Voyage du général de Gaulle en Vendée

19 mai 1965
09m 16s
Réf. 00101

Notice

Résumé :
Le voyage dans l'Ouest du président de la République, Charles de Gaulle, passait ce jour par la Vendée. Toute la journée, le cortège a traversé tout le département, le président descendant de voiture pour serrer les mains tendues des Vendéens nombreux et enthousiastes, et recevant ici et là fleurs et cadeaux. Ses discours de portée nationale ont été accueillis par des acclamations.
Type de média :
Date de diffusion :
19 mai 1965
Personnalité(s) :

Éclairage

Parmi les nombreux voyages en France effectués entre 1959 et 1965, le général de Gaulle, accompagné de son épouse, de Roger Frey (ministre de l'Intérieur) et d'Edgard Pisani (ministre de l'Agriculture), visite, le 19 mai 1965,  la Vendée de  Falleron aux Sables d'Olonne, en passant par Froidfond, Challans et Saint-Jean-de-Monts. Son séjour dans l’Ouest s’est étalé sur cinq journées, permettant au président de la République une visite approfondie de la région à un moment important de sa carrière politique. C’est à Challans, qu’il prononce un discours où il proclame que « Le pays a besoin de s'établir dans son équilibre, dans tout son ensemble, de telle façon que chaque région et que chaque localité puissent continuer de vivre sa vie dans les temps modernes, comme ils l'ont fait au fur et à mesure des siècles, dans le passé. » Le progrès dans lequel la France change à cette époque doit se conjuguer avec l’histoire.
Cette attention ne pouvait que faire écho à l’accueil reçu à Challans, comme le montre ce reportage diffusé le jour même. Non seulement le président de la République reçoit des fleurs de jeunes garçons et filles vendéens, dans la grande rue pavoisée de tricolore, mais il est fait don de deux canards pour évoquer l’une des activités traditionnelles de cette commune et de ses environs, l’élevage avicole, qui fait de Challans la « capitale du canard ». C’est un groupe de jeunes hommes et femmes porteurs des habits traditionnels de fête qui entoure alors le général : chapeaux ronds et gilets pour les hommes, robes, jupons et coiffes pour les femmes, comme sont aussi habillés des jeunes enfants disposés en avant de la foule. Parions que tous portent des sabots qui ne sont pas visibles ici. Plus prosaïquement, le fichu d’une femme et la casquette d’un homme illustrent mieux les habitudes vestimentaires du moment et montrent comment s’articulent les souvenirs régionaux dans ce temps de rupture nationale.
Jean-Clément Martin

