectoral et des cabinets ministériels à Paris pour qu’avancent les projets autoroutiers et d’amélioration du réseau routier, c’est le sens du reportage tourné en 1988.
A cette époque, trois priorités sont retenues pour concourir au désenclavement et au développement économique du département qui souffre d’un taux de chômage élevé et dont l’enclavement participe à la défiance des décideurs pour y implanter de nouvelles usines. Il s’agit de relier la Vendée aux deux autoroutes A11 à Nantes et A10 à Niort, de relier le littoral vendéen à l’autoroute A11 à Angers et d’améliorer les liaisons en direction des autres principales agglomérations des départements voisins (Saint-Nazaire, Cholet, Poitiers et La Rochelle). Pour les deux premiers objectifs, les projets s’appuient initialement sur des mises à 2x2 voies des nationales N137, N148 et N160. Parallèlement, le département définit en 1986 un Schéma d’aménagement de chemins départementaux (SACHED) comprenant un réseau bleu (450 km) d’intérêt régional à aménager à 2x2 voies, un réseau vert (600 km) d’intérêt départemental à aménager à 7 mètres et un réseau blanc (3050 km) d’intérêt local à aménager ponctuellement. L’accomplissement de ces objectifs va mettre une petite vingtaine d’années à être réaliser mais permet en 2015 au réseau routier vendéen de répondre aux attentes des entreprises et des acteurs du tourisme et de situer la Vendée au 5e rang national des départements où l’on relève le moins d’accidents corporels, ce qui traduit tout à la fois la prudence de ses usagers et la qualité de son réseau.
Eric Kocher-Marboeuf