Transcription

Journaliste
C’est à La Roche-sur-Yon que le Président de la République a terminé la première journée de son voyage dans l’ouest de la France. C’est à La Roche-sur-Yon qu’il s’est adressé à la population et c’est le premier extrait de son discours synthétisant l’ensemble des autres, que nous allons vous présenter dans quelques instants. Le Général de Gaulle a, en effet, évoqué là le destin de la France.
musique
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silence
(silence)
Charles (de) Gaulle
Notre destin s’appelle d’abord la prospérité nationale grâce à notre effort, à notre travail, et à notre rénovation. Notre destin s’appelle aussi la solidarité nationale, grâce au fait que les barrières qui séparent les catégories sont en train de s’abaisser parce que le progrès nous y oblige. Enfin notre destin, c’est celui d’un pays qui aide à la coopération entre les peuples et qui, par-là même, contribue à établir dans notre monde menacé un équilibre, un équilibre qui assure la paix. Or de quoi s’agit-il sinon de la paix.
Journaliste
Eh bien, revenons, si vous voulez maintenant, au déroulement de cette première journée. Les départements, vous les voyez, il s’agit de la Vendée, du Maine-et-Loire, de la Mayenne et de la Sarthe que le Président doit visiter pendant cinq jours. Arrivé par avion à Nantes, ce matin, il devait ensuite gagner par la route d’une part les Sables-d’Olonne, première préfecture, puis dans l’après-midi et dans la soirée, La Roche-sur-Yon.
silence
(silence)
Journaliste
Il était 9 heures 30 ce matin quand la caravelle présidentielle a atterri sur la piste de l’aérodrome de Nantes à Château Bougon. Le Préfet, Monsieur Christian Lobut, entouré des personnalités du département de la Loire-Atlantique était là pour accueillir le Chef de l’Etat, qui était accompagné de Madame de Gaulle et de deux ministres, Messieurs Frey, ministre de l’Intérieur, et Pisani, ministre de l’Agriculture.
silence
(silence)
Journaliste
Premier département visité donc au cours de ce 22e et avant-dernier voyage, la Vendée. Premier arrêt officiel, Falleron, où le Général de Gaulle, était attendu par le Préfet du département, Monsieur Lenoir et par les notabilités de la petite ville. Le Chef de l’Etat recevait des fleurs des mains de jeunes garçons et filles vendéens, il saluait les anciens combattants et dans la foule, vers laquelle se dirigeait le Président de la République, on remarquait les taches claires des costumes régionaux.
silence
(silence)
Journaliste
Après un arrêt à Froidfond, c’était Challans. Challans, capitale du canard et qui tenait à le prouver au Chef de l’Etat par cette offrande.
musique
(musique)
Journaliste
Challans devait réserver au Chef de l’Etat un accueil très enthousiaste. Le Général De Gaulle entrait profondément dans la foule pour serrer, selon son habitude, quelques-unes des nombreuses mains qui se tendaient vers lui.
musique
(musique)
Journaliste
Le ton était donné et après Challans, d’autres petits villages, Le Perrier, et là, celui que vous voyez, sont celles de Saint-Jean-de-Monts, une cité en pleine expansion par son modernisme station balnéaire. Après Saint-Jean-de-Monts, le Général de Gaulle devait ensuite s’arrêter en de nombreux autres villages et notamment ici, à Croix-de-Vie, également cité touristique. Nous étions sur la Vendée balnéaire, la Vendée maritime, et c’était là, par une matinée très belle, bien qu’avec un fond d’air extrêmement frais, c’était là véritablement l’atmosphère que recherchait le Général, ce contact direct avec la foule. De Croix-de-Vie, nous devions passer par la suite à d’autres villages, à d’autres arrêts et là, partout, des enfants avec des bouquets de fleurs, beaucoup de population, cet accueil sympathique, chaleureux alors que l’on disait le Vendéen calme, froid et un peu sur sa réserve. Puis c’est Saint-Gilles, une station en plein développement avec ce port extrêmement sympathique. Le Général de Gaulle arrivait vers la fin de matinée et déjà, il avait pris du retard sur son horaire, tant les arrêts étaient fréquents, tant la population le retenait.
bruit
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Journaliste
Là, face au port, un grand filet de pêche avait été tendu, un filet bleu, orné d’un V et d’une Croix de Lorraine.
bruit
(bruit)
Journaliste
Le maire de Saint-Gilles, Monsieur Idier, était là pour l’accueillir comme l’avait accueilli le maire de Croix-de-Vie, Monsieur Ragon. Et puis, survolons alors, là maintenant l’océan, un premier coup d’oeil sur ce phare qui annonce Les Sables-d’Olonne. Cette grande sous-préfecture des Sables-d’Olonne, réputée en France et même à l’étranger avec son port qui fut un des premiers ports morutiers, puisque les habitants des Sables avaient eux-mêmes découvert en même temps que les basques et Terre-Neuve, Les Sables-d’Olonne en pleine expansion vu les constructions et qui s’organise dans le tourisme.
bruit
(bruit)
Journaliste
L’accueil, comme ailleurs, était chaleureux, des Sablaises, bien entendu, avec leurs coiffes si particulières, si caractéristiques et si charmantes. Charme auquel le Président n’est pas insensible, évidemment. La foule est nombreuse sur la place du Palais de Justice, et comme à l’accoutumée, le Général de Gaulle va vers cette foule où des mains se tendent. Puis, il montera au podium pour prononcer la première allocution de la journée où il reprendra les thèmes dont les principaux ont été évoqués tout à l’heure.
Charles (de) Gaulle
… pour ce développement intérieur, pour cette paix à l’extérieur, pour cette action internationale, il faut à la France une stabilité, une continuité, une responsabilité dans la République. Celles-ci sont établies, qui ne le voit, parce que le peuple l’a voulu. Eh bien, je suis sûr que demain et ensuite à travers l’avenir, pour la même raison, elles nous seront maintenues. Vive la Vendée, vive la République, vive la France !
bruit
(bruit)
Journaliste
Cette phrase, n’en doutez point, a été retenue et notée par les quelques cent journalistes qui suivent le voyage présidentiel.
silence
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bruit
(bruit)
silence
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Journaliste
C’est aux Sables-d’Olonne que le Général de Gaulle devait déjeuner, à la sous-préfecture, avant de reprendre la route en début d’après-midi.
silence
(silence)
Journaliste
Après le déjeuner à la sous-préfecture, le cortège, sous le soleil, quittait les Sables-d’Olonne vers Talmont. Talmont, premier arrêt de l’après-midi où la fanfare municipale donnait l’aubade.
musique
(musique)
Journaliste
Là encore, accueil extrêmement sympathique d’une population très accueillante.
musique
(musique)
Journaliste
Puis par Avrillé et Moutiers-les-Mauxfaits, c’était Luçon. Luçon et sa belle cathédrale, Luçon pleine de souvenirs et de traditions, où Richelieu fut évêque. Luçon où l’allocution du Général de Gaulle était acclamée par la foule, très nombreuse, sur la place.
bruit
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Journaliste
Par Mareuil, Château-Guibert et Saint-Florent, c’était en fin d’après-midi, La Roche-sur-Yon terme de cette première étape.
bruit
(bruit)
Journaliste
Ici La Roche-sur-Yon, à vous Paris.